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résumés des cours et travaux - Collège de France

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958 LES ÉQUIPES ACCUEILLIES AU COLLÈGE DE FRANCE<br />

la cocaïne confirmant le rôle essentiel <strong>de</strong> ce facteur <strong>de</strong> transcription pour l’expression<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s comportementaux <strong>de</strong> la cocaïne. Il semble en revanche que le GR, dans<br />

ces neurones n’est pas impliqué dans les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la morphine ou <strong>de</strong> l’alcool.<br />

Les glucocorticoï<strong><strong>de</strong>s</strong> sont essentiels pour la répression <strong>de</strong> l’inflammation. C’est<br />

pourquoi MA Carrillo-Conesa <strong>et</strong> S Vyas ont étudié le rôle du GR dans la microglie.<br />

Son absence, dans ces cellules <strong>de</strong> type macrophage, conduit à une augmentation<br />

<strong>de</strong> la mort neuronale dans <strong>de</strong>ux situations d’inflammation : l’injection <strong>de</strong> LPS dans<br />

le cortex <strong>et</strong> un modèle <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong> Parkinson induit par le MPTP. Concernant<br />

le rôle du gène AR dans le cerveau, S Mhaouty-Kodja <strong>et</strong> K Raskin ont engendré<br />

<strong>et</strong> étudié <strong><strong>de</strong>s</strong> souris dépourvues d’AR dans le cerveau. Chez le mâle, l’absence d’AR<br />

provoque une dérégulation <strong>de</strong> l’axe endocrinien <strong><strong>de</strong>s</strong> hormones sexuelles, une<br />

diminution légère mais significative <strong>de</strong> la masse corporelle <strong>et</strong> affecte profondément<br />

le comportement sexuel <strong>et</strong> l’agression.<br />

L’équipe <strong>de</strong> Jean-Pol Tassin étudie <strong>de</strong>puis plusieurs années les modifications neurochimiques<br />

à long terme dues à la prise répétée <strong>de</strong> drogues d’abus. En 2006, c<strong>et</strong>te<br />

équipe a montré qu’il existe, chez les animaux non dépendants, une régulation<br />

réciproque <strong><strong>de</strong>s</strong> neurones noradrénergiques <strong>et</strong> sérotoninergiques par l’intermédiaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> récepteurs a1b-adrénergiques (contrôle noradrénergique <strong><strong>de</strong>s</strong> neurones sérotoninergiques)<br />

<strong>et</strong> 5-HT 2A (contrôle sérotoninergique <strong><strong>de</strong>s</strong> neurones noradrénergiques).<br />

Les prises répétées <strong>de</strong> psychostimulants — comme l’amphétamine ou la cocaïne —,<br />

d’opiacés — comme la morphine ou l’héroïne —, ou d’alcool, dissocient c<strong>et</strong>te<br />

régulation mutuelle (5). Chaque système, noradrénergique ou sérotoninergique,<br />

<strong>de</strong>vient alors autonome <strong>et</strong> hyper-réactif. C<strong>et</strong>te dissociation (ou découplage) se<br />

maintient plusieurs mois après la <strong>de</strong>rnière prise <strong>de</strong> drogue, est indépendante <strong>de</strong> la<br />

libération <strong>de</strong> dopamine <strong>et</strong> n’apparaît pas si les animaux sont pré-traités par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

antagonistes <strong><strong>de</strong>s</strong> récepteurs a1b-adrénergiques <strong>et</strong> 5-HT 2A avant chaque prise <strong>de</strong><br />

drogue d’abus. Ce travail a donné lieu à la proposition d’un nouveau concept <strong>de</strong><br />

la pharmaco-dépendance (2,4) selon lequel le découplage, vraisemblablement présent<br />

chez les toxicomanes, entraîne une autonomisation <strong><strong>de</strong>s</strong> neurones noradrénergiques<br />

<strong>et</strong> sérotoninergiques qui réagissent <strong>de</strong> façon indépendante <strong>et</strong> hyper-réactive<br />

aux stimuli externes. Reprendre <strong>de</strong> la drogue perm<strong>et</strong>trait un recouplage artificiel<br />

<strong>de</strong> ces neurones, créant ainsi un soulagement temporaire susceptible d’expliquer la<br />

rechute <strong>de</strong> la consommation.<br />

C<strong>et</strong>te année, l’équipe a plus particulièrement travaillé sur la tabaco- <strong>et</strong> l’alcoolodépendance.<br />

Des résultats qu’elle avait déjà obtenus suggérant que la nicotine seule<br />

n’agissait pas comme une drogue d’abus mais qu’elle pouvait le <strong>de</strong>venir en présence<br />

d’inhibiteurs <strong>de</strong> monoamine oxydases (IMAOs), contenus dans le tabac ont été<br />

précisés. Il s’avère effectivement que, bien que ni la prise répétée <strong>de</strong> nicotine ni<br />

celle d’IMAOs n’entraîne <strong>de</strong> découplage, la prise répétée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux composés,<br />

nicotine <strong>et</strong> IMAO, déclenche un découplage, ce qui explique que le tabac,<br />

contrairement à la nicotine seule, ait un fort pouvoir addictif. Un travail très récent<br />

<strong>de</strong> Christophe Lanteri indique que les IMAOs agissent en désensibilisant le

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