06.05.2013 Views

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

§ 41 IBN TUFAYL —<br />

Ru§d, qui, sous le nom d'Averroes,<br />

IBN<br />

RUSD 189<br />

passa chez les latins pour le com<br />

mentateur par excellence d'Aristoteles, celui, d'après Dante, „che'l<br />

commenta feo"<br />

gran<br />

Né à Côrdoba en 1126, d'une famille qui avait produit<br />

plusieurs personnages importants, il devint, lui aussi, qâdî de Sevilla et<br />

ensuite de Côrdoba. Le sultan Abû Yacqûb Yûsuf, en 1182, l'appela à<br />

Marrâkus pour remplacer Ibn Tufayl, déjà très vieux. Tout d'abord, par<br />

la faveur de ce prince et celle de son successeur Yacqûb al-Mansûr<br />

(1184—1199) il fut comblé d'honneur et d'avantages matériels. Mais en<br />

1194/5, sur l'instigation d'orthodoxes fanatiques, le penseur trop libéral<br />

tomba en disgrâce. Aussi fut-il exilé à Lucena, près de Côrdoba, et<br />

ordonna-t-on de brûler tous ses ouvrages à l'exception seulement de<br />

ceux strictement scientifiques. Quelques années plus tard il put rentrer<br />

en grâce, et en 1198 il fut rappelé à Marrâkus; mais il y<br />

même année.<br />

mourut la<br />

Nous ne pouvons pas parler en détail de l'œuvre de ce savant remar<br />

quable; nous nous bornerons à rappeler ses trois commentaires aux œuvres<br />

d'Aristoteles 4) ; son encyclopédie médicale Kitâb al-kullîyât fî al-tibb<br />

(livre des généralités sur la médecine), titre rendu (phonétiquement) par<br />

les latins par Colliget,<br />

ainsi qu'un commentaire à Ibn Sînâ et d'autres<br />

écrits médicaux 5) ; son traité sur la sphère, Kitâb fî harakat al-falak<br />

et son sommaire de l'Almageste. Presque tous ses ouvrages furent traduits<br />

en hébreu et en latin et exercèrent une influence des plus remarquables 6).<br />

1) Il s'agit de son Kitâb al-had&iq (livre des vergers), où se trouve développée,<br />

entre autres, l'idée du retour éternel. L'ouvrage, qui semble perdu en arabe, existe<br />

dans une traduction hébraïque de Moses Ibn Tibbon, ainsi que dans une autre<br />

(dont on ne possède d'ailleurs que des fragments) de Samuel Ibn Motot (XlVe<br />

siècle). Les deux traductions ont été publiées par David Kaufmann dans l'ouvrage<br />

Die Spuren des al-Bataljusis in der jûdischen Religionsphilosophie, Budapest, 1880.<br />

2) De tous ses ouvrages, dont plusieurs semblent perdus, le seul connu actuelle<br />

ment en Europe, et dans le texte arabe, est la Risâlat at-wadâc (épître du congé)<br />

adressée à un ami sur le point de partir pour l'Egypte. Un autre ouvrage, qui<br />

portait le titre de Kitâb tadbîr al-mutawahhid (livre de direction du solitaire),<br />

est actuellement connu uniquement par une analyse en hébreu, faite vers la fin<br />

du XlVe siècle par Moses b. Yosua. Cette paraphrase a été publiée par D. Herzog<br />

dans Die Abhandlung des Abû Bekr Ibn al-Sâig vom Verhalten des Einsiedlers,<br />

Berlin, 1896.<br />

3) On a de nombreuses éditions de cet ouvrage, ainsi que plusieurs traductions.<br />

Je citerai la première, dans laquelle le texte publié par Edw. Pococke senior est<br />

accompagné d'une traduction latine par Edw. Pococke junior, Oxford, 1671; ainsi<br />

que celle récente d'Alger, 1900, où la revision critique du texte et la traduction sont<br />

dues à Léon Gauthier. Ce même auteur a publié aussi une intéressante étude sur<br />

Ibn Tufayl, Paris, 1909. Parmi les autres traductions, je me borne à citer les<br />

suivantes: en anglais par Simon Ockley, London, 1929; en espagnol par Fr. Pons<br />

y Boigues, Zaragoza, 1900; en russe par J. Kuzmin, Leningrad, 1920. Angel Gon<br />

zalez Palencia en a récemment publié une<br />

didacto, Madrid, 1934.<br />

nouvelle traduction, El filôsofo auto

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!