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résumés des cours et travaux - Collège de France

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906 RÉSUMÉS DES COURS ET CONFÉRENCES<br />

III.<br />

La terminologie proto-sémitique <strong><strong>de</strong>s</strong> herbes sauvages est pauvre, <strong>et</strong> seule une<br />

p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong> ces termes communs sont préservés par la langue akkadienne. Les<br />

cinq lexèmes suivants sont les plus certains <strong><strong>de</strong>s</strong> points <strong>de</strong> vue philologique <strong>et</strong><br />

étymologique : daddaru ‘chardon’ < *dardar-, ašlu ‘jonc’ < *¿ašal-, kanû ‘roseau,<br />

canne’ < *kanaw-, elp<strong>et</strong>u ‘alfa’ < *hVlp(-at)-, pekû, pekkūtu ‘coloquinte’ < *pVkV¢-.<br />

Les désignations <strong><strong>de</strong>s</strong> arbres sauvages remontant à <strong><strong>de</strong>s</strong> prototypes sémitiques<br />

assurés ne sont pas beaucoup plus nombreuses : butnu, butumtu ‘térébinthe’<br />

< *butm(-at)-, bīnu ‘tamaris’ < *bayan-, <strong>et</strong>t<strong>et</strong>tu ‘un arbrisseau épineux’ < *¿atad-,<br />

ilēpu ‘saule’ < *ilāp-, burāšu ‘genièvre’ < *burā£-. Pour quelques autres termes<br />

akkadiens appartenant à ce groupe on trouve <strong><strong>de</strong>s</strong> apparentements sémitiques<br />

prom<strong>et</strong>teurs, mais les données disponibles ne sont pas suffisantes pour une<br />

reconstruction cohérente : tarpa¿u ‘tamaris’ — l’arabe tarfā¿-, allānu ‘chêne’ —<br />

l’hébreu ¿ēlā ‘térébinthe’ <strong>et</strong> ¿allōn ‘chêne’, l’araméen commun *¿īlān- ‘arbre’, sarbatu<br />

‘peuplier d’Euphrate’ — l’hébreu ¢ărābā, le syriaque ¢arbtā, l’arabe γarab-, erēnu<br />

‘cèdre’ ou ‘genièvre’ — l’arabe ¢ar ¢ar- ‘genièvre’, l’hébreu ¢ar ¢ar ‘genièvre’ ou<br />

‘tamaris’.<br />

En ce qui concèrne les champignons, le seul terme d’importance est l’akkadien<br />

kam¿atu, traduit traditionnellement comme ‘truffle’ mais plus probablement<br />

désignant une autre espèse mycologique. Le terme akkadien ne peut pas être séparé<br />

<strong>de</strong> quelques désignations <strong><strong>de</strong>s</strong> champignons dans les langues ouest-sémitiques (à<br />

savoir, l’arabe kam¿at- <strong>et</strong> l’hébreu rabbinique kemēhīm), mais la nature <strong>de</strong> leur<br />

rapport (cognats ou emprunts ?) reste à eclaircir.<br />

IV.<br />

Les noms akkadiens <strong><strong>de</strong>s</strong> céréales ayant une étymologie sémitique assurée sont<br />

peu nombreux : buklu ‘malt’ < *bVkl-, utt<strong>et</strong>u ‘céréale ? ’, ‘orge ? ’, ‘blé ? ’ < *hint-at-,<br />

possiblement burru ‘blé’ < *bVrr-, dunu ‘mil’ < *dun- <strong>et</strong> kunāšu ‘épeautre’<br />

< *kunā£-. De même pour la terminologie proto-sémitique <strong><strong>de</strong>s</strong> légumes, dont les<br />

réflexes akkadiens se bornent à šūmū ‘ail’ < *£ūm- (le rapport entre ce terme<br />

commun <strong>et</strong> le sumérien sum reste contestable), karašu ‘poireau’ < *kara£-, kiššû<br />

‘concombre ? ’ < *kV£(£)V¿-, assū ‘laitue’ < *ass-. Parmi les désignations akkadiennes<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> arbres cultivés, celles qui remontent à <strong><strong>de</strong>s</strong> prototypes sémitiques assurés ne<br />

sont que <strong>de</strong>ux : šikdu ‘amandier’ < *£akid- <strong>et</strong> tittu ‘figuier’ < *ta¿in(-at)-.<br />

L’importance <strong>de</strong> la viniculture dans la Mésopotamie étant assez réduite, on ne<br />

s’étonne pas d’observer que la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> termes ouest-sémitiques communs ayant<br />

rapport à la vigne sont absents ou marginalisés en akkadien. Ainsi, le protosémitique<br />

*gapn- ‘vigne’, bien attesté dans les langues sémitiques centrales, pourrait<br />

correspondre aux termes akkadiens gapnu <strong>et</strong> gupnu, attestés dans les sources tardives<br />

<strong>et</strong> avec un sens visiblement différent (‘arbre’, ‘tronc’). Le proto-sémitique *¢inab-<br />

‘raisin’ (l’hébreu ¢ēnāb, le syriaque ¢enbtā, l’arabe ¢inab-) doit être en rapport avec

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