09.07.2015 Views

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tions diminuent, à mesure que je vis moins dans mon monde et un peu dans le monde, cetteréponse juste commence à apparaître et c’est à cette réponse que l’on commence, de tout soncœur, à se soumettre. S’il m’est demandé combien font 3 fois 5, et si je ne suis pas fou, je n’aipas le choix : je ne peux répondre que 15 et non 7 ou 12. Ma dignité exige que je sois dans lemonde réel, non pas dans mon monde subjectif, et que j’agisse – au lieu de réagir – de façonjuste.Tant qu’il reste une hésitation, quelle est l’action juste ? Je ne suis pas capable de <strong>la</strong> voirni de <strong>la</strong> sentir. Tant qu’il reste un conflit, j’ai bien l’impression que l’action juste serait celleci,mais elle est absolument au-dessus de mes forces, je ne l’accomplirai pas, j’en accompliraiune autre qui est <strong>la</strong> seule dont je sois capable pour l’instant. On reste dans le re<strong>la</strong>tif, on resteau p<strong>la</strong>n de l’effort. Je porte le fardeau de ma propre existence, j’essaie de progresser, de devenirmoins infantile et plus a<strong>du</strong>lte, moins esc<strong>la</strong>ve et plus libre, moins égoïste et plus vaste. Ceteffort, cette lutte, c’est ce qu’on appelle le chemin, <strong>la</strong> voie, mârgâ ou sadhana. C’est là queréside <strong>la</strong> première dignité humaine : ne plus exister comme un animal mais comme unhomme. Ce n’est pas l’étape ultime.Au départ, il n’y a aucune possibilité de choix. C’est l’impulsion intérieure qui l’emportetoujours avec une illusion de liberté. On dit en ang<strong>la</strong>is to be compelled, ou compulsion. Uneobligation intérieure impose <strong>la</strong> réaction, comme un simple réflexe, action / réaction, stimulusextérieur / réaction de ma part. On est entraîné par ces chaînes de causes et d’effets. Ensuiteseulement apparaît une possibilité de choix ou, plus exactement, l’impression d’unepossibilité. Est-ce que je fais ceci ou non ? Qu’est-ce qui est juste ? Qu’est-ce qui m’est demandé? Un conflit existe entre les impulsions les plus immédiates et le désir de progresser,c’est-à-dire de dépasser <strong>la</strong> soumission aveugle à ses impulsions. Il y a une apparence de choixqui pose un problème. Si l’on me demande quelle est <strong>la</strong> plus belle ville d’Italie, on me poseun problème. « Est-ce que c’est Naples ? Non !... C’est Venise ? Venise, c’est <strong>la</strong> plus célèbre.La plus belle... c’est Sienne ; Sienne ou Florence ? » Je n’en sors plus. Si l’on me demande enrevanche quelle est <strong>la</strong> capitale de l’Italie, je n’ai pas le choix, je réponds Rome. Il en sera demême pour l’action.Au début <strong>du</strong> chemin, je n’ai pas le choix, je ne peux donner comme réponse que ma réactionmécanique. À mesure que je progresse sur le chemin, de nouveau le choix diminue : jesens de mieux en mieux <strong>la</strong> demande, donc <strong>la</strong> réponse. À chaque instant, une seule réponseest <strong>la</strong> réponse juste, dans le re<strong>la</strong>tif ; je ne dis pas <strong>la</strong> réponse juste qui serait <strong>la</strong> même pourtous, je dis <strong>la</strong> réponse juste de ma part, tel que je suis, selon mon svadharma, mon dharmapersonnel. Cette réponse juste n’est pas dictée par l’imitation, par un modèle, un « idéal »,des souvenirs d’é<strong>du</strong>cation où l’on impose toujours aux enfants d’être aussi intelligentsqu’Einstein et aussi courageux que le Chevalier Bayard, où on leur propose un idéal que lesé<strong>du</strong>cateurs n’ont jamais été capables de réaliser. L’action ne doit rien à une image illusoire desurhomme, mais elle est, pour moi, <strong>la</strong> réponse juste à <strong>la</strong> situation, <strong>la</strong>quelle est <strong>la</strong> somme detous les éléments qui <strong>la</strong> composent. Parmi ces éléments, se trouvent mes possibilités, meslimites, mes capacités, mes incapacités. Si quelqu’un s’adresse à moi dans <strong>la</strong> rue en japonaiset que je ne parle pas un mot de japonais, <strong>la</strong> réponse juste qui m’est demandée ne peut pasêtre de lui parler japonais. C’est peut-être de lui demander s’il parle ang<strong>la</strong>is, de sortir un papieret un crayon pour voir s’il peut dessiner quelque chose... La réponse juste n’est pas uneréponse juste en soi, décidée une fois pour toutes et à l’avance, c’est une réponse juste qui estsentie en tenant compte de tous les éléments de <strong>la</strong> situation, moi y compris.162

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!