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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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que d’un physicien américain athée et vivant dans un pays capitaliste, c’est toujours <strong>la</strong> mêmephysique. La physique d’un Italien, d’un Japonais ou d’un Mexicain, c’est toujours <strong>la</strong> physique.À ce niveau-là, il n’y a pas de contradictions.Si ma conscience s’est réellement située au niveau de ce revêtement-là, vijnanamaya kosha,l’émotion égoïste, subjective, fonctionnant selon « j’aime » ou « je n’aime pas », a disparu.À sa p<strong>la</strong>ce apparaît un autre fonctionnement <strong>du</strong> cœur qui devient réellement un moyen deconnaissance et de prise de conscience et que nous pouvons, pour le distinguer des émotions,appeler en français « sentiment ». L’émotion dit toujours : « moi, moi, moi ». Moi je suisheureux et il faut que je parle à tout le monde de mon bonheur tellement je suis excité, oumoi je suis malheureux et il faut que j’aille me p<strong>la</strong>indre à tout le monde de ma souffrance. Lesentiment dit toujours : « l’autre », que cet autre soit un autre être humain ou que cet autresoit un simple objet, fût-ce une poignée de porte, une cuillère, un stylo. Si un objet extérieurà moi suscite en moi une émotion, me voilà de nouveau enfermé dans mon monde, incapablede communiquer. L’émotion n’est jamais un moyen de connaissance. L’émotion vouscoupe, vous emprisonne. Quand les émotions ont disparu, le sentiment (qui accepte pleinementque, d’instant en instant, ce qui est soit) est un instrument de connaissance. Je peuxavoir <strong>la</strong> sensation d’un objet, ou d’un être, ou d’un fait. Je peux avoir l’idée d’un objet, d’unêtre ou d’un fait. Et je peux avoir le sentiment d’un objet, d’un être ou d’un fait. Sentimentimpersonnel, réel, par lequel je ne vis plus dans mon monde mais dans le monde et par lequelje suis réellement en communication avec l’apparence, <strong>la</strong> surface, le monde des phénomènes.Comment puis-je espérer accéder à <strong>la</strong> profondeur si je ne suis même pas en contactavec <strong>la</strong> surface ? Comment puis-je espérer accéder à l’essence si je ne suis même pas encontact avec l’apparence ? L’émotion me coupe et, par l’émotion, je ne suis jamais en contactavec <strong>la</strong> surface, jamais en contact avec l’apparence. Par le sentiment je suis vraiment encontact avec <strong>la</strong> surface et immédiatement le chemin vers <strong>la</strong> profondeur s’ouvre devant moi.Par le sentiment je suis vraiment en contact avec l’apparence et immédiatement le cheminvers l’essence s’ouvre devant moi. Vijnanamaya kosha implique un sentiment qui est toujourspositif, jamais négatif, qui ne refuse jamais, qui est toujours l’amour, toujours l’accord avec lemonde phénoménal tel qu’il est d’instant en instant.À <strong>la</strong> grande différence <strong>du</strong> fonctionnement de l’intellect correspondant à manas, le fonctionnementde l’intellect correspondant à vijnana a <strong>la</strong> possibilité de s’arrêter si je le veux.Quand ma conscience est située au niveau de manomaya kosha, je ne peux pas m’arrêter depenser : j’ai beau vouloir faire silence, tout le temps des pensées viennent pour me distraire.Quand ma conscience d’être est située au niveau de vijnanamaya kosha (le revêtement del’atman fait d’intelligence), <strong>la</strong> pensée peut s’arrêter. C’est une immense différence qui nesaute pas aux yeux dans les descriptions védantiques habituelles venues jusqu’à nous en tra<strong>du</strong>ctionfrançaise. Il est possible d’arrêter de penser. La pensée retourne à sa propre source,au silence, et ne prend plus <strong>la</strong> forme d’aucune pensée particulière. Ce qui, au niveau de manas,le mental, est impossible malgré les plus grands efforts devient parfaitement possible auniveau réel de vijnana. Le sentiment subsiste, mais, comme ce n’est plus le sentiment d’aucunobjet particulier, ce<strong>la</strong> devient simplement le sentiment de moi-même. Je peux avoir <strong>la</strong>sensation de mon corps, je peux avoir l’idée de moi-même si j’exprime « Je Suis », et je peuxavoir le sentiment de moi-même. Et <strong>la</strong> pensée, elle, s’arrête. Si nous avons atteint <strong>la</strong> possibilitéde nous situer entièrement dans cette enceinte de notre monde intérieur, au niveau de cekosha, alors ce vide mental, cette pure conscience devient à jamais à notre disposition.39

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