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résumés des cours et travaux - Collège de France

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552 NICOLAS GRIMAL<br />

collection Chateauminois à Vif — on y sent l’intense exaltation <strong>de</strong> ces jeunes<br />

savants, vivant une aventure extraordinaire, dans le droit fil <strong>de</strong> leurs prédécesseurs<br />

<strong>de</strong> l’expédition <strong>de</strong> Bonaparte.<br />

La moisson est riche. Elle ne commencera à être connue du public,<br />

malheureusement, que <strong>de</strong>ux ans après la mort <strong>de</strong> Champollion. Revenu épuisé <strong>de</strong><br />

son expédition, il enseignera à peine un an au <strong>Collège</strong> royal dans la « chaire<br />

d’archéologie » qui fut créée pour lui le 12 mars 1831, <strong>et</strong> mourra le 4 mars 1832.<br />

C’est son frère qui publiera les Monuments d’Egypte & <strong>de</strong> Nubie, <strong>de</strong> 1833 à 1845.<br />

Karnak y figure en bonne place, avec, pour la première fois, <strong><strong>de</strong>s</strong> lectures exactes<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> textes, augmentées d’abondants commentaires.<br />

Car c’est surtout aux sources écrites que Champollion s’était intéressé sur place,<br />

<strong>et</strong> principalement aux textes <strong>et</strong> représentations historiques, qui lui perm<strong>et</strong>taient <strong>de</strong><br />

préciser les cadres d’une civilisation qu’il était le premier à lire. C<strong>et</strong>te tradition du<br />

primat <strong><strong>de</strong>s</strong> données textuelles sur l’archéologie aura la vie dure en égyptologie, <strong>et</strong><br />

le premier qui eût à lutter contre fut le premier vrai fouilleur <strong>de</strong> Karnak : Auguste<br />

Mari<strong>et</strong>te.<br />

Dans les années 1840, en eff<strong>et</strong>, dans le mouvement <strong>de</strong> développement économique<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’industrialisation voulues par Méhém<strong>et</strong> Ali, <strong>de</strong>venu maître héréditaire <strong>de</strong><br />

l’Egypte en 1840, les monuments, <strong>et</strong> tout particulièrement ceux <strong>de</strong> Karnak,<br />

<strong>de</strong>vinrent autant <strong>de</strong> carrières <strong>de</strong> pierres pour les chaufourniers. Les pylônes, en<br />

particulier, furent partiellement vidés <strong><strong>de</strong>s</strong> monuments <strong>de</strong> remploi qu’ils contenaient,<br />

ce qui détermina c<strong>et</strong>te curieuse particularité, qui se r<strong>et</strong>rouve, hélas ! un peu partout<br />

dans le pays : seuls les monuments bâtis en grès furent épargnés, tandis que les<br />

autres disparaissaient à tout jamais. On ne connaîtra ainsi, <strong>de</strong> l’architecture en<br />

calcaire <strong>de</strong> Karnak, pratiquement que les monuments démontés qui ont échappé<br />

aux chaufourniers. Le vidage <strong><strong>de</strong>s</strong> parties <strong><strong>de</strong>s</strong> pylônes épargné donnera ainsi aux<br />

égyptologues une idée <strong><strong>de</strong>s</strong> monuments antérieurs à ceux qui les remploient faussée<br />

jusque là par c<strong>et</strong>te question du matériau. Le remo<strong>de</strong>lage du temple datant, en eff<strong>et</strong>,<br />

essentiellement du Nouvel Empire, l’idée s’est durablement installée, au terme <strong>de</strong><br />

laquelle on aurait construit à Karnak, en calcaire au Moyen Empire, puis en grès<br />

plus tard. Nous verrons ce qu’il convient d’en penser…<br />

Avant Mari<strong>et</strong>te, une autre figure <strong>de</strong> l’égyptologie naissante s’est rendue à Karnak :<br />

Achille Constant Théodore Emile Prisse d’Avennes. Engagé dans <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

d’ingénieur, il s’en éloigne <strong>et</strong> participe en 1826 à la guerre d’indépendance grecque ;<br />

on le r<strong>et</strong>rouve ensuite secrétaire du gouverneur général <strong><strong>de</strong>s</strong> In<strong><strong>de</strong>s</strong>, puis à Jérusalem,<br />

d’où il repart, chevalier du Saint-Sépulcre, pour l’Egypte, où il rési<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1827 à<br />

1844. Il y <strong>de</strong>vient un familier <strong>de</strong> Méhém<strong>et</strong>-Ali, qui lui confie l’éducation <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants<br />

d’Ibrahim Pacha. Il est dans le même temps successivement ingénieur civil,<br />

hydrographe, professeur <strong>de</strong> topographie à l’Académie militaire (Djihad Abad),<br />

d’architecture militaire à l’Ecole d’infanterie <strong>de</strong> Dami<strong>et</strong>te. Mais en 1836, lassé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

querelles administratives <strong>et</strong> fasciné par les <strong>travaux</strong> <strong>de</strong> Champollion, il abandonne<br />

c<strong>et</strong>te brillante carrière pour se consacrer à l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> hiéroglyphes <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> civilisations

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