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LA SCIENCE ARABE

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Intr. §<br />

11 12 LES SYSTÈMES PTOLÉMAÏQUE ET COPERNICAIN 25<br />

copernicaine. Ainsi la suppression de la neuvième et de la dixième sphères (n'ou<br />

blions pas que la dernière devait permettre de tenir compte de l'imaginaire trépida<br />

tion, voir à ce propos le § 15, n. 4, dont Copernicus admettait encore l'existence) avait<br />

pour conséquence l'admission de trois nouveaux mouvements de l'axe terrestre. En<br />

outre le déplacement de la terre hors du centre du monde et sa révolution autour<br />

du soleil, auquel revenait alors cette place centrale, impliquait la nécessité, que<br />

Copernicus ne put esquiver, d'augmenter d'une manière inouie et alors décon<br />

certante le diamètre de la sphère des fixes, c'est-a-dire la distance des étoiles. En<br />

effet, nonobstant des recherches instituées à ce sujet,<br />

on ne put déterminer des<br />

parallaxes pour les fixes, (rappelons que les premières parallaxes effectivement<br />

mesurées par Bessel, Henderson et Struve remontent à 1832—8 seulement), et si tout<br />

l'édifice construit par Copernicus ne devait pas crouler, on ne pouvait que recourir<br />

à cette solution, que plusieurs savants pouvaient en ces temps là juger arbitraire.<br />

C'est bien cette raison qui détermina un astronome de la valeur de Tycho Brahe à<br />

établir son nouveau système (apparenté, lui aussi, dans le fond, avec ceux de Pto<br />

lemaios et de Copernicus), où tout en plaçant la terre au milieu de l'univers et la<br />

laissant immobile, il fait tourner autour du soleil toutes les planètes (la lune<br />

exceptée).<br />

On sait que dans la préface écrite par lui et insérée, sans indication d'auteur,<br />

dans l'édition de 1543, Nùrnberg, du De revolutionibus orbium coelestium, préface<br />

longtemps faussement attribuée à Copernicus, Andréas Osiander, se plaçant d'ail<br />

leurs à un point de vue correspondant à celui de Ptolemaios, soutint que le nouveau<br />

système n'était qu'une fiction mathématique imaginée pour obtenir avec facilité des<br />

résultats pratiques; il ne prétendait donc pas être l'image d'une réalité effective<br />

ment existante. Cette opinion fut acceptée, certainement, par quelques astronomes<br />

plus timides. Cependant la généralité des savants (amis et adversaires)<br />

ne se fit<br />

pas d'illusion sur la portée du système copernicain et le considéra comme un effort<br />

pour représenter le mécanisme réel de l'univers; c'est bien dans cette interprétation<br />

que réside toute l'importance historique de la révolution copernicaine. Ceci reconnu,<br />

il s'ensuit clairement que ce n'est pas l'astronomie de Ptolemaios qu'ébranle celle<br />

de Copernicus (ou celle de Tycho Brahe, parfaitement analogue à celle-ci à ce point<br />

de vue), mais que c'est bien la doctrine aristotélicienne qui est battue en brèche<br />

de fond en comble. C'est contre celle-ci, au moins dans le sens et la portée que la<br />

Renaissance donnait à la doctrine du philosophe de Stagire, que se déclancha<br />

effectivement la lutte épique qui domina pendant deux siècles, le Cinquecento et le<br />

Seicento, l'évolution de la pensée scientifique, lutte dont le point culminant, autant<br />

du point de vue de la science que du point de vue purement humain, est représenté<br />

par les découvertes, la conception scientifique, l'apostolat et enfin la condamnation<br />

(plus morale que matérielle) de Galileo Galilei.<br />

§ 12. —<br />

Les<br />

médecine grecque;<br />

arabes profitèrent aussi largement des trésors de la<br />

mais on peut dire qu'ils suivirent surtout le courant<br />

qui se résume dans l'œuvre de Galenos, et négligèrent d'approfondir<br />

les résultats auxquels étaient parvenues d'autres écoles. Une grande<br />

difficulté pour le développement de la médecine scientifique chez les<br />

arabes fut la défense, presque toujours absolue, de disséquer des cadavres,<br />

non seulement ceux des hommes mais aussi ceux des animaux i). Ils en<br />

furent ainsi réduits à apprendre l'anatomie surtout sur les livres de Gale<br />

nos, où se trouvent souvent des erreurs d'interprétation; le médecin de<br />

Pergamon n'ayant, pour des causes extérieures et indépendantes de sa

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