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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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gement superficiel pouvait faire dire : « Il manque beaucoup de choses à Swâmi Prajnânpad,par rapport à Mâ Anandamayi, par rapport à certains rinpochés, à certains soufisd’Afghanistan. » Swâmiji était âgé, c’est vrai. Mais je ne le voyais pas embrasser <strong>la</strong> vie à brasle-corpscomme je l’ai vu faire par certains maîtres, je n’ai jamais vu Swâmiji présider unbanquet de disciples, diriger un chantier de construction, comme j’ai vu Chatral Rinpoché lefaire. Je ne l’ai jamais vu chanter, danser, jouer de <strong>la</strong> musique comme j’ai vu d’autres gourousle faire. Je ne l’ai jamais vu descendre en ville avec une poignée de disciples et les emmenerdans des bars, comme j’ai vu des maîtres zen le faire au Japon (dans un contexte tout à faitdifférent <strong>du</strong> nôtre et de l’Inde). Swâmiji ne m’est jamais apparu comme une force de <strong>la</strong> natureau sens physique, humain. Il était âgé, c’est vrai, mais à aucun moment de sa vie Swâmijin’a eu en lui toutes les caractéristiques d’un maître soufi, plus celles d’un maître en <strong>yoga</strong>,d’un maître zen et d’un tibétain kagyu-pa ou nyingma-pa, plus celles de Ramdas et de MâAnandamayi.Chaque gourou, sur le p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> manifestation, a ses limites. Ce<strong>la</strong> doit être vu en face.Ce n’est pas <strong>la</strong> peine de se mentir en pensant : « J’ai trouvé, et ce<strong>la</strong> me poserait trop de problèmesde me dire que je n’ai peut-être pas trouvé. » Je vous demande de réfléchir à ce que jevous dis là, car c’est très important. Ou bien vous considérez que vous avez un gourou, oubien vous n’y croyez pas. Et vous savez, un demi-gourou, un simili-gourou, ce<strong>la</strong> ne mènenulle part ! Il vaut mieux partir et se dire : « Je chercherai jusqu’à ce que je trouve. » C’estune question que vous devez vous poser courageusement. Les doutes à cet égard doivent êtreexprimés intelligemment, mais ils doivent l’être, et tous les doutes ont le droit d’être satisfaits,apaisés, transformés en certitude.Il y a donc l’apparence et il y a l’essence. Il existe des gourous dont l’apparence est fascinante,mais dont les capacités pédagogiques sont moins grandes que celles d’un gourou plusterne. Les plus grands virtuoses en musique ne sont pas forcément les meilleurs professeurs,et je suppose que les plus grandes célébrités de <strong>la</strong> danse ne sont pas forcément les meilleursenseignants. Le gourou est arrivé lui-même au bout de son chemin, bien sûr, mais il n’a pasforcément des pouvoirs miraculeux et un rayonnement bouleversant. La définition <strong>du</strong> gourou,c’est d’être capable de guider, c’est d’être un bon é<strong>du</strong>cateur. Gourou n’est pas synonymede jivanmukta ou de sage : on peut être un sage parfait sans avoir des qualifications de gourou,c’est-à-dire sans être un instructeur, sans être capable vraiment d’aider un autre sur sonpropre chemin.Il y a aussi un point délicat, mais que l’observation permet de confirmer en voyageant enAsie : on peut être un gourou réel, qui fait vraiment progresser, sans avoir toutes les manifestationsde <strong>la</strong> sagesse. Il faut, bien enten<strong>du</strong>, qu’une transformation intérieure radicale sesoit accomplie ; mais il existe en fait deux types de gourous. Si tous sont complètement morts àeux-mêmes, il existe d’une part le sage divin, d’autre part le guide qui a une réelle connaissancede l’être humain dans une perspective traditionnelle. Sinon, il n’existerait pas des centainesde gourous inconnus. Or, ces centaines existent en Inde qui, s’ils ne sont pas RamanaMaharshi ou Mâ Anandamayi, ne sont pas pour autant des char<strong>la</strong>tans et sont vraimentconsidérés comme gourous.Maintenant, comment le gourou, voyant l’arbre dans <strong>la</strong> graine, l’a<strong>du</strong>lte dans l’enfant,donne-t-il ce qui est nécessaire à chacun, à chaque moment ? Un jardinier doit faire beaucouppour une p<strong>la</strong>nte : arroser, mettre de l’engrais, <strong>la</strong> protéger d’un soleil trop brû<strong>la</strong>nt, taillercertaines branches, émonder, sarcler, biner. De même, un gourou doit agir de bien des fa-11

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