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Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />
La maladie <strong>de</strong> Minamata était le nom donné à l'empoisonnement dont les habitants <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
région Japonaise ont été victime en 1953. La toxine était CH3-Hg-SCH3 (Tsubaki, T. <strong>et</strong><br />
Irukayama, K., 1977), <strong>de</strong> mollusques <strong>et</strong> crustacés pêchés en aval d'une usine préparant <strong>de</strong><br />
l'acétaldéhy<strong>de</strong> (D’Itric, P.A. <strong>et</strong> D’Itric, F.M., 1997). En raison <strong>de</strong> ces sérieux problèmes<br />
toxicologiques, la biologie du chlorure mercurique méthylique est la plus étudiée <strong>de</strong> tous<br />
les <strong>organométalliques</strong> (Thayer, J.S., 1984).<br />
Les organoarseniques ont été utilisés comme gaz toxique pendant la première guerre mondiale<br />
<strong>et</strong> le plus connu parmi eux est lewisite (ClCH=CHAs Cl2) (Jackson, K. E. <strong>et</strong> Jackson, M. A.,<br />
1935). La recherche <strong>de</strong> gaz toxique a mené au développement <strong>de</strong>s antidotes, dont le plus<br />
couramment employé était le 2,3-dimercaptopropanol [HSCH2CH(SH)-CH2OH], connu sous<br />
le nom <strong>de</strong> mercaprol ou BAL (British anti-lewisite) qui fonctionne en se liant à côté <strong>de</strong><br />
l'atome arsenical pour former un complexe hydrosoluble excrété par le corps (Oehme, F.W.,<br />
1972 ; P<strong>et</strong>ers, R.A. <strong>et</strong> al., 1945).<br />
L'histoire malheureuse <strong>de</strong> « Stalinon » était très nocive au développement biologique <strong>de</strong>s<br />
<strong>composés</strong> <strong>organométalliques</strong> basés sur l’étain. Comme la maladie <strong>de</strong> Minamata, elle a<br />
sévèrement r<strong>et</strong>ardé l’application thérapeutique <strong>de</strong>s <strong>organométalliques</strong>. En 1954, 4 millions <strong>de</strong><br />
capsules, préparées pour le traitement <strong>de</strong>s infections staphylococciques <strong>et</strong> censées contenir le<br />
diiodi<strong>de</strong> <strong>de</strong> di<strong>et</strong>hyltine, ont été distribuées en France sous le nom <strong>de</strong> « Stalinon ». C'était un<br />
cas où le traitement <strong>de</strong>vient plus mauvais que la maladie ; 102 personnes sont mortes <strong>et</strong><br />
autant d’autres ont été affectés par divers désordres neurologiques. Il s’est avéré, plus<br />
tard, que (C2H5)2SnI2, <strong>et</strong> encore plus (C2H5)3SnI (présent comme impur<strong>et</strong>é), étaient <strong>de</strong><br />
puissants agents neurotoxiques (Alojouanine, T. <strong>et</strong> al., 1958 ; Gruner, J.E., 1958).<br />
C<strong>et</strong>te réputation pour la toxicité n'a pas été avantageuse pour le développement thérapeutique<br />
<strong>de</strong>s <strong>composés</strong> <strong>organométalliques</strong>, bien qu'il existe une tendance plus favorable pour les dérivés<br />
du silicium, du phosphore ou du germanium (Fessen<strong>de</strong>n, R.J. <strong>et</strong> Fessen<strong>de</strong>n, J.S., 1980 ;<br />
Growe, A.J., 1983 ; Tsutsui, M. <strong>et</strong> al., 1976). Cependant, il faut noter que la fixation directe<br />
<strong>de</strong>s groupes organiques au métal n’augmente pas toujours la toxicité du produit. D’ail<strong>leurs</strong>, il<br />
a été noté, <strong>de</strong>puis longtemps, que les <strong>composés</strong> organiques <strong>de</strong> l'arsenic sont moins toxiques<br />
que <strong>leurs</strong> analogues inorganiques, observation qui a mené au travail pilote d'Ehrlich sur la<br />
chimiothérapie.<br />
U.P.M.C./U.S. 54<br />
2010