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LA SCIENCE ARABE

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§ 8—9 LE ÔÂBIR <strong>ARABE</strong> 59<br />

des vues d'ensemble sur la question gébérienne. Eric John Holmyard a aussi<br />

commencé à publier The arable works of Jâbir ibn Hayyân; il a paru un premier<br />

volume (Paris, 1928) comprenant onze textes arabes.<br />

8) Ainsi il est bien étrange et hautement regrettable que dans un livre aussi bon<br />

que la History of the Arabs de Hitti (1937), qui, tout étant consacré à l'histoire<br />

politique, contient de nombreux et intéressants chapitres sur l'histoire de la culture<br />

et en particulier de la science, on puisse trouver (p. 380—381) non seulement<br />

plusieurs faux renseignements sur Ûâbir, mais aussi une hérésie d'histoire des<br />

sciences telle que la suivante: „Of a few contributions we are certain He knew<br />

how to prépare crude sulphuric and nitric acids and mix them so as to produce<br />

aqua regia, in which gold and silver could be dissolved"<br />

Or il est notoire (voir<br />

la note 4bis, ainsi que, entre autres, mes Pagine di storia delta chimica déjà citées,<br />

ou les deux conférences prononcées par moi à Brasov, Roumanie, en août 1937,<br />

qui seront publiées prochainement à Iasi et dont un résumé se trouve en Archeion]<br />

XIX, 1937, p. 465) que les acides minéraux ont été découverts seulement au Xlle<br />

ou au XUIe siècle et probablement en Italie. Je n'insiste pas sur d'autres affirma<br />

tions inexactes faites par l'auteur, soit à propos de cet alchimiste,<br />

sujets apparentés.<br />

§ 9. —<br />

Examinons<br />

soit sur des<br />

maintenant la deuxième série de légendes, qui,<br />

comme nous l'avons dit,<br />

mêmes.<br />

a son origine chez les peuples islamiques eux-<br />

Dans ce cas la question a été beaucoup plus difficile à résoudre<br />

qu'elle ne l'a été pour les écrits latins médiévaux. Nous nous trouvons en<br />

effet en présence d'écrits arabes, dont nous possédons les textes, portant<br />

ce nom d'auteur, et que les biographes et bibliographes attitrés,<br />

p. ex.<br />

le célèbre Ibn abî Yacqûb al-Nadîm, l'auteur du Fihrist al-culûm (cata<br />

logue des sciences), attribuent spécifiquement, avec plusieurs autres, au<br />

ôâbir du Ville siècle que nous avons cité. La solution a été donnée tout<br />

récemment par Julius Ruska dans des travaux soigneux accomplis en<br />

collaboration avec son élève Paul Kraus x).<br />

Il serait impossible d'ailleurs de bien comprendre cette solution sans<br />

faire une digression concernant les croyances sîcîtes et celles de certaines<br />

sectes dérivant de celles-ci. Cette digression, d'ailleurs,<br />

nous renseignera<br />

sur des questions qui, à part le problème gébérien, sont de très grande im<br />

portance pour l'histoire politique de l'islam, ainsi que pour son histoire<br />

culturelle et pour celle des sciences.<br />

La sécession des sectateurs de êAlî (sîcîtes)<br />

a certainement son origine<br />

dans une question qui alors était surtout politique. Mais bientôt des<br />

sentiments religieux introduisirent dans les doctrines de la secte des<br />

éléments tout-à-fait étrangers à l'enseignement primitif du Prophète, et<br />

qui se rattachaient particulièrement aux aspirations profondes et millé<br />

naires des peuples iraniens. Il ne faut pas oublier que c'est dans l'îrân<br />

que les êalides eurent leur plus grand développement, et que c'est là que<br />

la §îêa domine encore aujourd'hui comme religion d'état.

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