LA SCIENCE ARABE
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AL-FÂRÂBÎ YAHYÂ B. CADÎ § 17<br />
On trouve presque condensé en quelques pages l'ensemble de la philosophie<br />
d'al-Fârâbî dans Fusûs al-hikma (les gemmes de la sagesse); cet ouvrage a fait<br />
l'objet d'une volumineuse étude de Max Horten, Das Buch der Ringsteine Farabis<br />
mit dem Kommentar des Emir lsma^il el-Hoseini el-Fazani (um 1485) ûbersetzt<br />
und erlâutert, Beitr. z. Gesch. d. Philos, d. Mittelalters, Munster, V, 1906.<br />
En ce qui concerne al-Fârâbî en tant que philosophe, signalons encore l'ouvrage<br />
récent d'Ibrahim Madkour, La place d'al Fârâbî dans l'école philosophique musul<br />
mane, Paris, 1934, ainsi que l'autre du même auteur cité à l'occasion d'Ibn Sînâ<br />
(voir § 19, n. 2). C'est bien avec al-Fârâbî que la falâsafa musulmane prend son<br />
plein développement pour suivre, sur les traces d'Aristoteles ou du pseudo-Aristo-<br />
teles, son chemin glorieux jusqu'à Ibn Sînâ et à Ibn Rusd. Et, bien que cette<br />
philosophie ait dû ensuite céder à la suprématie de l'orthodoxie, elle laissa des<br />
traces profondes sur la façon de penser même de ses adversaires.<br />
Je signale encore, sur l'influence aristotélicienne chez les peuples orientaux,<br />
et surtout sur celle de sa logique, l'ouvrage de Henry George Farmer, The organon<br />
of the ancient. From eastern sources (Hebrew, Syriac and Arabie), London, 1931,<br />
ainsi que celui plus ancien de C. Sauter, Die peripatetische Philosophie bei den<br />
Syrern und Arabern, Arch. f. Gesch. d. Philos., XVII, 1907, p. 516.<br />
Les études aristotéliciennes, qui, comme nous avons vu, avaient pris un si grand<br />
développement avec al-Fârâbî et aussi avec son contemporain, le médecin nestorien<br />
Abû Bisr Mattâ b. Yûnus (m. 940), dont les commentaires, rédigés en syriaque<br />
ou en arabe, s'étendent à presque toute l'œuvre alors connue d'Aristoteles, trou<br />
vèrent un continuateur remarquable en Abû Zakariyâ Yahyâ b. cAdî b. Hamîd b.<br />
un disciple des<br />
Zakariyâ, al-mantiqî al-takritî (893—974) de Takrit sur le Tigre,<br />
deux savants sus-mentionnés. Ce chrétien jacobite du cIrâq, qui s'établit à Bagdad,<br />
exerça une influence très remarquable, tant sur les chrétiens que sur les musulmans,<br />
par ses nombreux écrits contenant des traductions d'Aristoteles et de plusieurs de<br />
ses commentateurs grecs, ou des commentaires à ces ouvrages. Pourtant nous ne<br />
possédons actuellement presque rien de ces écrits; il nous en reste, par contre,<br />
d'autres,<br />
où Yahyâ b. cAdî se sert de la philosophie aristotélicienne pour exposer<br />
et défendre le dogme chrétien. Nous possédons ainsi les grands traités. De l'unité,<br />
De la Trinité, De l'Incarnation, et en outre quelques écrits plus brefs, dont certains<br />
ont été publiés (en arabe) par Augustin Perier dans Petits traités apologétiques,<br />
Paris, 1920. Le même auteur nous a donné aussi un intéressant volume sur Yahya<br />
ben Adi, Paris, 1920, étude de première main sur ce philosophe aujourd'hui un peu<br />
oublié. Voir aussi Max Meyerhof dans son étude déjà citée, Von Alexandrien nach<br />
Bagdad, 1930. |<br />
2) Auteur d'un Kitâb al-badc<br />
wa-al-t&rîh, publié et traduit en français (6 vol.,<br />
1899—<br />
Paris, 1919) sous le titre de Le Livre de la création et de l'histoire par<br />
Clément Huart. Cet ouvrage avait été attribué auparavant à Abû Zayd Ahmad<br />
b. Sahl al-Balhî, un géographe dont nous parlons à la note 10 du § 22.<br />
3) Le texte a été publié par G. Van Vloten, Leiden, 1895; on n'a pas de tra<br />
duction. Néanmoins cet ouvrage a été amplement utilisé dans de nombreuses études<br />
publiées par Eilhard Wiedemann (concernant surtout des sujets de mathématique<br />
et de physique) et par Ernst Seidel (surtout médecine), dans les Sitz.ber. de la<br />
Société plusieurs fois citée d'Erlangen. Dans ces études on trouve la traduction de<br />
quelques fragments. Je signale les années dans lesquelles ont été publiées, dans<br />
le périodique indiqué, des études concernant différents sujets: médecine, 1915<br />
par Seidel; mécanique et technique, 1906; géométrie et arithmétique, 1908; instru<br />
ments astronomiques, 1909; chimie, 1911; géographie, 1912; astronomie, 1915;<br />
définitions de différentes sciences, 1918/9; musique, 1922/3 par Wiedemann.<br />
Cet intéressant ouvrage encyclopédique est divisé en deux maqâlât. La première<br />
traite de la §arica, c'est-à-dire des sciences indigènes; la seconde, des sciences<br />
exotiques, c'est-à-dire de celles qui dérivent de sources étrangères (grecques,