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LA SCIENCE ARABE

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§ 21 CUMAR AL-HAYYAMÎ 113<br />

parce que l'auteur est lui aussi un astronome. Voilà deux exemples de ces quatrains,<br />

pris dans la traduction citée:<br />

„0 toi<br />

qui dépends des quatre [éléments] et des sept [cieux], tu es bien embar<br />

rassé sous l'influence de ces quatre et de ces sept. Bois du vin,<br />

dit mille fois: tu n'as pas de retour à espérer, une fois parti,<br />

car je te l'ai déjà<br />

on est bien<br />

parti."<br />

„Je veux boire tant de vin que l'odeur en sorte de la terre quand je serai dans<br />

la tombe, et que le buveur qui foulera ma poussière, par le seul effet de cette odeur,<br />

tombe ivre-mort."<br />

Enfin la traduction d'Edward Henry Whinfield de 500 quatrains (2e éd., London,<br />

1901), assez littérale elle aussi, comprend le texte persan. Le texte est donné aussi<br />

par E. H. Rodwell, London, 1931. On peut consulter Ambrose George Potter, A<br />

bibliography of the Rubaiyat of Omar Khayyam, London, 1929.<br />

Max Meyerhof m'écrit que la biographie d'al-Hayyâmî par son presque con<br />

temporain Zahîr al-dîn cAlî al-Bayhaqî dans son Ta?rîh hukama? al-islâm, composé<br />

avant 1154, ne parle pas de ses poèmes; si bien que Muhammad §afîc (dans<br />

Islamic Culture, 1934) et H. H. Schaeder (au congrès des orientalistes à Bonn, en<br />

1934) ont de nouveau exprimé leurs doutes sur l'identité du savant et du poète.<br />

Sur la tombe de cUmar, voir Sarton, Isis, XXIX, 1938 july, p. 15.<br />

18)<br />

On rapporte qu'al-Hayyâmî composa deux traités de sciences naturelles et<br />

deux de philosophie. Nous n'en savons rien de plus précis. Par contre nous possé<br />

dons un de ses traités mathématiques, connu sous différents titres, par exemple<br />

Démonstration de problèmes d'algèbre ou Algèbre tout court. C'est une des pro<br />

ductions mathématiques les plus intéressantes de l'islam, où les différentes formes<br />

des équations du deuxième et du troisième degré sont classées systématiquement<br />

(selon le nombre des termes que les équations contiennent) et un effort remar<br />

quable est fait pour les résoudre toutes. Naturellement al-Hayyâmî ne connaissait<br />

pas les solutions négatives et, à plus forte raison, les imaginaires; néanmoins il<br />

a trouvé les trois racines de l'équation cubique dans des cas où celles-ci sont toutes<br />

les trois positives. Notre savant-poète s'occupe aussi de questions générales, de la<br />

valeur des postulats, etc. Cela doit être surtout développé dans un second ouvrage<br />

intitulé Explication des difficultés présentées par les définitions placées en tête<br />

du livre des Eléments d'Eukleides, dont le manuscrit arabe dort à la bibliothèque<br />

de Leiden sans qu'aucun essai de traduction n'ait encore été fait. Nous avons par<br />

contre une traduction française du premier ouvrage, Fr. Woepcke, L'algèbre d'Omar<br />

Alkhayyâmî, Paris, 1851; et tout récemment une autre traduction en anglais, Daoud<br />

S. Kasir, The algebra of Omar Khayyam, New York, 1931.<br />

19) On discute, même aujourd'hui, sur la portée de la réforme du calendrier<br />

accomplie par cUmar al-Hayyâmî, constituant l'„al-taDrîh al-ôalâlî", en l'honneur<br />

du sultan qui l'avait ordonnée, et dont l'ère commence le 16 mars 1079. L'on sait<br />

que les persans, tout en ayant les mois musulmans, conservent une année solaire,<br />

l'année se terminant par cinq jours furtifs et six pour les années bissextiles. En<br />

1074/5 Nizâm al-Mulk, le wazîr du sultan salgûq Maliksâh ôalâl al-dîn, fonda pour<br />

lui l'observatoire de Marw(?) et le chargea de procéder à la réforme du calendrier<br />

avec l'aide d'une commission de huit autres astronomes. Selon G. Sarton, les trois<br />

interprétations les plus probables de cette réforme sont: 1°, celle avancée par<br />

al-Sîrâzî (mort en 1311) qui fixe 17 jours intercalaires en 70 années (erreur d'un<br />

jour en 1540 ans environ); 2°, celle proposée par Ulûg Beg (mort en 1449), et<br />

qui selon Sarton a le plus de chances de correspondre à la réalité historique, qui<br />

fixe 15 jours en 62 ans (erreur d'un jour en 3779 ans environ); 3°,<br />

une interpré<br />

tation moderne qui fixe 8 jours en 33 ans (erreur d'un jour en 5000 ans environ).<br />

L'erreur commise par notre calendrier grégorien est d'un jour en 3330 ans; il<br />

s'ensuit que l'interprétation 2 de la réforme d'al-Hayyâmî et surtout l'interprétation 3,<br />

donneraient des résultats d'une précision plus grande que celle de notre calendrier.<br />

Mieli, Science Arabe<br />

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