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résumés des cours et travaux - Collège de France

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232 CHRISTINE PETIT<br />

sorte que l’intensité du son qui lui parvient est plus faible que celle du son qui<br />

parvient à l’autre oreille. Ces différences <strong>de</strong> niveau sonore sont dites différences<br />

d’intensité inter-auriculaires ou binaurales (en anglais interaural level difference,<br />

ILD en abrégé). Cependant, l’importance <strong>de</strong> la différence d’intensité interauriculaire<br />

dépend du contenu spectral <strong>de</strong> la stimulation. En eff<strong>et</strong>, la tête se<br />

comporte comme un filtre passe-bas. Elle laisse passer les fréquences basses qui la<br />

contournent en raison <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>, <strong>et</strong> qui par conséquent<br />

contribuent fort peu à la différence d’intensité interauriculaire. Avant Rayleigh, le<br />

temps qui sépare l’arrivée d’une on<strong>de</strong> sonore à une oreille <strong>et</strong> à l’autre, estimé à<br />

quelques centaines <strong>de</strong> microsecon<strong><strong>de</strong>s</strong>, avait été considéré comme trop bref pour<br />

être décelable par un système biologique. Rayleigh conclut au contraire que c<strong>et</strong>te<br />

différence temporelle interauriculaire est décelable, <strong>et</strong> il propose qu’elle soit le<br />

fon<strong>de</strong>ment du principe <strong>de</strong> localisation <strong><strong>de</strong>s</strong> sons <strong>de</strong> basse fréquence (en anglais<br />

interaural time difference, ITD en abrégé). L’idée d’un double système <strong>de</strong> localisation<br />

<strong>de</strong> la source sonore s’est imposée. L’un, dédié aux hautes fréquences mis en oeuvre<br />

dans l’OSL, est fondé sur les différences d’intensité, <strong>et</strong> l’autre, dédié aux basses<br />

fréquences, mis en oeuvre dans le noyau laminaire chez les oiseaux <strong>et</strong> dans l’OSM<br />

chez les mammifères, est fondé sur les différences temporelles.<br />

L’intérêt majeur <strong>de</strong> l’écoute binaurale rési<strong>de</strong> dans la localisation <strong>de</strong> la source<br />

sonore dans l’espace. Toutefois, un son sera perçu comme légèrement plus intense<br />

s’il est présenté aux <strong>de</strong>ux oreilles (gain d’environ 3 décibels). De c<strong>et</strong>te vision très<br />

schématique, il s’en suit que pour un patient qui a une surdité unilatérale, si le<br />

locuteur est situé du côté <strong>de</strong> l’oreille défaillante, l’oreille normale percevra<br />

correctement les basses fréquences, mais mal les hautes fréquences, en raison <strong>de</strong><br />

l’ombre <strong>de</strong> la tête. C<strong>et</strong>te théorie vaut pour les sons purs. Pour la localisation <strong>de</strong><br />

sources sonores complexes, la composante temporelle, même pour <strong><strong>de</strong>s</strong> sons <strong>de</strong><br />

haute fréquence, est importante. Interviennent aussi les modulations fréquentielles<br />

<strong>et</strong> les modulations en amplitu<strong>de</strong>.<br />

Seule a été discutée plus en détail la localisation dans le plan horizontal <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

sources sonores <strong>de</strong> basse fréquence. Soit une on<strong>de</strong> sonore située sur l’azimut 90°<br />

par rapport à la ligne médiane. L’on<strong>de</strong> sonore va parcourir le chemin d’une oreille<br />

à l’autre soit une distance égale au rayon <strong>de</strong> la tête plus une distance égale au quart<br />

<strong>de</strong> la circonférence <strong>de</strong> la tête. Le rayon <strong>de</strong> la tête est estimé à 9 cm, le quart <strong>de</strong> la<br />

circonférence <strong>de</strong> la tête à environ 14 cm, soit une distance totale à parcourir <strong>de</strong><br />

23 cm. Compte tenu <strong>de</strong> la vitesse du son dans l’air (343 m/s), la différence <strong>de</strong><br />

temps entre l’arrivée du son à l’une <strong>et</strong> l’autre oreille est 670 μs. C’est le temps<br />

maximum du par<strong>cours</strong>. En eff<strong>et</strong>, quand la source se rapproche <strong>de</strong> la position<br />

médiane, le délai entre l’arrivée <strong><strong>de</strong>s</strong> signaux sonores à l’une <strong>et</strong> l’autre oreille est<br />

toujours plus p<strong>et</strong>it. Ce temps <strong>de</strong> 670 μs est égal à la pério<strong>de</strong> d’un son <strong>de</strong> 1 500 Hz.<br />

Il fixe la limite supérieure <strong>de</strong> la fréquence sonore d’une source qui pourra être<br />

localisée en se fondant sur la disparité temporelle binaurale. Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> fréquences<br />

plus élevées, la localisation <strong>de</strong> la source sonore fait appel à la différence d’intensité<br />

(ILD).

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