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LA SCIENCE ARABE

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§ 61 ARNALDUS VIL<strong>LA</strong>NOVANUS 245<br />

1231 et 1235. Il voyagea lui aussi longtemps en Europe,<br />

mais se fit de<br />

plus missionnaire de la foi catholique chez les musulmans. Il mourut vers<br />

la fin de 1315 ou le commencement de 1316, en terre infidèle, martyr<br />

pour sa foi. Par son lieu de naissance, par ses études,<br />

par la mission<br />

qu'il s'était proposée, il est naturellement imbu de science arabe, bien<br />

qu'il voulût, ou plutôt,<br />

d'autant plus qu'il voulait combattre les croyances<br />

musulmanes et mener une lutte sans merci contre l'averroïsme. Il écrivit<br />

même en arabe quelques-uns de ses ouvrages 2). Nous possédons de lui<br />

une très nombreuse quantité d'ouvrages théologiques, philosophiques,<br />

littéraires (parmi lesquels des poèmes en catalan), physiques, mathé<br />

matiques, médicaux, alchimiques, bien qu'il y ait certainement de très<br />

nombreux apocryphes parmi les écrits qui lui sont attribués3).<br />

1) Arnaldus traduisit de l'arabe: De tremore, palpitatione, rigore et convulsione<br />

de Galenos, De medicinarum compositarum gradibus d'al-Kindî, De physicis ligaturis<br />

de Qustâ b. Lûqâ, De viribus cordis d'Ibn Sînâ, De conservatione corporis et<br />

regimine sanitatis d'Abû al-cAlâD<br />

Zuhr, et Albuzale de medicinis simplicibus d'Abû<br />

al-Salt Umayya b. cAbd al-cAzîz.<br />

2) Peut-être écrivit-il d'abord en arabe son Libre del gentil, où un juif, un<br />

chrétien et un musulman exposent chacun la supériorité de sa propre religion;<br />

et le traduisit-il ensuite en catalan et en latin. Un des deux opuscules qui com<br />

plètent son célèbre Blanquerna (où l'on trouve des récits de voyages dans les pays<br />

islamiques et même jusqu'au Sûdân) est le Libre d'amie e amat, que l'auteur même<br />

dit avoir composé à la manière des sûfî. La partie zoologique d'un autre roman<br />

fantastique, Félix de les marvelles del mon dérive largement de sources orientales.<br />

Enfin sa grande encyclopédie théologique, Libre de contemplaciô fut certainement<br />

écrite d'abord en arabe, au moins en partie, et ensuite élaborée de nouveau en<br />

catalan. Ramon Lull contribua aussi à la fondation à Miramar dans l'île de Ma-<br />

llorca d'un collège arabe, approuvé en 1276 par le roi Jacme II et par le pape<br />

Giovanni XXI. Il se fit aussi le propagandiste de la création d'écoles similaires,<br />

destinées à préparer les missionnaires en vue de la conversion des infidèles du<br />

monde islamique.<br />

Une étude de la plus grande importance, publiée déjà en 1899 et accueillie<br />

ensuite dans ses Disertaciones y opûsculos (Madrid, 1928) est celle de Juliân<br />

Ribera: Origenes de la filosofia de Raimundo Lulio. Notre savant arabisant ne<br />

montre pas seulement que la culture de Lull était complètement imprégnée d'élé<br />

ments arabes, mais indique encore, sans qu'aucun doute ne puisse plus subsister,<br />

comment dans ses écrits on trouve des dérivations et des emprunts faits aux<br />

savants maures. Lull l'exprime lui-même dans le Libro del amigo y del amado<br />

(je cite d'après Ribera), lorsque Blanquerna (qui représente les idées de l'auteur)<br />

dit que „le vino en voluntad de hacer un libro del Amigo y del Amado, entendiendo<br />

por el amigo cualquier fiel y devoto cristiano, y por el amado a Dios Nuestro<br />

Seiïor"<br />

Et il ajoute: „Mientres Blanquerna estaba en esta consideraciôn, se acordô<br />

que en cierta ocasiôn, siendo él papa, le refiriô un moro que entre ellos habia<br />

algunas personas religiosas, los cuales son muy respectados estimados sobre<br />

y<br />

los<br />

demâs, y se llaman Sofies o Morabutos, que suelen decir algunas parâbolas de<br />

amor, y brèves sentencias que influyen al hombre gran devociôn necesitan y<br />

de<br />

exposiciôn, y por la exposiciôn sube el entendimiento mâs alto en su contemplaciôn,<br />

por cuya elevaciôn asciende la voluntad y multiplica mâs la devociôn. Después de

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