july-2010

Right: Lesage’s
unassuming
premises belie
the prestige of
its work
À droite :
les locaux
modestes
de Lesage
cachent
un travail
hors pair
transparent, iron-on patch that
she uses to fi ll the gaping hole
I’ve managed to gouge in one
of my butterfl y’s wings, and she
reattaches several beads that
have become the source of so
much frustration.
Opposite me, Sissi is also
muttering under her breath, which
I might fi nd reassuring if I could
overlook the fact that she is on the
point of fi nishing a masterpiece,
whereas I am still struggling to
complete a minute butterfl y.
Time passes incredibly quickly
when you’re engrossed in what
you’re doing, and the school day
is soon over. Stepping back and
regarding my day’s work – a few
embroidery stitches on the wings
of a little butterfl y – it’s obvious
to me that the day will not, as I had
hoped it would, mark a turning
point in my life. Nevertheless I
vow to practise at home – I get to
keep the embroidery kit – and
come back one day soon.
Even Sissi, living proof of what
can be achieved, is realistic about
her work; she points out that
she has made the odd mistake,
got things back to front, undone
stitches and replaced them so
many times that she sees only
the faults – even if to my eyes it
is extraordinary.
“When I started I saw people
at the fi nishing-up stage and
I was blown away,” she says.
“Now I’m at that stage. Still,
when I fi nish this bloody thing,
I’m going to frame it!”
lesage-paris.com
98 METROPOLITAN
// cesse mes points, laisse tomber
des perles et perce des trous
irréparables entre les mailles du
tissu. J’ai l’impression que toute
ma fi nesse m’a abandonné.
À travers la pièce, Caroline
me lance des regards emplis de
compassion. Elle vient fi nalement
à mon secours avec un petit timbre
transparent à repasser afi n de
combler le trou bien visible percé
sur une aile et recoud les quelques
perles sources de ma frustration.
Face à moi, Sissi peste
également entre ses dents, ce qui
est rassurant si l’on ait fi du fait
qu’elle est sur le point d’achever un
chef-d’œuvre alors que je m’échine
sur un minuscule papillon.
Le temps fi lant vite lorsque
l’on est absorbé dans son travail,
la journée s’achève déjà. Au vu de
mon ouvrage – quelques points
de broderie sur les ailes d’un
petit papillon – il est clair que
l’expérience ne marquera pas
un tournant dans ma vie. Je me
promets néanmoins de m’exercer
chez moi, car je peux conserver le
nécessaire, et de revenir bientôt.
Mais même Sissi, preuve vivante
que l’on peut y parvenir, est réaliste
sur son travail. Elle a fait des gaffes,
s’y est prise à l’envers, a dû défaire
des points et les remplacer à tant
de reprises qu’elle ne voit que les
défauts de son travail, même si à
mes yeux il est extraordinaire.
« Lorsque j’ai débuté et que
je voyais les ouvrages presque
achevés, j’étais émerveillée, dit-elle.
« J’en suis à présent au même
point. Mais lorsque je terminerai ce
satané ouvrage, je l’encadrerai ! »
lesage-paris.com