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LA SCIENCE ARABE

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§ 44 <strong>LA</strong> CARTOGRAPHIE <strong>ARABE</strong> 201<br />

exactam universae Asiae, et expli-<br />

Africae, rerumque in Us hactenus incognitarum<br />

cationem, Paris, 1619. On peut consulter à ce propos, Siegmund Gûnther, Der<br />

arabische Geograph Edrîsî und seine maronitischen Herausgeber, Arch. f. Gesch.<br />

p. 113—123.<br />

d. Naturwissenschaften u. d. Technik I, 1909,<br />

Quant à l'influence de l'ouvrage géographique d'al-Idrîsî sur l'Occident chrétien,<br />

il faut d'ailleurs reconnaître avec John Kirtland Wright (voir Geographical Lore<br />

of the time of the Crusades, New York, 1925) qu'elle fut moindre qu'on ne pouvait<br />

l'attendre d'un auteur qui écrivait dans un pays chrétien. Son œuvre apporta cer<br />

tainement des éléments notables au développement de la nautique sicilienne, et de<br />

là, surtout par l'intermédiaire de celle des génois, aux catalane et portugaise. Mais il<br />

faut bien observer en général (voir Wright, I.e., p. 87) que la géographie descrip<br />

tive des arabes et leurs relations de voyages ne furent pas étudiées en Occident<br />

avec le même empressement que les autres sciences et la géographie mathématique<br />

elle-même. Un tel intérêt surgira seulement plus tard, à l'époque de la Renaissance.<br />

4) Pour les cartes, voir la note 5. Le résumé indiqué dans le texte n'a pas été<br />

publié, ni en arabe ni en traduction.<br />

5) Je me suis réservé de donner dans cette note un court aperçu général du<br />

développement de la cartographie arabe, dans laquelle on peut distinguer trois<br />

périodes différentes, ou mieux trois sortes de méthodes et de procédés d'exécution<br />

qui se suivent approximativement dans le temps.<br />

La première période date des débuts de la science arabe originale. Elle est<br />

représentée au IXe siècle par l'œuvre d'al-Huwârizmî (voir § 15). C'est la carto<br />

graphie ptolémaïque qui domine alors sans conteste et détermine les recherches<br />

et les représentations cartographiques.<br />

La deuxième période est par contre tout-à-fait originale dans la conception<br />

générale et par l'exécution. Elle est caractérisée par l'établissement d'une série<br />

de 21 cartes, qui se retrouvent, même en ordre identique, dans tous les ouvrages<br />

de ce type, et qui concernent presque exclusivement le monde musulman. On appelle<br />

couramment les recueils de ce ,,1'atlas genre, de l'islam"<br />

De ces cartes, la première<br />

est une grande carte mondiale; les trois suivantes, sont respectivement les figurations<br />

de la Méditerranée, du Golfe Persique et de la Mer Caspienne; les 17 autres enfin<br />

sont consacrées chacune à une partie (on serait tenté de dire une province) du<br />

monde islamique, mais on remarque de prime abord que la partie orientale de<br />

l'islam est donnée avec beaucoup plus de détails que la partie occidentale. Toutes<br />

ces cartes sont exclusivement schématiques, ne prenant pas en considération la<br />

latitude et les longitudes des différents éléments géographiques et ne visant pas à<br />

une configuration conforme à la réalité, tout au moins dans ses traits fondamentaux,<br />

des lignes des côtes, des cours des fleuves, etc. Les éléments géographiques sont<br />

ainsi représentés de préférence par des figures géométriques, cercles, ellipses, etc.<br />

ou d'autres en forme de bouteille, comme c'est le cas ordinaire pour la Méditer<br />

ranée, etc. Il s'agit donc de graphiques qui, d'un certain point de vue, ont quelque<br />

ressemblance avec ceux qui figurent dans nos indicateurs de chemin de fer, Il faut<br />

remarquer, toutefois, qu'en dépit de leurs défauts scientifiques, ces cartes ont<br />

été vraiment très pratiques pour les voyageurs d'une part, pour les fonctionnaires,<br />

les maîtres des postes et les agents des impôts d'autre part. C'est d'ailleurs à cette<br />

dernière catégorie d'usagers qu'appartiennent plusieurs des rédacteurs de ces<br />

cartes et des écrits qui les accompagnent.<br />

Nous possédons en tout à peu près 275 exemplaires de ces cartes. Elles sont<br />

jointes aux ouvrages déjà cités d'al-Balbî, d'al-Istahrî, d'Ibn Hawqal, d'al-Muqaddisî<br />

(voir § 22), d'Ibn Sacîd (§ 48), de Nasîr al-dîn al-Tûsî (§ 29), etc. Ces cartes<br />

et ces ouvrages, indépendamment de leurs buts pratiques, servaient certainement<br />

aussi à un enseignement traditionnel. L'étude de leur filiation a été faite dans<br />

l'intéressant article de J. H. Kramers, déjà cité dans la note 10 du § 22.

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