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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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pas besoin d’avoir une intelligence assez aiguisée, mais il n’a pas besoin de se transformerlui-même autant que le fait le grand yogi hindou ou tibétain.Nous avons oublié à quel point un être humain est transformable, à quel point notrefonction <strong>du</strong> sentiment peut être perfectionnée pour devenir un instrument de connaissance,à quel point notre intelligence, notre buddhi, peut être perfectionnée aussi pour devenir uninstrument de connaissance. Et, si <strong>la</strong> buddhi est suffisamment aiguë, subtile, elle peut voirau-delà de <strong>la</strong> vision habituelle dont tout le monde se contente, et faire des découvertes, auvrai sens <strong>du</strong> mot « découverte », c’est-à-dire enlever les voiles qui recouvrent et voir ce quiest là, mais qui n’avait pas été encore vu. Démasquer le serpent pour voir <strong>la</strong> corde, s’effectue à desséries de niveaux successifs, de plus en plus intérieurs, de plus en plus subtils.Donc l’expression « destruction <strong>du</strong> mental » a deux significations. Un sens psychologique: destruction d’une fonction confuse et mensongère, centrée sur l’ego, sur le désir, sur <strong>la</strong>peur. Un sens métaphysique : destruction de tout le psychisme dans <strong>la</strong> mesure où celui-cinous maintient asservis à ce monde de convention que nous appelons, nous, <strong>la</strong> réalité, maisque les hindous qualifient d’illusoire, de maya, réalité illusoire comme le serpent est une réalitéillusoire par rapport à <strong>la</strong> corde. Manas (au sens vaste <strong>du</strong> mot) est, à l’échelon indivi<strong>du</strong>el,l’équivalent de maya à l’échelon universel ou cosmique.Mais il n’est possible de dépasser ce mental, de voir au-delà <strong>du</strong> voile des apparences etdécouvrir que ce monde phénoménal n’est qu’un recouvrement <strong>du</strong> brahman, que si l’on ad’abord détruit le mental à son niveau le plus grossier. Imaginer qu’on peut encore resterprisonnier <strong>du</strong> mental, au sens grossier et psychologique <strong>du</strong> mot, vivre dans les illusions,l’aveuglement, <strong>la</strong> subjectivité et que, sans cette première purification, on va découvrir l’ultimesecret, c’est-à-dire l’atman, est un rêve impossible.Tout le temps, tout le temps, le mental est à l’œuvre, à des niveaux plus ou moins subtils,dans cette double ligne : empêcher de voir ce qui est, faire voir ce qui n’est pas.Je vais reprendre l’exemple que je viens de donner : <strong>la</strong> craquelure au p<strong>la</strong>fond dans <strong>la</strong>quelleon perçoit une araignée. Vous allez voir à combien de niveaux le mental peut jouer.J’ai donc vu une araignée au p<strong>la</strong>fond. Mais même cette araignée, qui était déjà une création<strong>du</strong> mental, le mental l’a encore recouverte et transformée en autre chose. En ce sensque, même s’il y avait eu au p<strong>la</strong>fond une véritable araignée – ce qui aurait pu arriver, dans unpays comme l’Inde où il y a des araignées beaucoup plus grosses que celles que l’on voit enFrance – je ne l’aurais encore pas vue, cette araignée. Je l’aurais vue à travers mes peurs, messouvenirs, et c’est ce qui s’est passé. À partir <strong>du</strong> moment où j’ai vu une araignée au p<strong>la</strong>fondquand il n’y en avait aucune, même cette araignée-là le mental a commencé à <strong>la</strong> recouvrir àtravers des imaginations, des représentations. « Cette araignée est probablement très dangereuse.» Quelle preuve ai-je que cette araignée est dangereuse ? « Cette araignée va me piquer.Non, non cette araignée est inoffensive. Je n’ai aucune raison d’avoir peur. C’est mapeur qui va attirer l’événement : si j’ai peur elle me piquera. Si je suis sans crainte, elle ne mepiquera pas. » Toutes sortes de pensées se sont succédé à propos de cette araignée : « Le sagedans une jungle n’a aucune crainte ; les scorpions, les serpents passent sur lui, sans jamais luifaire de mal. Par conséquent, si je suis absolument sans crainte cette araignée ne me fera rien<strong>du</strong> tout. » J’ai superposé à l’araignée, d’abord une araignée dangereuse, ensuite une araignéeinoffensive. Tout ça, c’était encore des superimpositions qui me cachaient l’araignée : unearaignée au p<strong>la</strong>fond, c’est tout. Tant que j’étais dans ces superimpositions de mon cru, je ne126

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