LA SCIENCE ARABE

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AL-RAMMÂH § 31
aux écrits attribués à Ôâbir, et ceux qui, par contre, élaborent le sirr
al-asrâr d'al-Râzî ou les ouvrages présentant un même esprit. Il y a
enfin les recueils purement techniques de recettes pratiques.
Nous nous bornerons ici à rappeler les noms de trois alchimistes
seulement. Le premier est celui d'Abû Ismâcîl al-Husayn b. êAIî b. Mu
hammad, appelé êâmîd al-dawla (pilier de l'état) ou fahr al-kuttâb (gloire
des écrivains), ou mu'ayyid al-dîn (défenseur de la foi), mais générale
ment connu sous le nom d'al-Tugrâ°î (le chancelier, ou mieux, le calli-
graphe), wazîr, à Mawsil, du sultan salgûq Mascûd b. Muhammad. Il fut
exécuté vers 1121 sous l'inculpation d'athéisme. Persan, il écrivit en
arabe, et les histoires littéraires le célèbrent comme poète; il composa
d'ailleurs plusieurs traités d'alchimie i). Le deuxième nom est celui de
êAbd al-Rahîm b. cUmar al-Dimasqî al-ôawbarî, Zayn al-dîn, qui vécut
dans la première moitié du XlIIe siècle. Son Kitâb al-muhtâr fî kasf
al-asrâr wa-hatk al-astâr2) (livre choisi sur la révélation des secrets et
le déchirement des voiles) expose les fraudes du „peuple
des
alchimistes
qui connaît trois cent manières différentes pour faire des dupes". C'est
un ouvrage extrêmement intéressant. Le troisième nom enfin est celui
d'Abû al-Qâsim Muhammad b. Ahmad al-Sîmawî al-ê!râqî,
qui vécut
dans la seconde moitié du XlIIe siècle et est l'auteur de plusieurs écrits
alchimiques, dont le plus connu est le Kitâb al-Hlm al-muktasab fî zirâcat
al-dahab3) (livre de la connaissance acquise dans la culture de l'or).
En passant aux connaissances ou aux traités plus strictement techniques
nous nous bornerons à citer un écrivain de choses militaires, un directeur
de la Monnaie d'al-Qâhira et, en dernier lieu,
concernant la faïencerie.
un intéressant ouvrage
Al-Hasan al-Rammâh, Nagm al-dîn al-Ahdab, mort jeune en 1294/5,
probablement un syrien, est l'auteu^de deux traités 4) : Kitâb al-furûsîya
wa-al-munâsab al-harbîya (livre dPla cavalerie et des ruses de guerre)
et Nihâyat al-stfûl wa-al-umnîya fi tacallum acmâl al-furûsîya (la fin
des questions et l'aspiration sur l'enseignement des actions de cavalerie).
A part les questions strictement militaires de stratégie et de tactique,
ces ouvrages, dans la partie technique, exposent des connaissances qui
font penser à celles du Liber ignium de Marcus Graecus.
Nous ne connaissons pas les dates de la vie d'al-Mansûr b. Baêra
al-Dahabî al-Kâmilî, mais par la lecture de son ouvrage sur la découverte
des secrets pratiques de la Monnaie égyptienne, on peut reconnaître qu'il
est un contemporain,
et même un fonctionnaire du sultan ayyûbide
al-Kâmil, qui régna de 1218 à 1238. Son ouvrage, comprenant une intro
duction et 17 chapitres, est écrit d'une manière très claire et ordonnée,