july-2010
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Son nombril doit se sentir à l’abri des<br />
regards, car il enchaîne rôle sur rôle. Son physique<br />
avantageux est certes un atout ; de plus, la<br />
discipline de fer qu’il a dû s’imposer pour arrêter<br />
de boire lui a permis de remédier aux entrées<br />
ratées et aux répliques hésitantes qui ont un<br />
temps terni sa carrière, dans les années 90.<br />
La génétique est sans doute une autre alliée<br />
de Toby. Son père n’est autre que le grand acteur<br />
shakespearien Robert Stephens, un amateur de<br />
boisson et séducteur invétéré. Deux travers qui<br />
lui ont d’ailleurs coûté son mariage avec Dame<br />
Maggie Smith. Ses parents ont participé aux<br />
premiers jours du National Theatre, mais cela ne<br />
le stresse pas outre mesure : lorsque l’on est marié<br />
à une actrice, frère d’un acteur et beau-fi ls du<br />
dramaturge Beverley Cross, aujourd’hui disparu,<br />
on apprend à séparer vie d’artiste et vie privée.<br />
« Je défends ma vie privée, dit Stephens. C’est<br />
pour cela que je ne jouerai jamais avec ma mère,<br />
sauf peut-être dans un fi lm. L’idée est tentante,<br />
car c’est une actrice fabuleuse, mais ce ne serait<br />
pas professionnel et je trouverais ça ringard. »<br />
La carrière conjointe de ses parents au<br />
National Theatre a été un désastre pour le<br />
couple. Son père buvait et c’était probablement<br />
une sorte de répit pour Maggie Smith de voir<br />
son mari sur scène, sous les traits d’un autre.<br />
Robert Stephens meurt en 1995 et Cross, le<br />
beau-père que Toby considérait comme son père,<br />
s’éteint quelques années plus tard. Du coup, son<br />
penchant pour la bouteille empire.<br />
Il ne parvient à surmonter ce problème qu’en<br />
1999. Cette même année, lors d’un essai pour un<br />
doublage à New York, il rencontre Anna-Louise<br />
Plowman, qu’il côtoyait déjà au LAMDA, une<br />
école d’art dramatique londonienne. Le duo reste<br />
seul en lice après la séance d’essais. Stephens<br />
propose alors à Anna-Louise de l’inviter à dîner<br />
avec son cachet s’il est pris… Aujourd’hui, ils sont<br />
mariés et ont deux enfants.<br />
Son passé d’alcoolique a parfois quelques<br />
répercussions pour son épouse. « Dans le temps,<br />
quand j’allais au restaurant, j’y restais des<br />
heures à boire du vin et des digestifs, confesset-il.<br />
Aujourd’hui, c’est plus régimenté : j’avale<br />
mon repas et je demande l’addition. Ma femme,<br />
qui boit comme une personne normale, avait<br />
constamment des problèmes d’indigestion. »<br />
Stephens admet qu’il était le premier surpris<br />
qu’Anna-Louise tolère tout cela. « À l’époque, je<br />
buvais aussi énormément de café et je fumais<br />
beaucoup. J’étais toujours survolté, dit-il. Enfi n,<br />
au bout d’une ou deux années, je suis redevenu<br />
un compagnon de table plus acceptable ». En<br />
deux ans, Stephens a cessé de boire, décroché un<br />
METROPOLITAN 69