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LA SCIENCE ARABE

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§ 16 AL-RÂZÎ 91<br />

Toutefois, sans aucun doute, le philosophe al-Râzî s'efface devant le grand natura<br />

liste et médecin.<br />

6) Ce n'est pas, d'ailleurs, le grand hôpital construit par ordre de cAdud aldawla<br />

(dont nous avons déjà parlé, voir § 6, n. 2), comme l'ont affirmé certains<br />

des biographes d'al-Râzî, cette construction ayant eu lieu plus de vingt ans après<br />

la mort du grand médecin de Rayy. Il s'agit par contre du bîmâristân al-Muqtadîrî<br />

fondé en 918 par le calife dont il porte le nom.<br />

7) Selon le catalogue établi par al-Bîrûnî, l'ensemble des écrits d'al-Râzî peut<br />

se classer de la manière suivante: 56 ouvrages médicaux, 33 de science de la nature,<br />

8 de logique, 10 de mathématiques, 17 philosophiques, 6 métaphysiques, 14 théolo<br />

giques, 23 chimiques, 10 sur de sujets variés et 7 enfin d'explication ou de résumé<br />

d'autres ouvrages philosophiques ou médicaux.<br />

Comme nous l'indiquerons plus loin, al-Râzî écrivit un grand nombre de mono<br />

graphies sur des sujets médicaux particuliers; pourtant il composa aussi une demi-<br />

douzaine de grands traités généraux de médecine. On a ainsi de lui un al-gâmic<br />

(compendium), un al-kâfi (le suffisant), un petit et un grand al-madhal (intro<br />

duction), un al-malakîc le royal;<br />

ainsi nommé parce que compilé pour un prince<br />

du Tabaristân) et un al-fâhir (le splendide). Mais les deux grands traités auxquels<br />

surtout il doit sa célébrité sont le Continens et le Liber Almansoris.<br />

Le Kitâb al-hâwî (le Continens ou Totum continens, d'après l'exacte traduction<br />

latine) est le plus ample écrit médical d'al-Râzî. Il s'agit d'une encyclopédie<br />

extrêmement vaste, dont il n'existe d'ailleurs pas de manuscrit renfermant à lui<br />

seul l'œuvre complète (voir Browne-Renaud, Médecine arabe, p. 55). Il y a d'ail<br />

leurs de l'incertitude sur le nombre et le contenu des volumes que l'ouvrage<br />

renferme (par exemple, le Fihrist n'en indique que douze, alors que la traduction<br />

latine que nous allons citer en renferme vingt-cinq). Browne-Renaud pensent même<br />

qu'en rassemblant les différents manuscrits actuellement existants,<br />

on ne pourrait<br />

rétablir qu'à peu près la moitié de l'ouvrage complet. Il n'y a pas non plus con<br />

cordance dans les sujets et la disposition des différents livres; ce qui, en partie,<br />

tient certainement au fait que le Continens est une œuvre posthume, mise en ordre<br />

(au moins en partie) après la mort d'al-Râzî par ses disciples d'après des notes<br />

inachevées et des papiers laissés par le grand médecin. Néanmoins l'étude appro<br />

fondie d'al-hâwî serait de la plus haute importance pour l'histoire des sciences.<br />

Il faut noter tout particulièrement que cet ouvrage comprend de nombreuses obser<br />

vations cliniques, si rares dans les autres ouvrages d'al-Râzî, et, en général, dans<br />

la plupart des écrits des médecins des pays islamiques. Entre autres, une connais<br />

sance plus approfondie d'al-hâwî, comme le fait remarquer Renaud dans Archeion,<br />

de la pratique<br />

XIV, 1932, p. 449, permettra de faire l'histoire, encore si mal connue,<br />

hospitalière des arabes. En attendant, nous signalons l'important travail de Max<br />

Meyerhof, Thirtythree clinical observations by Rhazes, Isis, XXIII, 1935, p. 321—372,<br />

où 33 observations cliniques du grand médecin sont publiées dans le texte original<br />

et accompagnées d'une traduction anglaise ainsi que de commentaires. Exception<br />

faite de ces observations cliniques et de quelques passages occasionellement<br />

traduits en quelques ouvrages (comme dans celui cité de Browne-Renaud), il<br />

n'existe aucune édition ou traduction partielle moderne de la grande encyclopédie<br />

médicale d'al-Râzî. Quant à une célèbre traduction médiévale, elle se trouve dans<br />

le Liber dictus Elhavi, imprimé à Brescia en 1486 et dans quelques autres éditions.<br />

(1500, 1506, 1509, et autres), imprimées à Venezia. Il s'agit de celle de Farag b.<br />

Sâlim (voir § 54, n. 9) faite en Sicile en 1279. Il existe à la Bibliothèque Nationale<br />

de Paris un manuscrit magnifique de cette traduction, écrit en 1282 et contenant<br />

trois portraits du traducteur.<br />

[Mon ami, le R. P. Melchor M. Antufia, directeur de la Bibliothèque de l'Escorial<br />

(j'ignore son sort depuis deux ans) avait rédigé sur mon conseil, pour le Xe Con-

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