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A la recherche du Soi - I. Adhyatma yoga - Yoga taichi 91

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Des yogis hindous, qui sont vraiment des yogis, des mahatmas, des sages, il en existequelques-uns. Mais pas suffisamment pour prendre en charge dans le détail les dizaines demilliers d’Occidentaux per<strong>du</strong>s qui cherchent à sortir de leur suffocation. D’autre part, cesmaîtres réellement libérés, rayonnants, dont le regard et <strong>la</strong> simplicité ne trompent pas, sontles derniers pro<strong>du</strong>its d’un autre monde. Ils avaient, dès le départ, des qualifications exceptionnellesque n’ont pas les chercheurs occidentaux courants, et ils ne peuvent pas prendre encharge <strong>la</strong> réé<strong>du</strong>cation de ceux qui viennent à eux. J’ai connu beaucoup de ces sages et je leurconserve une vénération qui n’a jamais vacillé. Le miracle a été que Swâmi Prajnânpad ait puêtre à <strong>la</strong> fois un gourou et un é<strong>du</strong>cateur. D’abord un é<strong>du</strong>cateur et ensuite un gourou demoins en moins é<strong>du</strong>cateur et de plus en plus gourou. Mais il y a une grande confusion aujourd’huisur cette <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> gourou, sur le mot même de gourou. On est le plus souventdans le rêve, dans <strong>la</strong> fantaisie, dans le délire <strong>du</strong> mental. On va vers un gourou parce qu’on n’apas eu un père ou une mère – même si l’on a eu un père et une mère honorables – et que ledésordre de <strong>la</strong> société a encore aggravé <strong>la</strong> situation.Il faut donc être bien c<strong>la</strong>ir. Qu’est-ce que ma vocation de disciple et qu’est-ce que j’attendsde mon gourou ? Inutile de faire semb<strong>la</strong>nt d’être en faculté si vous n’êtes même pas aulycée. Mais je sais qu’il y a une issue, puisque je l’ai trouvée moi-même auprès de SwâmiPrajnânpad, qui n’était pas plus sage ou plus grand que les autres maîtres hindous ou tibétainsdevant lesquels je me suis prosterné tant de fois, mais qui a compris assez vite, quelquesannées après être devenu « Swâmiji », qu’un maillon manquait entre <strong>la</strong> sadhana qu’il avaitvécue lui-même et les possibilités des jeunes Indiens qui venaient à lui. Comment, le plusvite possible, rattraper ce qui a été manqué dans l’enfance ? Comment donner à l’ancien enfantce que le père et <strong>la</strong> mère n’avaient pas pu donner, redresser ce qui avait été tor<strong>du</strong>, comblerce qui avait manqué, refaire le chemin émotionnel qui aurait dû normalement être faitdans le cadre de l’é<strong>du</strong>cation de <strong>la</strong> famille, ou de ce que l’on appe<strong>la</strong>it autrefois en Inde le gouroukoul? (C’était aussi une é<strong>du</strong>cation familiale, puisque le gouroukoul était une famille quiélevait des enfants et qui envoyait, à partir d’un certain âge, ses propres enfants pour êtreélevés dans une autre famille.)En vérité, les qualifications qu’on attend d’un véritable é<strong>du</strong>cateur et d’un gourou sont assezsemb<strong>la</strong>bles. Si vous lisez ce que Krishnamurti, qui est réputé pour avoir été très sévère àl’égard des gourous, a écrit au sujet de l’é<strong>du</strong>cation et des é<strong>du</strong>cateurs, vous verrez ce qu’est ungourou et un disciple. La description que Krishnamurti donne de l’é<strong>du</strong>cateur, c’est à peu dechose près <strong>la</strong> description <strong>du</strong> gourou. Un é<strong>du</strong>cateur doit être absolument disponible, impartial,sans émotion, acceptant ceux dont il a <strong>la</strong> charge tels qu’ils sont et non pas tels qu’ils devraientêtre. Un gourou aussi. En fait, celui qui est qualifié pour être gourou est par là mêmequalifié pour être é<strong>du</strong>cateur d’enfants ou réé<strong>du</strong>cateur d’a<strong>du</strong>ltes à é<strong>du</strong>cation émotionnellemanquée. Le gourou n’a plus d’opinions personnelles. Pour employer le <strong>la</strong>ngage <strong>du</strong> zen, il a« cessé de chérir des opinions » et « d’opposer ce qu’il aime à ce qu’il n’aime pas », subjectivement,indivi<strong>du</strong>ellement. Il est neutre, objectif, sans idiosyncrasie mentale, sans aucuneémotion personnelle, sans préjugés, sans système, un avec celui qui l’approche. Il ne vit plusdans son monde, il vit dans le monde, il voit le disciple réel et non le disciple que lui présenteson mental, il voit bien plus loin que <strong>la</strong> surface et l’apparence, il voit <strong>la</strong> profondeur,l’essence de celui qui vient à lui. Il voit des nœuds à dénouer, des distorsions à redresser, desblessures à cicatriser. Il voit les besoins et les demandes <strong>du</strong> disciple les plus profondes, bienplus loin que le disciple lui-même ne les voit.18

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