chement profond des muscles, je commence à prendre conscience de pranamaya kosha. Jeprends conscience de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion de l’énergie en moi, des blocages de l’énergie, et, par l’attentionactive portée à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion de cette énergie, toute une connaissance de soi absolumentinsoupçonnée de l’homme qui ne s’est jamais prêté à ce genre de discipline devientpossible. On peut avoir une perception extrêmement fine des mouvements et de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tionde l’énergie en soi, une conscience absolument nouvelle de cette circu<strong>la</strong>tion, répartition,accumu<strong>la</strong>tion, transformation de l’énergie à l’intérieur de nous-mêmes. De quelle qualitéd’énergie nourrissons-nous notre corps ?Le tonus muscu<strong>la</strong>ire, l’influx nerveux qui détermine les contractions muscu<strong>la</strong>ires est uneexpression de ce prana dans le corps, mais ce prana prend beaucoup d’autres formes puisquec’est lui qui préside à <strong>la</strong> digestion, à l’assimi<strong>la</strong>tion, à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion, à l’excrétion, à toutes lesfonctions vitales biologiques. Dans les conditions ordinaires, une part de ce fonctionnement,de cette modification ou transformation <strong>du</strong> prana, nous échappe. Ce sont les fonctions instinctives,battements <strong>du</strong> cœur et circu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> sang, sécrétion des différentes g<strong>la</strong>ndes, surlesquelles nous n’avons normalement pas de contrôle. Si surprenant que ce<strong>la</strong> puisse paraître,une grande part de ces mécanismes physiologiques peut être peu à peu connue et maîtrisée,si l’on veut bien y consacrer l’effort nécessaire... et commencer par le commencement. Outreles exercices de sensation, les exercices respiratoires concernent aussi cette enveloppe pranamayakosha. D’ailleurs, ces exercices respiratoires sont connus sous le nom de « pranayama »,maîtrise <strong>du</strong> prana à travers <strong>la</strong> maîtrise de <strong>la</strong> respiration. Mais <strong>la</strong> respiration n’est pas <strong>la</strong> seulemanière dont l’organisme peut se charger ou se recharger en « prana » ; <strong>la</strong> nourriture alimentaireest aussi porteuse de prana, l’eau que nous buvons aussi et, d’une façon plus subtile,toutes les impressions et toutes les sensations qui nous frappent nous transmettent une certaineénergie. Tout le monde en a fait l’expérience ou peut en faire l’expérience. Vous pouvezvous rendre compte parfois que <strong>la</strong> simple vision vous donne un afflux d’énergie. Unhomme qui se sent déprimé, sans ressort, sans dynamisme, voit tout d’un coup une très bellefemme lui sourire et ce<strong>la</strong> suffira pour lui redonner un influx d’énergie.Les exercices respiratoires <strong>du</strong> pranayama permettent de contrôler non seulement le souffle,c’est-à-dire l’air inspiré, celui qu’on peut analyser ou mesurer par le spiromètre, maiségalement une énergie qui se répand dans tout le corps. Et il faut dire que l’utilisation <strong>du</strong>mot « air » ou <strong>du</strong> mot « souffle » pour désigner cette énergie prête parfois à des incompréhensions,dans <strong>la</strong> mesure où les textes expliquent que l’air doit pénétrer jusqu’à <strong>la</strong> moelle desos, que l’air doit pénétrer dans tous les organes, alors que nous savons bien que l’air que nousrespirons pénètre dans les bronches et dans les poumons mais ne pénètre pas directement,en tant que gaz, dans tout le corps.Par contre, une énergie peut être parfaitement perçue, elle, comme imprégnant le corpsentier et circu<strong>la</strong>nt dans le corps entier. Nombreux sont les exercices, maintenant de plus enplus connus en Europe, qui concernent pranamaya kosha. Tout le travail qui peut être faitsur le centre de gravité dans le bas-ventre, le hara des Japonais, concerne aussi cette enveloppecomposée de prana. Si les énergies lourdes et destinées à aller vers le bas s’accumulentnormalement dans le bas-ventre, il est possible de sentir une autre énergie plus subtile quid’elle-même monte, s’élève, de <strong>la</strong> base <strong>du</strong> tronc vers le sommet de <strong>la</strong> tête, de <strong>la</strong> même façonque <strong>la</strong> fumée d’un feu s’élève vers le ciel.Cette maîtrise de soi n’est pas une petite entreprise. Ce<strong>la</strong> ne relève plus de <strong>la</strong> « psychomotricité» habituelle. En contrô<strong>la</strong>nt le relâchement et <strong>la</strong> contraction muscu<strong>la</strong>ires, on peut42
commencer à contrôler <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion des énergies à l’intérieur de l’organisme ; en affinant cecontrôle, on peut agir sur les effets de chaque respiration et même sur <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> sang.Des observations faites sur des yogis le prouvent. On peut agir sur <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion del’énergie à l’intérieur des différents organes. Ce n’est pas pour rien que, dans les monastèrestibétains ou les ashrams hindous, des hommes passent, pendant plusieurs années, des heurestous les jours, absolument immobiles comme des statues. Que font-ils à l’intérieur d’euxmêmes? Il suffit d’être un peu réceptif – si on a le privilège de pouvoir les approcher – poursentir sans aucun doute possible qu’ils ne sont pas en train de se raconter des histoires, derêvasser ou de se <strong>la</strong>isser emporter par leurs associations d’idées. Par conséquent, quel travailfont-ils, figés dans l’immobilité, le regard fixe, les yeux ouverts, sans ciller ? À quoi leur attentionest-elle occupée ? À tout un travail intérieur qui ne se voit pas, mais qui peut se sentirou se deviner si on en a soi-même une certaine expérience ; tout un travail insoupçonnéde l’homme qui ne l’a pas pratiqué – insoupçonné et même insoupçonnable – qui commenceavec ce relâchement muscu<strong>la</strong>ire, avec cette conscience de <strong>la</strong> respiration, avec cette conscience<strong>du</strong> centre de gravité dans le bas-ventre, sur <strong>la</strong>quelle insistent autant les yogis Kargyupa tibétainsou bhoutanais que les moines zen, et un autre travail encore qu’il est bien difficile dedécrire, qui ne peut que s’indiquer peu à peu à celui qui le met en pratique et qui le découvre.Chaque kosha est en re<strong>la</strong>tion directe avec le kosha qui lui est immédiatement inférieur.Après pranamaya kosha vient manomaya kosha, et ce revêtement appelé « revêtement composéde manas » (mental) inclut l’immense domaine des émotions. Ces émotions par lesquellesnous ne sommes plus neutres, immuables, et qui correspondent à ce que d’autres appellentles états d’âme, les humeurs diverses ; ces émotions, au début <strong>du</strong> chemin, sont tout letemps là. Un homme n’est jamais parfaitement neutre. Il n’y a pas toujours des émotions trèsfortes, que ce soient des enthousiasmes, des bonheurs, des peurs, des désespoirs, mais il y atoujours une qualification dans <strong>la</strong>quelle le mental apprécie l’existence en termes de « j’aime,je n’aime pas », « ça me convient, ça ne me convient pas », « ça me p<strong>la</strong>ît, ça ne me p<strong>la</strong>ît pas ».Toute l’existence, à travers le mental, est perçue de façon égoïste, égocentrique, et c’est del’ego lui-même (ahamkar) qu’il s’agit de se libérer.De nombreux exercices dans différentes religions, différentes spiritualités, différentestraditions monastiques ou non monastiques, concernent le travail sur les émotions, <strong>la</strong> purification<strong>du</strong> mental égoïste. Tout ce qui est dit dans <strong>la</strong> littérature ascétique et mystique surl’égoïsme, <strong>la</strong> jalousie, l’agressivité, <strong>la</strong> peur, concerne cette enveloppe de manomaya kosha. Cequ’il est important de bien voir, c’est qu’il existe un lien entre ces trois premiers koshas. Lesémotions, à <strong>la</strong> différence des sentiments, ont toujours un support physique. C’est bien connu, il y ade nombreuses observations médicales sur les réactions physiologiques aux émotions ou à cequi cause les émotions les plus fortes et qu’on appelle aujourd’hui les « stress », c’est-à-direles chocs que <strong>la</strong> vie nous apporte de jour en jour et de plus en plus.En fait, le corps est tout le temps concerné. Pour les émotions fortes, tout le monde peuts’en rendre compte sans avoir besoin d’un électrocardiogramme, d’un électroencéphalogramme,d’analyse d’urine ou d’analyse de sang. De nombreuses expressions popu<strong>la</strong>ires, depuisbien longtemps le signalent : « J’ai senti mon sang se g<strong>la</strong>cer dans les veines », « Moncœur s’est arrêté de battre. » On devient b<strong>la</strong>nc, on devient rouge, on a le souffle coupé, on a<strong>la</strong> respiration haletante, on transpire, on tremble, on a brusquement <strong>la</strong> diarrhée. C’est évidentdans les émotions fortes et les trop grandes joies peuvent tuer.43
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