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LA SCIENCE ARABE

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§ 25 l'alchimie arabe 131<br />

encore à fleurir, comme elles l'avaient fait dans l'antiquité; mais un<br />

courant remarquable leur vint aussi le l'îrân,<br />

sans parler de celui des<br />

traductions syriaques. C'est ainsi que prirent leur forme nouvelle, tout<br />

en se constituant sur des fragments anciens, des écrits qui jouèrent un<br />

grand rôle dans l'alchimie arabe et dans celle de l'Occident chrétien,<br />

jusque, peut-on dire, à nos jours. C'est bien vers le dixième siècle qu'on<br />

peut ainsi fixer la rédaction définitive (dans un sens assez large, bien<br />

de la célèbre Tabula smaragdina 7) ou de ces recueils de<br />

entendu)<br />

discussions entre philosophes, dont la Turba philosophorum8), arrivée<br />

à nous dans un remaniement latin,<br />

est un des spécimens les plus connus<br />

et les plus caractéristiques. A ce genre de littérature se rattache aussi le<br />

texte original arabe de la Tabula chemica dû à Muhammad Ibn Umayl,<br />

récemment publié par Stapleton9). Inutile d'ajouter que les écrits attri<br />

bués à ôâbir, dont nous avons largement parlé ailleurs, rentrent en grande<br />

partie dans ce courant magico-allégorique, qui, tout en donnant quelques<br />

informations sur la chimie,<br />

ne nous renseigne généralement pas sur les<br />

véritables connaissances et manipulations chimiques.<br />

Celles-ci ne nous sont indiquées de façon précise et ample que par le<br />

deuxième courant qui renferme les recueils de recettes techniques, les<br />

ouvrages de pharmacologie, comme ceux cités d'Abû Mansûr Muwaffaq,<br />

et même des écrits qu'on peut bien appeler alchimiques par le but qu'ils<br />

se proposent mais qui n'ont rien à faire avec ceux du type de ôâbir. Les<br />

spécimens les plus parfaits de cette alchimie que nous pouvons désigner<br />

comme scientifique, sont les traités du grand médecin al-Râzî.<br />

Le problème central de l'alchimie n'a rien d'étrange; il était même<br />

absolument légitime, du point de vue scientifique,<br />

a tenté de lui donner,<br />

et les solutions qu'on<br />

sont même plus raisonnables que celles qu'aujour<br />

d'hui on cherche à donner à d'autres problèmes en se servant de constel<br />

lations intraatomiques, électroniques, etc. Les anciens,<br />

par les expé<br />

riences qu'ils avaient pu faire sur les transformations des substances,<br />

étaient en droit de croire qu'on pouvait introduire, par le moyen de matières<br />

appropriées, certaines propriétés déterminées, par exemple et surtout la<br />

couleur, dans les différents corps. Il s'agit d'ailleurs de problèmes par<br />

faitement analogues à plusieurs de ceux posés par la chimie moderne; on<br />

peut s'en persuader en pensant aux efforts contemporains pour introduire<br />

dans la molécule de l'aniline certains radicaux devant produire des cou<br />

leurs déterminées,<br />

ou à ceux de P. Ehrlich lorsqu'il visait à construire<br />

certaines chaînes moléculaires, comme on dit, pour donner à son salvarsan<br />

la plus grande puissance contre l'agent pathogène de la syphilis. La seule<br />

différence est que dans la chimie actuelle jouent certaines limitations qui

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