Introduction au contexte européen actuel de l'enseignement des ...

4.2. Connaître et utiliser divers instruments d’évaluation
Comme vous l’avez sans doute remarqué, les concepteurs de méthodes d’enseignement/apprentissage des
langues ont suivi de près la « révolution » s’étant opérée en didactique des langues vivantes durant les
dernières décennies. La plupart des méthodes fournissent à l’enseignant des outils qui facilitent la
réalisation de sa tâche d’évaluateur d’une façon systématique et régulière.
Nous nous rendons compte que tous les enseignants et apprenants en langues n’ont pas un accès égal à
ces méthodes modernes et qu’ils sont toujours contraints de travailler avec les méthodes élaborées d’après
les approches antérieures.
Quoi qu’il en soit, pour piloter la progression des apprenants dans l’acquisition de diverses compétences
(chapitre 5 du CECR), il est indispensable de rechercher de nouveaux instruments mieux adaptés pour la
mesurer.
Dans les chapitres 3, 4 et 5, le CECR présente, comme outils de référence, des échelles de niveaux qu’il
est utile de connaître. L’usage que vous en ferez dépend de la question de savoir si le programme que
vous réalisez vise à développer chez les apprenants l’ensemble des compétences présentées dans le
chapitre 5 ou s’il en prévoit l’acquisition de quelques-unes dans la langue que vous enseignez.
Le tableau 1 – Niveaux communs de compétences – échelle globale (chapitre 3.3) peut vous servir à
identifier le niveau des élèves non débutants et par la suite à choisir le manuel adapté et à définir votre
offre.
4.3. Former les apprenants à l’auto-évaluation, leur faire connaître les outils
mis à leur disposition et leur apprendre à s’en servir
« L’évaluation par chacun de ce qu’il a appris est un des principaux moyens par lesquels un
apprentissage autodéterminé devient un apprentissage responsable ». 11
L’apprenant responsable de son apprentissage a besoin d’être évalué pour suivre sa progression par
rapport à son « point de départ », prendre conscience du « point » où il se trouve au moment précis de son
apprentissage et pour mieux définir le « point » vers lequel il veut (doit) se rendre en vue de réaliser ses
objectifs.
Pour les apprenants formés à l’autonomie, l’évaluation faite par l’enseignant peut s’avérer insuffisante et
la manifestation du besoin d’auto-évaluation sera la conséquence logique et la preuve évidente de leur
autonomie.
L’approche communicative dans l’enseignement des langues et le développement des technologies de
l’information et de la communication ont entraîné l’élaboration de nouveaux supports pédagogiques et de
nouveaux outils d’évaluation, mieux adaptés à la mesure des compétences des apprenants.
La plupart des méthodes modernes d’enseignement contiennent des batteries d’exercices permettant aux
élèves de suivre de près et de façon autonome leur progression dans l’acquisition des compétences.
La tâche de l’enseignant consistera à les informer des outils d’auto-évaluation mis à leur disposition dans
la plupart des manuels les plus récents, à les inciter à chercher d’autres publications et sources contenant
d’autres outils d’auto-évaluation, à les guider dans leurs recherches.
A l’usage de l’enseignant qui s’est fixé la tâche de conduire ses élèves vers un apprentissage autonome, le
CECR propose (dans le chapitre 3 cité ci-dessus) comme outil de référence le tableau 2 – Niveau commun
de compétences – grille pour l’auto-évaluation. Ce que l’on remarque immédiatement, c’est que cette
grille est en rupture avec le système traditionnel des quatre compétences pour en proposer cinq.
Nous n’irons pas plus loin dans cette présentation, mais il nous semble que le point 3.3 du chapitre
traitant des nouveaux rôles de l’enseignant en langues vivantes serait incomplet si nous omettions
d’attirer votre attention sur un instrument tout particulier relatif à l’auto-évaluation – le Portfolio
européen des langues.
11 PAGES, M., L’orientation non directive en psychothérapie et en psychologie sociale, Dunot/Paris 1970
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