06.05.2013 Views

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

20 LE MIRACLE GREC Intr. § 10<br />

En trois siècles l'édifice de la science grecque était constitué dans ses<br />

traits essentiels, et la grande encyclopédie aristotélicienne marque, peut-<br />

on dire, l'état très avancé auquel on était arrivé. A partir de ce moment,<br />

la science grecque s'attache surtout au développement des spécialités,<br />

atteignant, comme nous le dirons tout-à-1'heure, des résultats splendides<br />

dans certaines branches, mais ne modifiant pas de façon profonde l'ensem<br />

ble de la science envisagée comme une unité 2).<br />

Quant à la science romaine, elle ne peut pas être considérée à part.<br />

Elle ne forme qu'un complément de la science grecque. Le génie romain<br />

apporta certainement des traits caractéristiques, comme une tendance<br />

marquée à la pratique; mais dans l'ensemble il ne créa pas quelque chose<br />

d'original, se distinguant nettement des créations du génie grec. Même la<br />

littérature scientifique latine n'est qu'un écho de l'immense littérature<br />

scientifique grecque 3). II faut noter d'ailleurs que l'influence sur le monde<br />

arabe s'exerça presque exclusivement par les ouvrages grecs,<br />

leur texte original, soit, surtout dans les premiers temps,<br />

diaire de traductions syriaques et même persanes.<br />

soit dans<br />

par l'intermé<br />

Pour être très bref, nous nous bornerons à examiner, en ce qui concerne<br />

le niveau atteint et l'influence exercée sur les arabes, trois courants des<br />

sciences spécialisées grecques: le domaine mathématico-astronomique, le<br />

domaine médical,<br />

et le domaine de ce qu'on appelle couramment les<br />

sciences naturelles. Nous verrons, ainsi, dans ses grands traits, ce que les<br />

arabes ont pu utiliser et qui passa plus ou moins modifié dans leur science;<br />

nous verrons aussi ce qu'ils négligèrent, nous verrons enfin que les grecs<br />

obtinrent certains résultats remarquables qui passèrent inaperçus non<br />

seulement chez les arabes mais aussi dans la généralité de l'ambiance<br />

scientifique hellénique,<br />

et qui n'ont été reconnus que de nos jours.<br />

1) Je soutenais déjà ce point de vue dans l'article Scienza e filosofia, publié en<br />

1912 dans la Rivista di filosofia, II, p. 599.<br />

2) Pour les considérations générales, ainsi que pour les détails concernant le<br />

développement de la science classique ancienne, je renvoie tout particulièrement<br />

à l'ouvrage que j'ai composé en collaboration avec Pierre Brunet, Histoire des<br />

sciences, Antiquité. Paris, 1935. On y trouvera aussi une bibliographie complète<br />

(jusqu'en 1934), de la littérature sur ce sujet. Nous ajoutons ici, comme remarque<br />

générale, que nous possédons d'excellents traités sur l'histoire de différentes parties<br />

de la science ancienne gréco-romaine, même en dehors des histoires qui étudient<br />

tout le développement d'une science particulière dès ses origines jusqu'aux temps<br />

modernes. II suffit de rappeler les ouvrages de Gino Loria, de Paul Tannery et de<br />

Sir Thomas L. Heath pour les mathématiques pures et appliquées et pour l'astro<br />

nomie, ainsi que, pour cette dernière science, ceux de Giovanni Schiaparelli et de<br />

Pierre Duhem; ceux d'Edmund Oskar von Lippmann pour l'alchimie et la chimie<br />

en général; ceux de Max Neuburger pour la médecine; ceux de E. H. Bunsbury<br />

(d'ailleurs déjà vieilli) et de Hugo Berger pour la géographie et de Otto Gilbert

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!