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résumés des cours et travaux - Collège de France

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352 ARMAND DE RICQLÈS<br />

hyperdactylie, comme chez Platypterygius du Crétacé inférieur. De façon générale,<br />

la morphologie <strong><strong>de</strong>s</strong> formes primitives (Trias inférieur) présente un corps allongé,<br />

adapté à la nage anguilliforme, avec une caudale dans le prolongement du tronc.<br />

Au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>de</strong> leur évolution les ichthyosaures réalisent un profil plus<br />

hydrodynamique avec un tronc plus court, renflé, <strong>et</strong> une caudale falciforme adaptée<br />

à la nage thuniforme.<br />

La phylogénie d’ensemble du groupe est désormais établie dans ses gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

lignes par l’analyse cladistique. Les formes archaïques du Trias inférieur <strong>et</strong> moyen<br />

(Mixosaurus, Phalarodon) sont <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille, vivant dans <strong><strong>de</strong>s</strong> environnements<br />

néritiques. Les Shastasauridés du Trias supérieur, au corps encore allongé<br />

<strong>et</strong> à la caudale plésiomorphe, représentent les premiers grands ichthyosaures<br />

(Cymbospondylus) <strong>et</strong> contiennent les géants du groupe (Shonisaurus : 15 à 20 m ?).<br />

La biodiversité du groupe s’effondre lors <strong>de</strong> la transition Trias/Lias mais la lignée<br />

se poursuit avec <strong><strong>de</strong>s</strong> formes adaptées à la vie pélagique (Néoichthyosauria). Ce<br />

sont les types « classiques » d’ichthyosaures du Jurassique, constituant <strong>de</strong> nombreux<br />

taxons <strong>de</strong> taille moyenne (3 m) à gran<strong>de</strong> (7 m) <strong>et</strong> présentant chacun <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

autapomorphies variées (forme du rostre, taille <strong><strong>de</strong>s</strong> orbites…) (Ichthyosaurus,<br />

Leptopterygius, Stenopterygius, Ophtalmosaurus, <strong>et</strong>c.). Au Jurassique terminal, le<br />

groupe subit une nouvelle diminution <strong>de</strong> sa diversité mais persiste au Crétacé avec<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> formes telles que Platypterygius présentant une polydactylie, <strong>et</strong> qui proviennent<br />

<strong>de</strong> formes du Jurassique phylogénétiquement moins dérivées que le groupe<br />

Ichthyosaurus-Ophtalmosaurus.<br />

On a discuté ensuite <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la répartition spatiale du cla<strong>de</strong> qui est<br />

relativement bien documentée. Les ichthyosaures apparaissent au Trias inférieur <strong>de</strong><br />

Chine (Chaohusaurus). Au Trias supérieur ils sont largement répartis <strong>de</strong>puis la<br />

région orientale (Japon, Chine), en Europe alpine <strong>et</strong> centrale, au Spitzberg <strong>et</strong> en<br />

bordure du Pacifique (Colombie britannique, Névada) surtout dans <strong><strong>de</strong>s</strong> sédiments<br />

marins côtiers. Au Jurassique moyen, les principaux gisements européens<br />

« classiques » sont en Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> en Allemagne <strong>et</strong> le groupe est également connu<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bordures du Pacifique : Neuquèn (Argentine) <strong>et</strong> Wyoming (USA). A l’Albien<br />

(Somm<strong>et</strong> du Crétacé inférieur) leur répartition est encore très vaste : « continental<br />

seaway » sur l’Amérique du nord, Europe centrale, Russie du Sud <strong>et</strong> région<br />

australienne.<br />

En ce qui concerne la paléobiologie, nous avons présenté <strong>et</strong> discuté les données<br />

<strong>et</strong> l’argumentation concernant divers aspects du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. L’histologie suggère<br />

une croissance rapi<strong>de</strong> dans un contexte adaptatif très comparable à celui <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Cétacés. La morphométrie renseigne sur l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> mo<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> nage <strong>et</strong> suggère<br />

une physiologie « pseudo-endothermique » chez les espèces thuniformes. La<br />

taphonomie informe sur la reproduction (viviparité) <strong>et</strong> l’alimentation (poissons,<br />

céphalopo<strong><strong>de</strong>s</strong>). Enfin la sédimentologie perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> préciser les habitats (formes<br />

néritiques ou pélagiques). De nombreuses questions restent toutefois ouvertes, telle<br />

la concentration d’individus immatures <strong>et</strong> <strong>de</strong> femelles gestantes dans d’éventuels

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