Introduction au contexte européen actuel de l'enseignement des ...

I.2. Compétence socioculturelle et dimension plurilingue et pluriculturelle
« Sans culture commune, les hommes d’aujourd’hui ne
peuvent être reliés et ils doivent se contenter d’être
juxtaposés ».
(Claude Tannery)
Le modèle de l’intermédiaire culturel a été proposé pour le Conseil de l’Europe par Michael Byram et
Geneviève Zarate dans un rapport intitulé « Définition, objectif et évaluation de la compétence
socioculturelle ». Les auteurs mentionnés ont introduit le terme « d’acteur social » qui s’inscrit aussi bien
dans un processus d’apprentissage que dans un parcours qui peut potentiellement traverser plusieurs
sociétés.
L’acteur social reçoit en héritage une tradition et il transmet également des valeurs aux générations
suivantes. Selon G. Zarate, il ne s’agit pas uniquement de l’enseignant qui transmet à d’autres, mais de
tous ceux qui s’inscrivent dans un parcours plurilingue et pluriculturel et qui vont transmettre des valeurs
aux générations futures. Le niveau européen pourrait constituer un lieu de rencontres marqué par la
pluralité. Les auteurs reprennent les quatre piliers de Delors et les interprètent sur ce point de vue de la
manière suivante:
Le savoir-être est une compétence indépendante d’une langue étrangère donnée, dans la mesure où le
savoir-être est transposable à d’autres langues. De cette façon, l’apprenant peut acquérir des savoirêtre
dans une langue et se constituer des acquis pour l’apprentissage d’autres langues;
Le savoir-faire est une compétence qui dépend de l’apprentissage d’une langue donnée. Le savoirfaire
s’appuie sur la spécificité des relations entre la langue ou la culture cible et celles de
l’apprenant;
Les savoirs sont la compétence la mieux identifiée et la plus visible qui dépend de l’apprentissage
d’une culture donnée;
Le savoir-apprendre constitue une compétence de synthèse, regroupant les trois autres, et qui est
indépendante d’une culture donnée, mais qui est le produit de l’apprentissage de plusieurs langues
étrangères.
Donc, pour résumer tout ce qui a été dit ci-dessus, nous pouvons dire que l’acceptation la plus large du
concept de culture intègre des objets matériels (utilitaires ou esthétiques), des techniques et des pratiques
de tout ordre (nourriture, langue, façon de vivre, organisation sociale, etc.), des formes mentales (manière
de penser et de sentir …) et la façon d’assembler entre eux ces divers éléments. L'enseignant en langues,
outre ses compétences linguistiques, doit alors être capable:
de stimuler la capacité des apprenants à partir de leur propre connaissance pour la découverte
d’autres peuples, d’autres cultures;
de proposer la confrontation avec d’autres jugements de valeurs;
de rechercher l’intérêt de la différence;
d'aider les apprenants à prendre conscience des stéréotypes qui sont véhiculés et de les aider à les
démystifier;
de contribuer au développement de la personnalité, à l’intégration sociale, à l’ouverture sur le
patrimoine de la société dans laquelle ils vivent.
Il est évident que l’enseignement/apprentissage des langues étrangères privilégie l’accès à une autre
culture. L’Europe d’aujourd’hui promeut une diversité linguistique et culturelle à travers la
reconnaissance des langues minoritaires et régionales. Elle propose également la définition de la langue et
de la culture et du patrimoine culturel européen.
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