Introduction au contexte européen actuel de l'enseignement des ...

fonction du contexte social de celle-ci. Il l’oriente également pour qu’il puisse prendre conscience de la
relativité de ses propres références linguistiques et culturelles en lui faisant comprendre que la
compétence culturelle acquise par les uns doit être apprise par les autres. Dans la participation à des
expériences linguistiques culturelles authentiques, l’enseignant devrait essayer de conduire l’apprenant au
démontage de stéréotypes erronés. Pour aboutir à des résultats positifs, l’enseignant en langues est amené
à renouveler sans cesse ses compétences, ainsi qu’à en acquérir de nouvelles (voir également le
paragraphe 2.3. du chapitre précédent).
Pour résumer, nous pouvons dire que l’enseignant devrait posséder de très riches connaissances en culture
générale pour pouvoir aider les apprenants à se développer intellectuellement et à acquérir une certaine
autonomie d’apprentissage.
I.1. Savoir culturel et interculturel
Pour être efficaces dans une autre culture, les gens doivent s’intéresser aux autres cultures, doivent être
assez sensibles pour observer les différences culturelles, puis ils doivent être disposés à modifier leur
comportement comme une indication de respect pour les gens d’autres cultures. Un terme raisonnable qui
résume ces qualités humaines est la sensibilité interculturelle. 20
La construction progressive des compétences culturelles et interculturelles ne peut pas se limiter à la
connaissance et à la transmission d’informations historiques, géographiques, sociologiques sur le pays de
la langue cible. Les règles de fonctionnement de la communication s’inscrivent à l’échelle plus large de
la société. D’autres règles les justifient, les complètent: ce sont les règles qui portent sur les
comportements admis ou rejetés, sur les valeurs et les croyances qui ont cours dans la société.
L’enseignant doit acquérir lui-même et sensibiliser ses apprenants à des spécialités culturelles, c’est-àdire
les amener à prendre conscience à la fois des similitudes et des différences qui peuvent exister entre
leurs pays et les pays dont ils apprennent la langue dans les usages sociaux, les coutumes, les mentalités,
les institutions. Comme le Cadre l’indique, « la prise de conscience interculturelle inclut la conscience
de la diversité régionale et sociale des deux mondes. Elle s’enrichit également de la conscience qu’il
existe un plus grand éventail de cultures que celles véhiculées par les L1 et L2 de l’apprenant. Cela aide
à les situer toutes deux en contexte » 21 .
La sensibilité interculturelle se développe à travers les étapes “ethnocentriques” et “ethnorelatives”. La
propre culture de chacun de nous est, tout d’abord, éprouvée comme centrale pour la réalité, avec les
autres cultures, autrement dit, par les étapes dites “ethnocentriques”:
la dénégation: la réalité des autres cultures n’est pas perçue du tout ou est niée par la construction de
barrières psychologiques ou physiques au contact;
la défense: l’existence de différentes cultures est reconnue, mais les autres cultures sont considérées
comme étant inférieures en comparaison avec sa propre culture;
la minimisation: sa propre culture est vue comme si elle était universelle;
et ensuite, par les étapes « ethnorelatives » qui sont basées sur la prise de conscience interculturelle que sa
propre culture est seulement une représentation du monde parmi d’autres. Ces trois dernières étapes se
manifestent par:
l’acceptation: les autres cultures sont acceptées comme ayant la même valeur;
l’adaptation: nous nous adaptons aux autres cultures et devenons suffisamment à l’aise pour
communiquer;
l’intégration: nous acquérons assez d’expérience pour inclure les visions du monde d’autres cultures.
20 BHAWUK, D.P.S. et BRISLIN, R. “The Measurement of Cultural Sensitivity Using the Concepts of Individualism and
Collectivism”, International Journal of Intercultural Relations 16 (1992), p.416
21 Conseil de la Coopération culturelle, Comité de l’Education, Cadre européen commun de référence pour les langues, Division
des langues vivantes, Strasbourg, Didier, 2000, p.83
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