RÉFORME DE LA FISCALITÉ FORESTIÈREla possibilité de gérer les ressources de bois par l’intermédiaire de forêts communautaires.La Loi No. 94/<strong>01</strong> énonce : “en vue du développement des communautés villageoisesriveraines de certaines forêts du domaine national mises en exploitation, une partie desrevenus tirés de la vente des produits forestiers doit être reversée au profit desditescommunautés selon des modalités fixées par décret.”Des instruments sont également en cours de mise à jour pour promouvoir la gestion durabledes ressources forestières. Le Décret No.95/531 distingue quatre catégories de titresd’exploitation forestière, parmi lesquelles les deux plus importantes sont la concessionforestière composée d’une ou plusieurs unités forestières d’aménagement (UFA) et la ventede coupe (VC). Une concession, renouvelable, est attribuée pour 15 ans et couvre unesuperficie maximum de 200.000 hectares. La vente de coupe ne peut pas dépasser 2.500hectares, et la durée d’exploitation est d’un an, renouvelable deux fois. La stratégie actuellede planification des attributions des titres forestiers préfère l’attribution de concessionspour assurer la durabilité des ressources forestières nationales grâce à la gestion forestière.Pour obtenir une UFA, suite à un appel d’offres national, les soumissionnaires présententdes offres techniques et financières, qui en général dépassent les prix plancher. Leslégislateurs ont, de cette façon, établi une structure permettant aux communautés localesde profiter des retombées de l’exploitation forestière, soit directement, soit par lebiais des Communes dans lesquelles leurs villages sont représentés. Bien que la part dela redevance forestière annuelle (RFA) revenant aux Communes soit intégrée au budgetde celle-ci et gérée par le bureau de la Commune, un instrument juridique précise lesconditions d’utilisation de la part de la RFA réservée à la population locale et prévoit laparticipation de cette dernière dans l’identification et l’exécution des projets.Un Programme de sécurisation des recettes forestières (PSRF), responsable de la perceptiondes recettes forestières et géré conjointement par le ministère chargé des forêtset celui chargé des impôts, a été mis sur pied en 1998 par Décret du Premier Ministre.Selon le document de la politique forestière du Cameroun (MINEF 1995), les taxesspécifiques au secteur forestier devraient permettre à “ l’État, propriétaire de la ressource,de capter la valeur du bois en tant que matière première. Sa structure et son poidsdoivent viser à encourager la gestion durable des ressources par les exploitants forestierset les autres intervenants en milieu forestier ; assurer une répartition équitable de larente forestière entre les exploitants forestiers, les communautés des zones forestièreset l’Etat, et stimuler la compétitivité du secteur forestier.”Ce chapitre a pour objectif de faire l’inventaire les réformes fiscales du secteur forestieret leur impact sur la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et la gestion desforêts, de la faune et de la flore. Il est divisé en trois sections : Réforme de la fiscalitéforestière, Enjeux et mise en œuvre de la réforme, et Impact des divers instrumentsfiscaux sur les parties prenantes clé.20
CHAPITRE 2: CAMEROUNRéforme de la fiscalité forestièreDepuis 1989 la réforme de la fiscalité forestière au Cameroun est l’une des conditionsdes prêts d’ajustement structurel. La nouvelle loi forestière a été promulguée en 1994(Loi No. 94/<strong>01</strong> du 20 janvier 1994, portant régime des forêts, de la faune et de la pêche),mais la réforme fiscale n’a eu lieu qu’avec la Loi de finances 1995/1996.Récapitulation des instruments fiscaux et leur évolutionCaractéristiques de la fiscalité forestière au Cameroun. Le secteur forestier duCameroun est sujet à deux types d’imposition : l’imposition générale et l’imposition spécifiqueau secteur proprement dit. L’imposition générale comprend les impôts sur les sociétés (IS); la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ; les patentes, les droits de douanes à l’importation etles droits de timbres sur les documents présentés pour formalités. L’imposition spécifiques’applique à l’exploitation et à la transformation des produits forestiers.La perception des impôts au Cameroun est basée sur un système de déclaration d’impôts,qui a pour avantage de faciliter le travail de la direction des impôts. Le contribuabledéclare et s’acquitte volontairement des impôts qu’il ou elle est supposé(s) payer,conformément aux délais et modalités déterminés par la direction des impôts. Ce systèmepeut être efficace si les autorités concernées ont les moyens de vérifier les déclarations,soit quand elles sont effectuées, soit par après. L’autre système ouvre généralement lechamp à la fraude fiscale.La fiscalité forestière se compose de taxes et de redevances, lesquelles donnent droit àl’accès des ressources et à leur exploitation, transformation et exportation. La transformationet l’exportation sont gouvernées par deux régimes : le régime industriel de droitcommun (UDC) et le régime réservé aux usines établies dans des zones franchesindustrielles (UPF). La plupart des sociétés ont abandonné le second régime qui visait àencourager les investissements en transformation du bois.Les principales taxes et redevances spécifiques au secteur forestier avant la Loi definances 2000/20<strong>01</strong> comprennent :• La RFA, qui correspond au droit d’accès à la ressource et qui est calculée sur la basede la superficie exploitée. Son taux varie selon le type d’agrément, comme suit :•Vente de coupe et récupération : prix plancher : 2.500 Francs CFA par ha etpar an, plus offre financière• Concession : prix plancher, c’est-à-dire 1.500 Francs CFA par ha et par an,plus offre financière•Taxe d’abattage calculée sur la base du volume récolté à un taux de 2,5pour cent de (valeur FOB - 15 pour cent) pour chaque essence.•Taxes à l’exportation des grumes sur la base du volume exporté à untaux de 17,5 pour cent de (valeur FOB - 15pour cent).21