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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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condition humaine dans l’illimité et l’informel, l’atman, mais ce devrait être <strong>la</strong> plénitude de<strong>la</strong> condition humaine dont l’homme est exilé par les désirs et les peurs.Le désir a pour but sa propre satisfaction. Au moment où le désir vient d’être satisfait, ily a pendant quelques instants un état sans désir et, dans cet état sans désir, peut se manifestercette béatitude inhérente à <strong>la</strong> conscience de soi ou au sentiment de soi techniquementappelé ananda. Cet ananda n’est pas une émotion. C’est un sentiment, une paix, une joie,une plénitude qui est l’expression de l’être, qui est lié au fait d’être, au « Je Suis », à <strong>la</strong> conscienced’être, qui ne dépend pas de l’avoir, qui n’est pas affecté par ce que l’on a ou ce qu’onn’a pas. En vérité, le bonheur que l’on cherche dans l’avoir n’est jamais autre chose que <strong>la</strong>libération momentanée de <strong>la</strong> joie intrinsèque à l’être dont les désirs et les peurs vous exilentsans cesse.Comment se fait-il qu’il y ait ces désirs et ces peurs qui maintiennent votre conscienceau niveau des koshas les plus extérieurs, c’est-à-dire au niveau <strong>du</strong> corps physique, <strong>du</strong> corpssubtil et vous privent de l’accès au corps le plus intérieur, le corps causal, karanasharir, correspondantà anandamaya kosha ? (Le corps subtil correspond à pranamaya kosha, manomayakosha et vijnanamaya kosha, ce dernier faisant le lien entre le corps subtil et le corpscausal.) C’est parce qu’il existe chitta, <strong>la</strong> mémoire, l’entrepôt, le réceptacle de tous les souvenirs,de toutes les impressions qui vous ont marqués dans cette existence et, disent les hindouset les bouddhistes, dans les existences antérieures. Chitta est comme une cinémathèquedans <strong>la</strong>quelle sont conservés des milliers de films. Si nous projetons sur un écran un film quia été tourné il y a vingt ans, quarante ans, il est resté toujours le même. Les acteurs n’ont pasvieilli d’une ride dans ce film. Dans les souvenirs accumulés dans cette mémoire, chitta, il n’ya pas vieillissement. Le temps n’existe pas, le souvenir est là, intact. Mais, à <strong>la</strong> plus grandepartie de cette mémoire, vous n’avez pas normalement accès. Ces souvenirs sont non seulementsubconscients, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas tous en même temps présents à <strong>la</strong> conscienceou au conscient, mais ils sont inconscients, non conscients. Il y a là un terme de <strong>la</strong>psychologie moderne, de <strong>la</strong> psychanalyse, mais l’idée elle-même, <strong>la</strong> réalité de cet inconscient,c’est <strong>la</strong> réalité de ces vasanas et de ces samskaras dont parlent tous les enseignements hindous.Ce sont les impressions qui se sont marquées en nous, qui se sont organisées entre elles,qui ont <strong>la</strong>issé ce que nous appelons les bons et les mauvais souvenirs et qui constituentles désirs <strong>la</strong>tents, les tendances <strong>la</strong>tentes, <strong>la</strong>tencies, dit-on en ang<strong>la</strong>is, les complexes de <strong>la</strong> psychologiemoderne, les peurs de retrouver des situations douloureuses, les désirs de retrouverdes situations heureuses. La plupart de ces samskaras et de ces vasanas sont inconscients. Ilsagissent dans l’ombre, dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ndestinité et nourrissent manas, le mental. Tout un travailpeut donc être accompli, qu’on appelle vasanakshaya, érosion des vasanas, et chitta shuddhi,purification de chitta. Ce travail est indispensable pour pouvoir accomplir l’étape appeléemanonasha (destruction <strong>du</strong> mental), qui libère les sentiments non égoïstes et l’intelligenceréelle, <strong>la</strong> buddhi.Le corps causal, karanas charir, peut être compris de deux façons. D’abord comme pointde départ de l’involution, c’est-à-dire de <strong>la</strong> descente dans <strong>la</strong> multiplicité, dans le conflit, dans<strong>la</strong> soumission au temps, dans <strong>la</strong> causalité. Le terme « corps causal » signifie alors que cecorps est <strong>la</strong> cause de tout ce qui va suivre, <strong>la</strong> cause de l’incarnation, <strong>la</strong> cause de l’emprisonnementde l’atman dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, les contradictions et <strong>la</strong> souffrance. Au contraire, si onenvisage le corps causal comme le point de retour en direction <strong>du</strong> <strong>Soi</strong>, <strong>la</strong> dernière étapeavant <strong>la</strong> disparition de toutes les limitations, le mot causal prend alors un sens différent. Ce-47

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