july-2010

vive la
nouvelle France!
Adrian Moore in Paris
I’ve often wondered why the French no longer
wear berets. There are few countries in the
world that have such an indelible, stereotypical
image as France – or one that is so out of touch
with reality. Because all those stripy-shirted,
Gauloises-smoking, bicycle-riding, baguettetoting
denizens of the world’s most-visited
capital are no more – if they ever did exist.
Although Paris may not be the cultural,
gastronomic and style leader it once was, it
seems to be forging itself a new path, slowly but
surely. You can pick and drop off a bike pretty
much anywhere, thanks to Bertrand Delanoë’s
Vélib’ scheme, and the public’s interest in art
has been revived by initiatives such as the night
opening of the city’s museums.
Culinary culture has witnessed the advent of
bistronomy, the umbrella term for the numerous
tiny restaurants d’auteur where chefs trained in
hoity-toity establishments serve more humble
food, still created with a master’s touch and
oozing foodie buzz, but which is always good
value. These hot tables have been championed
by lefooding.com, the website of a small but
highly infl uential group of foodies who are sick
of the staid culinary world perpetrated by the
Michelin Guide and who are reinvigorating the
city’s restaurant scene.
Even the city itself is changing. “Bobos”, or
bohemian-bourgeois, are the trendy young Paris
things gentrifying neighbourhoods such as
working-class Belleville, where they mix with
an ethnically diverse population of Arabs, Jews,
Africans and Asians. The Canal Saint Martin,
a once turgid Napoleonic shipping canal, has
become the new Montmartre, an arty
waterfront quarter lined with thriving cafés
and bars, design bookshops and Cambodian
noodle bars. It has a vibe you won’t feel on the
touristy Champs-Élysées.
And although the Métro is still undeniably
stinky and underventilated, Monoprix cashiers
still the most unfriendly in the world and
anything to do with the French government still
leaves you wanting to slash your wrists, that
Gallic pride is slowly and surely being justifi ed.
Next month: Derek Blyth in Brussels
34 METROPOLITAN
- L ’ EXPAT -
A rotating column from London, Paris and Brussels
through the eyes of an outsider
La Nouvelle France
Adrian Moore, expatrié à Paris
// Je me suis souvent demandé pourquoi les
français ne portaient plus de bérets. Il y a peu
de pays au monde ayant une image stéréotypée
aussi indélébile que la France. Et aussi éloignée
de la réalité. Car tous ces porteurs de marinière,
avec leur baguette sous le bras, roulant à
bicyclette, la Gauloise au bec, ont disparu
depuis belle lurette, s’ils ont jamais existé.
Et bien que la France ne soit plus le chef de fi l
culturel, gastronomique et de la mode qu’elle fut
jadis, elle semble s’être lentement mais sûrement
trouvé une nouvelle voie. On peut enfourcher
un vélo à presque tous les coins de rue, grâce au
réseau de Vélib’ instauré par Bertrand Delanoë,
et l’intérêt du public pour l’art a été ranimée par
des projets tels que La Nuit des musées.
La culture culinaire a elle aussi été ravivée
par l’avènement de la bistronomie, terme
regroupant ces minuscules restaurants d’auteurs
dont les chefs formés dans des établissements
prétentieux, servent des plats plus modestes,
toujours créés par une main de maître, mais
moins chers, qui traduisent tout leur amour de la
cuisine. Le porte-drapeau de ces nouvelles tables
étant Le Fooding, une petite mais très infl uente
association qui en avait assez du monde culinaire
guindé, du genre Guide Michelin, et a donné un
nouvel élan à la gastronomie parisienne.
La capitale elle-même change. Les bobos ont
investi les quartiers populaires comme Belleville
en se mêlant à une population hétéroclite
d’Arabes, de Juifs, d’Africains et autres Asiatiques.
Les abords du Canal Saint Martin, autrefois plutôt
mal famés, sont devenus le nouveau Montmartre :
un quartier bohème abondant en cafés et bars
fl orissants, librairie design et bars à nouilles
cambodgiens. L’atmosphère n’a rien à voir avec le
piège à touristes des Champs-Élysées.
Et bien que le Métro ne sente toujours pas la
rose et manque de ventilation, que les caissiers
de Monoprix soient toujours peu aimables et que
toute confrontation avec l’administration donne
envie de se couper les veines, la fi erté française
retrouve lentement sa justifi cation.