Introduction au contexte européen actuel de l'enseignement des ...

apprendre à vivre ensemble;
apprendre à être.
La classe de langues offre un véritable défi, car elle est une petite société en miniature et plus les
échanges, discussions se rapprocheront de l’authenticité, plus les élèves diront vraiment ce qu’ils veulent
dire et plus les risques de conflit seront forts. A l’enseignant de canaliser les énergies et les débats trop
virulents. L’enseignant devient une sorte d’arbitre, tout en restant l’instigateur du jeu.
Demandons-nous comment la classe fonctionne:
quelles sont les activités qui marchent bien ?
quelles sont les activités qui ne débouchent sur aucun travail réel ?
quelles sont les activités où tout le monde participe ?
quelles sont les activités où l’enseignant a l’impression d’être le seul à parler ?
II. Pourquoi apprennent-ils ?
II.1. Quelles sont leurs motivations ?
II.1.1. Leurs motivations individuelles
Il faut se demander ce qui les conduit au choix de la langue qu’ils étudient:
s’agit-il d’un réel choix ou ce choix est-il celui de leurs parents, de la société dans laquelle ils vivent,
de l’école dans laquelle ils étudient ?
ont-ils choisi telle langue pour l’intérêt de la langue même, par curiosité intellectuelle, ou par rapport
à ce qu’elle peut leur apporter sur le plan professionnel? En d’autres termes, on peut se demander si
le plus important est le « pourquoi »: question sur la cause, ou le « pour quoi »: question sur le but.
De la réponse à cette question découle un certain nombre de conséquences que l’enseignant doit
avoir à l’esprit.
Si c’est une motivation « intellectuelle », « affective » qui a déterminé le choix de la langue, l’élève sera
moins inquiet de ses résultats: l’important sera pour lui de découvrir une nouvelle société, un mode de
vie, une culture, un mode d’expression, etc. Son enrichissement personnel sera son principal but.
Si, en revanche, la langue répond à une nécessité pour un futur métier ou est ressentie comme la condition
impérative à des débouchés intéressants, l’élève sera inquiet de ses résultats, car il ne manquera pas de
faire le lien entre ses résultats scolaires et sa vie d’adulte.
C’est donc à l’enseignant de faire apprécier la langue pour elle-même, pour ce qu’elle apporte: la
différence, la variété, voire l’étrange, de manière à ce que le plaisir d’apprendre se mette en place et joue
un rôle plus important que la finalité pratique de ces connaissances. Il faut, bien évidemment, que l’élève
comprenne aussi que si le plaisir d’apprendre s’allie à la possibilité de mieux s’intégrer dans la société
multiforme qui se met en place, il s’épanouira facilement dans son futur métier.
L’enseignant peut aussi se demander pourquoi il a choisi d’enseigner une langue vivante: les motivations
au moment où il faisait ses études seraient-elles les mêmes maintenant s’il avait à refaire un choix de
carrière ?
Il peut discuter avec ses élèves de ce que la connaissance d’une langue étrangère lui a apporté et lui
apporte encore, de manière à ce que la relation enseignant-élève s’établisse sur des bases de
compréhension réciproque. On n’enseigne bien que ce que l’on aime bien; l’élève peut se dire également
que s’il aime la langue qu’il souhaite apprendre, les efforts qu’il aura nécessairement à fournir lui
paraîtront moins difficiles.
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