july-2010

despite getting his fi rst break in the 1992 television
adaptation of The Camomile Lawn and, more recently,
playing dashing, dastardly Bond villain Gustav Graves in Die
Another Day.
He loves movies, and wishes the British fi lm industry
were a bit more vibrant, but he still fi rmly maintains, “I want
to be on stage, serve a play well, try to replicate human
behaviour. Theatre is a learning process. It’s about trying to
fool people into believing they’re watching a real situation,
a real person. Film is more about personalities, which is also
diffi cult but different. You don’t ask Jack Nicholson to be
anything other than Jack Nicholson.”
This is presumably why Stephens fl ags up, without a hint
of competitiveness, what a great Danton Gérard Depardieu
made in Andrzej Wajda’s eponymous 1983 fi lm. “Judging by
the pictures I’ve seen, he was perfect – beautiful in a very
strange way but also incredibly sexy,” says Stephens. The
fact that Depardieu has a few more similarities to Danton
presumably doesn’t bother him either. Unlike those two
charismatic sensualists, Stephens’s failings no longer include
either women or wine. At 41, he is a recovering alcoholic who
has been happily married for nine years. Derring-do isn’t his
scene either, apparently, at least not offstage. When I ask
him who he’d have supported if he’d been around during the
French Revolution, he snorts in horror and replies, “I’d have
got the hell out!” So Danton is just his sort of challenge.
To raise the stakes, not only is he playing his fi rst role at
the National Theatre – a supremely prestigious venue that is
also part of Stephens’s personal history – but he is coming to
it straight from a successful run in Tom Stoppard’s The Real
Thing at the Old Vic, with a whole 24 hours between the end
of one play and the beginning of the next. “Oh, that’s all
right,” says Stephens blithely. “At the RSC you’re in rep, so
you’re rehearsing and performing different plays at the same
time. At least this is a clean break. And actors frequently have
huge gaps between parts so it’s nice to be on a roll. I prefer
being busy to sitting round gazing at my own navel.”
Stephens’s midriff must have remained uncontemplated
for quite a while – unlike so many actors, he seems to be
permanently employed. Those unusual, haughty looks don’t
Toby and his
brother Chris
with parents
Maggie Smith
and Robert
Stephens
Toby, son
frère Chris et
leurs parents,
Maggie Smith
et Robert
Stephens
// lièvre. En dépit d’un emploi du temps chargé,
comprenant entre autres l’abolition de la
monarchie et quelques centaines d’exécutions,
Danton aimait à se montrer dans les soirées
mondaines où il se gavait de petits-fours.
Toby Stephens admet avec candeur qu’il ne
ressemble guère à Danton, mais que cela ne le
gêne nullement. « C’est justement ça le métier
d’acteur : incarner différents personnages »,
explique-t-il en riant. Toby a fait ses premières
grandes apparitions à l’écran d’abord avec
l’adaptation télévisée de The Camomile Lawn, en
1992, et plus récemment dans le rôle de l’affreux
mais néanmoins très sexy Gustav Graves dans le
James Bond Meurs un autre jour.
Stephens adore le grand écran et il rêve
de voir une industrie cinématographique
britannique un peu plus dynamique, mais sa
passion reste bel et bien le théâtre. « Je veux
être sur scène, servir le texte et donner vie à
mes personnages, affi rme-t-il. Le théâtre est
un apprentissage : on cherche à faire croire
au spectateur que la scène et les personnages
sont réels. Le cinéma est plus axé sur les
personnalités, c’est un autre genre de défi . On
ne demande pas à Jack Nicholson de jouer autre
chose que... Jack Nicholson. »
Toby Stephens reconnaît sans même une
pointe de jalousie que Gérard Depardieu était
un Danton d’anthologie dans le fi lm d’Andrzej
Wajda, en 1983. « Depardieu était parfait dans
ce rôle. Il avait une certaine beauté et était
étrangement attirant », dit Stephens. Le fait que
Depardieu ressemble en de nombreux points
à Danton ne le trouble guère. Contrairement
à Depardieu et à Danton, deux séducteurs
excessifs en tout, il a tempéré sa vie privée : à
41 ans, cet ex-alcoolique est désormais rangé et
marié depuis neuf ans. Lorsqu’on lui demande
quel parti il aurait pris lors de la révolution
française, Stephens a un gémissement
horrifi é : « J’aurais fi chu le camp illico. » Pour lui,
Danton est bel et bien un rôle de composition !
En outre, ce rôle sera la première apparition
de Stephens sur les planches du National
Theatre, et il arrive directement de l’Old Vic
où il jouait dans La vraie vie (The real thing)
de Tom Stoppard. Après une longue série de
représentations, il n’a eu que 24 heures de répit.
« Oh, ce n’est pas grave, enchaîne Stephens
avec entrain. À la Royal Shakespeare Company,
on répète de nouvelles pièces même quand on
est sur scène tous les soirs. Et les acteurs ont
souvent le problème inverse, avec de longues
périodes d’inaction. Je préfère être occupé plutôt
que de me contempler le nombril. »
METROPOLITAN 67