06.05.2013 Views

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

LA SCIENCE ARABE

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

218 LE HAUT MOYEN-ÂGEN EUROPE § 51<br />

breuses erreurs. Bien qu'une construction sur de telles bases ne fût pas<br />

impossible, et qu'il y eût même des tentatives en ce sens s),<br />

elle ne se fit<br />

pas cependant, parce qu'à cette époque, par des voies très diverses,<br />

l'Occident se trouva en contact avec le monde arabe et put puiser dans<br />

celui-ci les matériaux scientifiques et la semence spirituelle qui devaient<br />

bientôt porter des fruits admirables.<br />

Il y eut tout d'abord de curieuses infiltrations, exerçant une influence<br />

singulière sur la célèbre école médicale de Salerno (voir §<br />

52). Ensuite<br />

des contacts plus amples et plus durables s'établirent entre le monde<br />

arabe et le monde chrétien. On peut en distinguer trois sortes principales:<br />

ceux qu'établirent les croisades (voir § 53), ceux qui eurent lieu en Sicile<br />

(voir § 54), ceux enfin qui se réalisèrent en Ibérie et qui,<br />

sans doute<br />

possible, furent les plus remarquables et les plus gros de conséquences<br />

(voir §§ 55—57).<br />

1) Surtout par l'œuvre d'Alcuin (c. 735—<br />

804), ainsi que de son élève Hrabanus<br />

Maurus (775—856), abbé de Fulda et „primus praeceptor Germaniae".<br />

2) Il y eut d'ailleurs un mouvement, limité dans l'espace et dans le temps, de<br />

traductions du grec en latin. On peut y distinguer deux courants. L'un se manifesta<br />

dans le sud de l'Italie, avec des versions faites par des auteurs appartenant à l'école<br />

salernitaine (voir le paragraphe suivant), et se développa surtout en Sicile (voir<br />

§ 54), où, pour la première fois fut traduite par un auteur inconnu la Syntaxe<br />

mathématique de Ptolemaios, où Henricus Aristippus traduisit le quatrième livre<br />

de la Météorologie d'Aristoteles (voir § 19, n. 2), ainsi que le Menon et le Phaidon<br />

de Platon, où enfin l'amîr Eugenio, que nous rencontrerons aussi comme traducteur<br />

de l'arabe, traduisit du grec les prophéties de la Sybille Erythréenne et la fable<br />

indienne de Kalila et Dimna que vers la fin du Xle siècle Symeon Seth avait rendue<br />

en grec en se servant d'une version arabe. Et du même Xlle siècle et de pro<br />

venance sicilienne, on a des traductions du grec des Data, de l'Optica et de la<br />

Catoptrica d'Eukleides (ou attribués à Eukleides), du De motu de Proklos et des<br />

Spiritalia de Héron. Plus tard plusieurs traités aristotéliciens ou pseudo-aristotéli<br />

ciens furent traduits du grec pour le rA Manfredi. Parmi les traducteurs on cite<br />

un Bartolommeo di Messina, qui, entre*autres, traduisit les Magna moralia, les<br />

Problemata, la Physiognomia, etc. Il traduisit aussi l'ouvrage de médecine vétérinaire<br />

de Hierokles. On a cherché à identifier cette traduction ou paraphrase avec un écrit<br />

Lu libru de la maniscalchia di li cavalli d'un Bartolommeo Spadafora de Messina.<br />

L'autre courant de traductions du grec fut l'œuvre de savants de la partie<br />

septentrionale de l'Italie, mais se réalisa surtout à Constantinople même, où, à<br />

l'époque de Manuel Komnenos de nombreuses missions venant de l'Occident<br />

amenaient des savants avides de s'instruire. Ce furent principalement des pisans qui<br />

s'adonnèrent à l'œuvre de traduction, et parmi eux le plus célèbre est Burgundio<br />

Pisano (c. 1110—1193), qui traduisit les Aphorismes de Hippokrates, quelques<br />

écrits de Galenos, une partie des Geoponika et des parties importantes du Fons<br />

scientiae de Ioannes Damaskenos. Un autre pisan, Léo Tuscus, traduisit le livre<br />

d'oneirologie d'Ahmad b. Sirin (voir § 15, n. 10) en se servant d'une version grecque:<br />

piPJiov ôveLQOHgmxôv, ôitep awfjlev «al auvéTctlev "Axnèô v'ibç, Zneelfi ô ôvei-<br />

QoxQÎtr)g toû jtgc&wu oviiftov'hov Maiioûv (voir l'édition par F. X. Drexl, Leipzig,<br />

1925). D'autres traducteurs relativement assez connus furent Iacobus Clericus de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!