couvrir. Cette tâche, elle se poursuit en dehors de nous, en essayant de voir de mieux enmieux <strong>la</strong> réalité, de <strong>la</strong> voir de plus en plus profondément, de traverser l’apparence pour allervers l’essence. Et elle s’accomplit aussi en nous pour comprendre de mieux en mieux cequ’est cet ego, dépasser l’apparence de l’ego, dépasser <strong>la</strong> pensée « je suis moi », l’identificationau nom et au corps, et voir : « Qu’est-ce que je suis vraiment ? » Regardez encore mieuxet vous verrez, vous verrez comment c’est votre pensée qui fonctionne, tout le temps, et vousverrez les couches successives tomber les unes après les autres : je ne suis pas ces pensées quichangent ; je peux voir passer ces pensées, mais je ne suis ces pensées ; je peux être témoin decette sensation, je ne suis pas cette sensation qui est là aujourd’hui et qui disparaîtra demain.Témoin ! Vous savez bien que vous ne pouvez pas être témoin si vous prenez parti, c’està-diresi vous appréciez, si vous aimez ou si vous refusez, ou vous critiquez. Que ce soit endehors de vous ou en vous. Cette position de témoin est essentielle. Témoin (sakshin) est undes termes clés <strong>du</strong> vedanta. Je suis témoin, et tous ces phénomènes se déroulent en moi. Etces phénomènes n’ont aucune existence indépendante en dehors de l’atman. Pas plus que leserpent n’a une existence indépendante en dehors de <strong>la</strong> corde. C’est pourquoi on emploiel’expression atman-shakti, l’énergie de l’atman, le pouvoir de l’atman d’apparaître commeego. Un beau jour l’ego se transforme dans l’atman. L’ego révèle l’atman comme le serpentrévèle <strong>la</strong> corde.Cette comparaison de <strong>la</strong> corde et <strong>du</strong> serpent, elle est si riche d’enseignement, elle estinépuisable. Tout le chemin consiste à revenir, c’est un chemin en arrière, on rebrousse chemin.Il y a des superimpositions successives qui nous éloignent de plus en plus de <strong>la</strong> réalité,de <strong>la</strong> corde, et il faut faire une « désuperimposition », un chemin à l’envers, pour retourner à<strong>la</strong> corde. Suivant votre tempérament, vous serez enclins à faire porter l’essentiel de votre effortd’investigation à l’extérieur, sur le monde qui vous entoure, sur les autres, et à « voir » deplus en plus profondément, ou bien à faire porter votre effort sur l’intérieur, c’est-à-dire àrentrer en vous-mêmes, à méditer et à regarder avec un œil pénétrant : « Qu’est-ce que jesuis ? » À prendre une liberté par rapport à toutes ces émotions, ces souffrances, ces désespoirs,ces violences auxquels vous vous identifiez. À doser, à équilibrer <strong>la</strong> démarche vers l’extérieuret <strong>la</strong> démarche vers l’intérieur.Mais commencez à utiliser cette comparaison. Dites-vous qu’elle a un sens et un sens réel.Ce n’est pas seulement une formule philosophique. Vous n’allez pas tout de suite réaliserque c’est vrai au niveau ultime, mais utilisez souvent l’image de <strong>la</strong> corde et <strong>du</strong> serpent. Rendez-<strong>la</strong>vivante pour vous. Je vois un serpent. Si, en plus, il y a un peu de vent et que <strong>la</strong> corderemue, alors l’illusion est complète. Comment voulez-vous que je puisse douter qu’il y a bienlà un serpent ? Je vous souhaite à tous de faire une erreur de ce genre-là. Je vous souhaite àtous de prendre une fois une craquelure au p<strong>la</strong>fond pour une araignée, une fois une cordepour un serpent, une fois un poteau dans un champ pour un être humain immobile, pourque cet exemple devienne très éloquent pour vous. Et puis ensuite ne l’oubliez pas. Ditesvous: « Mon mental est encore en train de me montrer ce qui n’est pas et ce qui n’est pas mecache ce qui est », et cherchez à voir plus profondément en vous et hors de vous. Ditesvous: « Ce que je vois n’est pas <strong>la</strong> Réalité Ultime et n’est pas non plus autre chose que <strong>la</strong>Réalité. » Il n’y a pas un serpent d’un côté et une corde de l’autre. Il n’y a pas une corde et unserpent ayant un niveau de réalité égale, sinon ce<strong>la</strong> voudrait dire que, dans le même champ,il y a une vraie corde et un vrai serpent. La corde a un niveau de réalité absolu, le serpent n’aqu’une réalité d’un autre ordre. Vous ne pouvez pas donner au serpent <strong>la</strong> même réalité qu’à130
<strong>la</strong> corde. Il n’y a pas de serpent sans <strong>la</strong> corde, le serpent n’est pas un autre que <strong>la</strong> corde. Detout ce que vous voyez, vous pouvez dire : « Ce n’est pas un autre que <strong>la</strong> réalité suprême. Jene vois pas <strong>la</strong> réalité suprême mais je sais qu’elle est là. » Essayez, essayez ! Ce<strong>la</strong> vous mèneraquelque part. Je ne vous dis pas que, quand vous êtes dans l’autobus, il faut dévisager <strong>la</strong> personnequi est en face de vous et, que si elle vous demande : « Mais qu’est-ce que vous avez àme regarder comme ça ? » il faut lui répondre : « Madame, je vous vois comme un serpent etje voudrais vous voir comme une corde. C’est dans le vedanta hindou, Madame. » Elle pensera: « Encore une secte dont <strong>la</strong> télévision ne nous a pas parlé. » Et pourtant c’est vrai.Swâmiji disait : « Ce sont les mêmes yeux qui vous font voir le serpent et qui vous ferontvoir <strong>la</strong> corde. » On parle toujours <strong>du</strong> troisième œil, l’œil de <strong>la</strong> sagesse, l’œil de <strong>la</strong> vision, et jepensais en effet que ces yeux, ces yeux avec lesquels je vois les formes, étaient par définitionlimités. C’est un aspect très intéressant de l’enseignement de Swâmiji. Quand je lui ai racontél’histoire de l’araignée et de <strong>la</strong> craquelure et celle <strong>du</strong> serpent que j’ai vu vraiment dansle champ et sur lequel, pendant vingt minutes, j’ai <strong>la</strong>ncé des cailloux pour le faire bouger,Swâmiji m’a dit : « Maintenant, est-ce que vous comprenez que c’est avec les mêmes yeuxque vous avez vu le serpent et que vous avez vu <strong>la</strong> corde ? » C’est <strong>la</strong> même buddhi qui étudiele serpent, qui découvre <strong>la</strong> corde. Swâmiji avait <strong>la</strong> possibilité de nous faire voir simplementis, est. Pas « c’est », parce que ce « c apostrophe » représenterait une forme. Ce est, asti ensanscrit, est le meilleur terme par lequel vous puissiez aujourd’hui désigner <strong>la</strong> corde, lebrahman : simplement « est », <strong>la</strong> réalité commune à tout : « est ». Il ne faut pas dire « c’est »,parce que ce c apostrophe, déjà, recouvre le brahman. Si vous pouvez faire disparaître le capostrophe, alors tout ce qui est temps, tout ce qui est espace et tout ce qui est causalité, s’effacentbrusquement comme s’efface le serpent. Est se révèle, un est qui échappe à tout ce quele mental superpose dessus d’habitude.Mettez-vous en chemin. Le premier travail sur le mental est celui qu’on effectue sur lep<strong>la</strong>n psychologique, à l’extérieur et à l’intérieur, à l’extérieur pour essayer de voir qu’on projettepartout son père, sa mère, son petit frère et même, éventuellement, les situations quinous auraient marqués dans une vie antérieure et qu’ainsi, on ne voit plus ce qui est là. Cepremier travail, c’est déjà mettre le pied à l’étrier de <strong>la</strong> grande métaphysique, c’est déjà lecommencement. C’est pourquoi nous l’accomplissions avec Swâmiji. C’était le premier travailsur le mental, le premier effort. Si vous commencez et que vous le faites bien, vous nepouvez plus vous arrêter en chemin. Est-ce que vous voyez que votre vision n’est pas encoresuffisamment purifiée, que c’est encore une pensée, que c’est encore une convention, aussibien en dehors de vous que pour <strong>la</strong> connaissance de vous-mêmes ? Ne vous identifiez pas, nevous débattez pas, ne refusez pas, ne recouvrez pas le « est » (asti) indéfiniment, de plus enplus, de plus en plus. Le mental rajoute des couches, et encore des couches, et encore descouches. Le mental n’arrête pas de recouvrir, de recouvrir.Il est tout le temps en train de recouvrir. Et il est possible de commencer à découvrir. Letravail se fait à l’intérieur de vous, en vous libérant de l’identification aux divers fonctionnements.Le mécanisme le plus grossier <strong>du</strong> mental est le mensonge qui refuse ce qui est, et quile recouvre par quelque chose de son invention : « Je suis nerveux », et je recouvre par : « Cen’est pas vrai, je suis très calme. » Et allez-y ! Une superimposition de plus. Enlevez déjà <strong>la</strong>superimposition : « Je suis très calme », et vous arrivez à : « Je suis nerveux. » Bon, et puisce<strong>la</strong> ne va pas s’arrêter là ! Et puis, un beau jour, vous verrez que vous arriverez, à force dedépouillement, au véritable « Je suis » intérieur, à <strong>la</strong> Conscience.131
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QUATREL’acceptationN’ oubliez p
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