dans l’espace ; à l’intérieur de ce Tout, les événements se déroulent tels qu’ils ne peuvent pasne pas se dérouler. Ils obéissent à des lois et l’homme en tant qu’homme n’est pas plus libreque le reste de l’univers.S’il n’y avait pas des lois, pas de soumission aux lois, donc pas d’absence de liberté, aucunescience ne serait possible ; <strong>la</strong> science est fondée sur <strong>la</strong> prévision ; si on connaît les lois eton réunit certaines conditions, certains résultats se pro<strong>du</strong>iront. Toute <strong>la</strong> science appliquée,toute <strong>la</strong> technique, est fondée sur cette possibilité de prévoir ; puisque les résultats apparaissenttels que nous les avons prévus, c’est qu’ils ne peuvent pas ne pas se pro<strong>du</strong>ire, ils ne sontpas libres de ne pas se pro<strong>du</strong>ire. Si les conditions sont réunies, les résultats se pro<strong>du</strong>isent. Siles conditions sont réunies, un moteur de voiture démarre, mais il arrive que les conditionsne soient pas toutes réunies et que le moteur de voiture ne démarre pas. Il en est ainsi pourtout ce que les hommes ont accompli en matière de technique, en application de loisconnues et auxquelles les événements sont soumis.L’homme lui-même est soumis à ces lois et à l’accomplissement de ces lois ; il est soumisà des chaînes de causes et d’effets, d’actions et de réactions : il n’a pas de liberté, il a une illusionde liberté liée à <strong>la</strong> conscience de l’ego (ahamkar) et cette illusion fait que l’homme dortet ne s’engage pas dans <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> de sa propre libération. Un assez grand nombre d’exercices,notamment bouddhiques, consistant à tenter de se comporter autrement qu’on en al’habitude ont pour but de convaincre complètement de leur absence de liberté les débutantssur <strong>la</strong> voie. Le moi indivi<strong>du</strong>alisé essaye encore de se défendre : « Oui, je reconnais en effetque dans ce cas-là, dans ces conditions-là je ne suis pas libre, mais malgré tout j’ai quandmême une liberté. » Si on va jusqu’au bout de <strong>la</strong> vision de <strong>la</strong> vérité, on voit que non : il y aune possibilité de libération – et une immense illusion qui fait dire à chacun : « Ce n’est pasvrai, je suis libre. La preuve que je suis libre c’est que je peux décider librement de lever oune pas lever ma main. Je décide que je <strong>la</strong> <strong>la</strong>isse baissée ; maintenant, je décide que je <strong>la</strong> lève. »Je vous réponds : « Oui, mais pourquoi, tout d’un coup, avez-vous décidé de me donner cettedémonstration de votre liberté ? Parce que des séries de chaînes de causes et d’effets vous ontamené, à un certain moment <strong>du</strong> temps et en un certain point de l’espace, inexorablement, àme dire : “Je vais vous montrer que je suis libre.” Si ces chaînes de causes et d’effets n’avaientpas fait qu’aujourd’hui nous ayons un entretien sur <strong>la</strong> liberté, vous n’auriez pas été amené àdire : “Je vais vous montrer que je suis libre.” Ce n’est pas librement que vous me montrezque vous êtes libre, et que vous dites : “Je peux lever <strong>la</strong> main ou décider de ne pas <strong>la</strong> lever.”Et d’ailleurs, qu’est-ce qui fait même que vous décidez de <strong>la</strong> lever ou de ne pas <strong>la</strong> lever ? »À tous les niveaux <strong>du</strong> monde phénoménal par lesquels nous sommes toujours en re<strong>la</strong>tionavec l’ensemble de l’univers, d’innombrables chaînes de causes et d’effets se renforcent, s’opposentles unes aux autres, s’entrecroisent et pro<strong>du</strong>isent tous les événements, tous les faits,tous les phénomènes : <strong>la</strong> neige accrochée dans le sapin, <strong>la</strong> pluie, le vent, et aussi une pensée,une idée, une action, un accouplement, une naissance, une mort – les grands événementscomme les petits. Vous devez voir et comprendre que dans le monde manifesté, à tous lesniveaux, y compris à des niveaux subtils, « astral », « éthérique » et tout ce que vous voudrez,si ces niveaux existent et s’il s’y passe quelque chose, c’est aussi dans <strong>la</strong> soumission aux lois,dans <strong>la</strong> causalité. Il n’y a que sur le p<strong>la</strong>n réellement métaphysique – incompréhensible par lemental et <strong>la</strong> pensée habituelle – que quelque chose mérite d’être appelé liberté.Il n’est pas possible de s’éveiller ou de se libérer en tant qu’être soumis à une forme, maisen tant que Conscience. Une Conscience existe en vous qui est libre des phénomènes,142
comme l’écran <strong>du</strong> cinéma est libre <strong>du</strong> film projeté. Il est possible de devenir conscient, envous, d’un niveau qui n’est pas affecté <strong>du</strong> tout par tous les événements qui se passent sur lesdifférents p<strong>la</strong>ns de <strong>la</strong> Manifestation. C’est en ce<strong>la</strong> que consiste <strong>la</strong> libération. Mais, à part ceniveau-là, à chaque p<strong>la</strong>n <strong>du</strong> monde phénoménal, il n’y a pas de liberté. Tout s’enchaîne surle p<strong>la</strong>n <strong>du</strong> corps : <strong>la</strong> fatigue + un virus + un changement de température + un refroidissementvont déterminer certains phénomènes pathologiques avec certains symptômes ; ensuite certainsmécanismes feront qu’il y aura ou qu’il n’y aura pas guérison, etc. C’est vrai pour lecorps physique et c’est vrai pour le corps subtil. Dès qu’il y a manifestation, dès qu’il y aphénomène, dès qu’il y a mesure, il y a causes et effets. Et s’il n’y avait qu’une seule chaînede causes et d’effets qui agisse pour pro<strong>du</strong>ire un phénomène, mais il y en a d’innombrables !La vérité, c’est que l’Univers (macrocosme) forme un Tout (cosmos) dans le temps etdans l’espace beaucoup plus que vous ne vous en rendez compte, de même qu’un corps humainforme un tout. L’œil n’est pas indépendant de l’anus et si l’anus ne servait pas à éliminerles excréments, au bout de quelque temps l’œil ne pourrait plus fonctionner. Chaqueélément de l’Univers est une cellule liée à toutes les autres comme chaque cellule de notrecorps est liée à toutes les autres. Chaque petit phénomène insignifiant fait partie de ce Tout.Il se trouve une conséquence de ce Tout. Et, si quoi que ce soit était changé quelque part, ceTout serait changé. Un petit phénomène qui se pro<strong>du</strong>it aujourd’hui est le résultat de tout cequi s’est passé depuis l’origine des temps : si le système so<strong>la</strong>ire n’avait pas été créé, si <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nèteterre ne s’était pas refroidie, si <strong>la</strong> vie humaine n’était pas apparue à <strong>la</strong> surface de <strong>la</strong> terre,il est évident que l’événement en question, qui nous concerne comme être humain, ne sepro<strong>du</strong>irait pas. L’événement en question se pro<strong>du</strong>it parce que nous nous trouvons, à un certainmoment, dans un certain réseau de re<strong>la</strong>tions et dans un certain état intérieur. Pourquoiest-ce que ces conditions sont réunies ?Un proverbe dit : « Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, <strong>la</strong> face <strong>du</strong> monde auraitété changée. » C’est tout à fait vrai. Si Cléopâtre n’avait pas sé<strong>du</strong>it César, Antoine et Octave,le monde méditerranéen et occidental ne serait pas ce qu’il est. Et si ce monde n’était pasaujourd’hui ce qu’il est, aucun de nous n’aurait exactement l’existence qu’il a aujourd’hui, nin’aurait subi les influences qu’il a subies, lesquelles ont composé son être et déterminé soncomportement. Tout se tient. S’il n’y avait pas eu l’Empire romain, puis son écroulement, <strong>la</strong>Renaissance après le Moyen Âge et <strong>la</strong> révolution in<strong>du</strong>strielle, le monde d’aujourd’hui ne seraitpas ce qu’il est. De même, s’il n’y avait pas eu Pearl Harbour, l’entrée de l’Amérique enguerre, le p<strong>la</strong>n Marshall, <strong>la</strong> crise pétrolière au Moyen-Orient, le monde ne serait pas ce qu’ilest, et, si le monde était autre que ce qu’il est, nous serions autres que nous ne sommes. Toutest lié. Du point de vue psychique aussi, un immense réseau, network en ang<strong>la</strong>is, existe, danslequel tout est interconnecté, dans le temps et dans l’espace. Des chaînes de causes et d’effetsinnombrables, qui se renforcent, se contredisent, s’entrechoquent, se dévient, sont à l’œuvre.La liberté est une illusion complète, et c’est pour ce<strong>la</strong> que le but de tous les enseignementsest <strong>la</strong> libération.Tout réagit sur tout. La vérité, c’est qu’à propos de chaque petit événement et chaquepetite action même insignifiante, on est en droit de dire : l’ensemble de toutes les chaînes decauses et d’effets qui composent <strong>la</strong> trame de l’univers depuis l’origine des temps fait qu’en uncertain point <strong>du</strong> temps, maintenant en un certain point de l’espace, ici, ce phénomène sepro<strong>du</strong>it parce qu’il ne peut pas ne pas se pro<strong>du</strong>ire. Comme disait le Bouddha : « Ceci étant,ce<strong>la</strong> se pro<strong>du</strong>it. » Qu’est-ce qui fait que chacun d’entre vous se trouve ici ce soir, dans cette143
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qui vous coupe de la réalité du m
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L’émotion négative superpose «
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cidé à progresser. C’est toujou
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