Introduction au contexte européen actuel de l'enseignement des ...

I.2.1.2. L’environnement social
L’environnement social est également une donnée dont il faut tirer parti.
On peut tenir compte des activités des parents:
ont-ils la possibilité d’obtenir des documents variés sur différents métiers ?
On peut cependant aussi intégrer les objectifs des élèves:
comment envisagent-ils leur intégration dans la société ?
comment imaginent-t-ils leur avenir en Europe ?
Leurs projets, du fait des motivations fortes qu’ils induisent, sont aussi un enrichissement pour le groupe
« classe ».
Les enseignants doivent comprendre que leurs élèves ont changé, comme la société a changé, et qu’ils ne
sont pas ce qu’eux étaient autrefois. Leurs souhaits, leurs besoins sont donc différents.
I.2.2 Les données psychologiques et intellectuelles
Dans le groupe "classe", les attitudes, comportements, facultés varient d’élève à élève. L’enseignant doit
les connaître pour s’appuyer sur tel ou tel élève à tel ou tel moment du processus d’apprentissage. La
constitution d’un groupe qui se connaît bien et sait utiliser les compétences des uns et des autres rend la
classe plus vivante, plus diversifiée et intègre tous les profils d’élèves. Cela évite la trop grande
"présence" des élèves rapides et sûrs d’eux et l’effacement des plus timides. Ceci est fondamental en
classe de langues où "parler" est directement lié à l’image qu’a chaque élève de lui-même. Un véritable
échange ne semble donc possible que si les "rôles" (un peu comme au théâtre) sont plus ou moins répartis,
même si la souplesse est de rigueur et les changements de rôles les bienvenus.
L’enseignant peut se demander:
quels sont les élèves qui prennent volontiers la parole ?
quels sont les élèves silencieux ?
pourquoi le sont-ils ?
La spécificité de la classe de langues doit être approfondie.
Une langue n’est pas un ensemble de connaissances (comme en géographie, en histoire) – même si l’on ne peut
pas parler en l’absence de connaissances lexicales et grammaticales, mais suppose un comportement par
rapport aux autres élèves de la classe. Ne pas savoir la date de tel événement n’engage pas l’élève dans sa
relation aux autres (il n’y a que la relation enseignant-élève qui importe ici), mais ne pas savoir formuler une
réponse adéquate à une question posée par un camarade met ce dernier dans une position d’infériorité (donc
donne un sentiment de frustration) où psychologie, liens affectifs, etc. se mêlent.
L’enseignant doit être très conscient de ce que sa classe donne comme enjeu à chacun et il doit s’efforcer d’être
le garant de la bonne tenue de la "pièce de théâtre" qui se joue en permanence. La nécessité de l’authenticité,
réclamée par tous, pour ce qui est des textes ne doit pas empêcher de voir que c’est l’authenticité des relations
entre les élèves qui va s’y greffer avec tous les risques que cela peut faire craindre. Là encore, se tromper dans
une multiplication peut être source de plaisanterie de la part des meilleurs élèves, mais rien de plus; mal parler
(erreur de lexique, de syntaxe, etc.) peut amener des moqueries plus virulentes, mettant en cause la capacité
même de l’élève à s’exprimer en tant qu’être pensant.
Pour reprendre les 4 "piliers" du rapport de la commission française pour l’Unesco, la classe de langues a
de très grandes ambitions, car elle souhaite que l’élève puisse:
apprendre à apprendre;
apprendre à faire;
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