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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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Il est exact que, quand cette première étape a été accomplie, que nous sommes adhésionet conscience parfaite de ce monde changeant, celui-ci apparaît sous un jour nouveau. Il apparaîtréellement comme l’expression changeante d’une réalité non changeante, comme l’expressionmultiple d’une réalité non multiple. Nous sommes dans <strong>la</strong> situation <strong>du</strong> spectateurd’un film qui, tout en voyant le film, serait en même temps conscient de l’écran immuable etinaffecté, grâce auquel le film prend forme.C’est une question de dép<strong>la</strong>cement de <strong>la</strong> conscience. Parfois, <strong>la</strong> conscience est entièrementdans le film, mais c’est avec <strong>la</strong> certitude inoubliable qu’il s’agit d’un film et que l’écranest là, derrière les images. Ce qui change tout. Il n’y a plus d’émotion possible dans cesconditions. Parfois, un léger dép<strong>la</strong>cement de l’attention fait percevoir le film avec l’écranderrière, et parfois l’écran seulement, c’est-à-dire uniquement l’aspect brahman de <strong>la</strong> réalité,puisqu’il est dit : sarvam kalvidam brahman, « Tout l’univers est brahman ». La consciencepeut aussi voir vraiment, complètement, cet univers multiple, mais à partir d’une expérienceinoubliable, qui ne pourra jamais être mise en question, et qui est toujours prête à se manifesterà volonté ; c’est-à-dire <strong>la</strong> vision de l’écran. La conscience a <strong>la</strong> possibilité d’évoluer librementdans ces p<strong>la</strong>ns. De toute façon, <strong>la</strong> vision <strong>du</strong> monde est changée. Prenez les sages lesplus illustres, ceux dont on vous affirmera avec le plus de certitude qu’ils vivent sur le p<strong>la</strong>n deconscience <strong>du</strong> brahman, de l’atman, qu’ils ont réalisé le <strong>Soi</strong> : d’un certain point de vue, nouspouvons bien être d’accord qu’ils ont aussi accès à ce monde phénoménal, puisqu’ils appellentles gens par leurs noms, ils leur adressent <strong>la</strong> parole : – « Vous avez l’air un peu fatiguéaujourd’hui, est-ce que ça ne va pas ? » absolument comme tout le monde. Quand Shankaradit que lorsque l’on a perçu le brahman, on n’aperçoit plus ce monde qui s’est évanouicomme une illusion, ce<strong>la</strong> signifie qu’on ne peut plus percevoir ce monde comme on le percevaitavant.Le chemin n’est possible que d’instant en instant, ici et maintenant, comme vous l’avezlu partout ; juste ici et juste maintenant. Je ne peux pas avoir d’autres points d’appui. Pourreprendre <strong>la</strong> comparaison <strong>du</strong> voyage en Inde par <strong>la</strong> route, que je prends souvent en connaissancede cause, tout le chemin se fait de cinq centimètres en cinq centimètres, c’est-à-direles cinq centimètres par lesquels le pneu appuie sur <strong>la</strong> route. Par conséquent, si je fais 10 000kilomètres pour aller de Paris à Bénarès, ces 10 000 kilomètres se font de cinq centimètresen cinq centimètres. La même voiture, qui est garée rue Soufflot, à Paris, sera garée au fondde Bénarès, près de l’ashram de Mâ Anandamayi, <strong>la</strong> même voiture qui a parcouru sans autresolution de continuité que le Bosphore les 10 000 kilomètres qui séparent Paris de Bénarès.Les 10 000 kilomètres de routes françaises, suisses, italiennes, yougos<strong>la</strong>ves, bulgares, turques,iraniennes, afghanes, pakistanaises et indiennes. De <strong>la</strong> même façon, le chemin qui vade l’irréel au réel, <strong>du</strong> non-vrai au vrai et de <strong>la</strong> mort à l’immortalité, se fait de cinq centimètresen cinq centimètres, de cinq secondes en cinq secondes, d’une seconde en une seconde,en prenant appui sur l’instant vécu.À partir de maintenant, tout est le chemin, et chaque fois que je décroche de ce qui est,c’est comme si <strong>la</strong> voiture dérapait ou patinait, que les roues n’adhéraient plus à <strong>la</strong> route. Lavoiture ne continue pas à progresser. C’est dans cette adhésion à <strong>la</strong> réalité que je fais le chemincomme <strong>la</strong> voiture adhère à <strong>la</strong> route. Nous voulons des pneus qui adhèrent à <strong>la</strong> routepour pouvoir avancer, et nous, nous devons adhérer à <strong>la</strong> réalité pour pouvoir avancer aussi.Quand nous patinons, nous continuons d’exister, c’est-à-dire que nous nous marions, nousdivorçons, nous allons au restaurant, nous concluons des affaires, mais nous ne progressons100

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