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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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qui demeurent ? Ce sont le mental et les émotions. Qu’est-ce qui vous interdit l’accès définitifà cette liberté ? Ce sont le mental et les émotions, qui vous ramènent dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, dans<strong>la</strong> peur, dans les désirs, dans <strong>la</strong> crainte et l’anxiété, dans <strong>la</strong> projection <strong>du</strong> passé sur le futur.Un jour, cette soumission ou, si ce mot sonne mal à vos oreilles, cette adhésion à <strong>la</strong> réalitédeviendra évidente. Qu’est-ce qui doit être fait ? Quelle est l’action juste maintenant ? Oùl’anxiété, où <strong>la</strong> crainte, où l’appréhension pourraient-elles trouver p<strong>la</strong>ce ? Vous jouez le rôledans lequel vous êtes distribué. Et pas le rôle <strong>du</strong> voisin, ni un rôle idéal, imaginaire, de votrecru, dans lequel vous seriez supposé plus intelligent qu’Einstein, plus efficace en affairesqu’Onassis, plus beau qu’A<strong>la</strong>in Delon, etc. Non, non : dans le re<strong>la</strong>tif, à votre limite, le rôledans lequel vous êtes distribué, c’est tout.Toute crainte disparaît, parce que le mental n’a plus <strong>la</strong> possibilité d’intervenir. Il n’y aplus « mais... », « si... », « mais qu’est-ce qui va se passer ?... » Tous les « mais » ont disparu.Je suis fatigué ? Je suis fatigué. Je suis ma<strong>la</strong>de ? Je suis ma<strong>la</strong>de. Je suis d’accord, toujoursd’accord, et dans cet accord parfait se trouve <strong>la</strong> paix. Il se peut que je sente que l’action quim’est demandée est de me soigner, ou que l’action qui m’est demandée n’est pas maintenantde me soigner, que quelque chose d’autre doit être fait d’abord. Mais alors, ma santé ? Mama<strong>la</strong>die va s’aggraver ? Ce<strong>la</strong> n’a aucune importance. Il vaut mieux être ma<strong>la</strong>de et heureuxqu’en bonne santé et malheureux. Il vaut mieux être ruiné et heureux que prospère et malheureux.Et je vous affirme qu’il est possible d’être heureux dans des circonstances qu’autrefoisnous aurions considérées comme adverses. D’ailleurs, tout le monde le sait : qui n’a paseu sous les yeux l’exemple d’un homme ou d’une femme apparemment comblé, et qui se senthorriblement malheureux ; celui d’une femme ou d’un homme apparemment frappé par ledestin et parfaitement serein ? Je vous ai déjà parlé d’un soufi que j’ai connu au Maroc et qui,dans sa jeunesse, était si intelligent qu’il était chargé de cours à <strong>la</strong> Sorbonne et si beau qu’onl’avait pris comme vedette pour <strong>la</strong> version marocaine d’une copro<strong>du</strong>ction dont <strong>la</strong> vedettefrançaise était Georges Marchal. Il était devenu intégralement paralysé, à part l’avant-brasdroit. Sa mâchoire ne lui permettait d’émettre que des sons incompréhensibles, on lui mettait<strong>la</strong> nourriture dans <strong>la</strong> bouche, il remuait seulement <strong>la</strong> main droite et l’avant-bras droit...Son regard était aussi lumineux que celui de Ramana Maharshi ! Alors ? Pourquoi pasmoi ?... A ce moment, bien sûr, l’ego s’affole et hurle : je veux ma santé, je veux ma capacitéà faire des conférences, je veux mes succès féminins, je veux...Aujourd’hui, dans le contexte qui est le nôtre, quand on dit de quelqu’un qu’il joue unrôle, c’est sans nul doute péjoratif. En Inde, c’est extrêmement favorable. On joue le rôledans lequel on est distribué ; le brahmane, celui <strong>du</strong> brahmane ; le guerrier, celui <strong>du</strong> guerrier.En outre, chacun est distribué dans le rôle bien particulier qui est le sien selon son svadharma.Jouer un rôle avec autant de conscience professionnelle et de talent qu’un comédien, etautant de non-identification et de liberté intérieure que lui. Ceux qui connaissent un peu lesgens de théâtre savent que les rôles marqués par <strong>la</strong> souffrance sont tout aussi appréciés queles rôles gais. Dites à un acteur : « Est-ce que tu es libre pour jouer un rôle dans un film pour<strong>la</strong> Télé ? » – « Ce serait pour quand ? C’est difficile, je n’ai pas signé de contrat mais je suismoralement engagé : je dois faire un juge dans un nouveau film de Cayatte. » –« Dommage ! C’était un rôle assez beau. C’est quelque chose sur <strong>la</strong> tragédie imp<strong>la</strong>cable <strong>du</strong>monde moderne, où les gens sont broyés ; au début, tu es en pleine santé, très riche, tout teréussit, tu es très aimé par une femme et à <strong>la</strong> fin de l’histoire, tu meurs d’un cancer, complètementseul, tout le monde t’a abandonné parce que tu es ruiné. » – « Ah ! ça, c’est un rôle165

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