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résumés des cours et travaux - Collège de France

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Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la création littéraire en langue anglaise<br />

M. Michael Edwards, professeur<br />

Le <strong>cours</strong> <strong>de</strong> la première heure, Shakespeare : le poète au théâtre, eut pour point<br />

<strong>de</strong> départ une question que j’avais posée dans un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>cours</strong> <strong>de</strong> 2005-2006 sur La<br />

Poétique en questions : pourquoi le plus grand poète anglais choisit-il d’écrire avant<br />

tout pour le théâtre ? Reprendre c<strong>et</strong>te réflexion en pensant à l’ensemble <strong>de</strong> ses<br />

pièces, comme aux Sonn<strong>et</strong>s qui leur sont intimement associés, incite à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

aussi quel élargissement <strong>de</strong> l’idée même <strong>de</strong> la poésie ce choix implique, <strong>et</strong> quelle<br />

idée du théâtre le motivait.<br />

J’avais suggéré il y a <strong>de</strong>ux ans que, pour Shakespeare, le théâtre transforme la poésie<br />

en paroles, dites <strong>et</strong> échangées, <strong>et</strong> qu’il peut <strong>de</strong>venir ainsi la recherche <strong>de</strong> la parole <strong>de</strong><br />

l’autre ; que le théâtre invite le poète à renoncer au lyrisme du moi <strong>et</strong> à s’aventurer<br />

dans le je <strong><strong>de</strong>s</strong> autres, à chercher une vérité transpersonnelle dans une poésie proprement<br />

dramatique ; que Shakespeare avait, <strong>de</strong> manière remarquable, le don <strong>et</strong> le désir<br />

d’entrer dans la conscience <strong>de</strong> tous les personnages, même très secondaires ; que<br />

chacune <strong>de</strong> ses pièces est un poème qui l’encourage à multiplier les points <strong>de</strong> vue<br />

avant <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre à les ordonner. Le <strong>cours</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te année confirma ces suggestions,<br />

en leur donnant <strong><strong>de</strong>s</strong> perspectives nouvelles dans chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> pièces analysées ; il<br />

commença avec Les Deux gentilhommes <strong>de</strong> Vérone, qui pourrait être le tout premier<br />

ouvrage <strong>de</strong> Shakespeare, afin d’étudier les rapports qu’il crée dès le début, entre<br />

poésie <strong>et</strong> théâtre, <strong>et</strong> afin d’indiquer une idée inattendue, mais probablement très<br />

exacte, du théâtre qui s’esquisse déjà dans c<strong>et</strong>te œuvre <strong>de</strong> jeunesse.<br />

Abor<strong>de</strong>r ainsi la pièce perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> montrer qu’elle ne se contente pas <strong>de</strong> satiriser<br />

certaines conduites conventionnelles <strong><strong>de</strong>s</strong> amoureux <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> amis, avec le langage<br />

frelaté qui les accompagne. Malgré une psychologie <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements pour la<br />

plupart volontairement superficiels, qui se placent au niveau auquel nous vivons le<br />

plus souvent, Shakespeare <strong><strong>de</strong>s</strong>cend par moments dans l’être <strong>de</strong> ses personnages,<br />

surtout quand l’être est en jeu. Banni <strong>et</strong> obligé <strong>de</strong> quitter Sylvia, Valentin comprend<br />

que c’est lui-même qu’il quitte, Sylvia n’étant pas l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> son amour mais le suj<strong>et</strong>

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