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les principes généraux du droit de l'environnement - FOAD ...

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Divers recours ont été intentés en s'appuyant sur le <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article 2<br />

<strong>de</strong> la loi <strong>du</strong> 10 juillet 1976. Ainsi plusieurs jugements <strong>de</strong> tribunaux administratifs ont<br />

accordé la suspension automatique en l'absence matérielle d'étu<strong>de</strong> d'impact 136 . Le<br />

Conseil d'État a également fait application <strong>de</strong> la suspension automatique 137 . La<br />

procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> suspension automatique n'empêche nullement le juge d'accor<strong>de</strong>r le<br />

sursis dans <strong>les</strong> conditions habituel<strong>les</strong> non pas cette fois en cas d'absence formelle<br />

mais en cas d'insuffisance <strong>du</strong> contenu <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> 138. .(L’art. L.554-11 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

justice administrative a, en vertu <strong>de</strong> la loi 2000-914 <strong>du</strong> 30 juin 2000 sur le référé<br />

<strong>de</strong>vant <strong>les</strong> juridictions administratives, restreint l’application <strong>de</strong> la suspension<br />

automatique aux seuls projets entrepris par une collectivité publique). Le nouveau<br />

régime applicable aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> suspension fondées sur l’absence d’étu<strong>de</strong><br />

d’impact, suit selon la jurispru<strong>de</strong>nce, le régime <strong>de</strong> <strong>droit</strong> commun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

suspension, en particulier la procé<strong>du</strong>re expéditive <strong>de</strong> l’art. L.522-3 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice<br />

administrative et ne permet que le seul recours en cassation 139 .<br />

3. Les responsabilités encourues à la suite d'une étu<strong>de</strong> d'impact<br />

On a déjà examiné la valeur <strong>de</strong>s engagements <strong>du</strong> pétitionnaire contenus dans<br />

le texte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>. Qu'en est-il <strong>de</strong>s diverses responsabilités possib<strong>les</strong> une fois que<br />

l'ouvrage a été construit sur la base d'une étu<strong>de</strong> d'impact.<br />

a. RESPONSABILITÉ DU PÉTITIONNAIRE PRIVÉ<br />

- Vis-à-vis <strong>de</strong>s tiers : si un dommage survient ultérieurement <strong>du</strong> fait <strong>de</strong><br />

l'ouvrage et ayant <strong>de</strong>s conséquences écologiques non prévues dans l'étu<strong>de</strong> d'impact,<br />

le maître <strong>de</strong> l'ouvrage engage sa responsabilité civile dans <strong>les</strong> conditions habituel<strong>les</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>droit</strong> commun, quel que soit en réalité le contenu même <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'impact. Les<br />

prévisions <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'impact n'exonèrent en aucun cas le pétitionnaire <strong>de</strong> sa<br />

responsabilité future. Le principe même d'une responsabilité civile pour atteinte à<br />

<strong>l'environnement</strong> doit être considéré comme renforcé par le principe énoncé à<br />

l'article L. 110-2, c. env. selon lequel “ il est <strong>du</strong> <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> veiller à la<br />

sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> contribuer à la protection <strong>de</strong> <strong>l'environnement</strong> ”.<br />

- Vis-à-vis <strong>de</strong> l'administration : le problème est ici celui d'une étu<strong>de</strong> d'impact<br />

volontairement erronée et qui aurait in<strong>du</strong>it en erreur l'autorité administrative. Celle-ci<br />

pourrait engager la responsabilité civile <strong>du</strong> pétitionnaire mais il serait très difficile <strong>de</strong><br />

prouver un véritable préjudice subi par l'administration. On doit plutôt envisager une<br />

responsabilité pénale. La loi sur <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s d'impact ne prévoit aucune incrimination<br />

spéciale <strong>du</strong> fait d'étu<strong>de</strong> d'impact sciemment inexacte. Cette lacune est regrettable<br />

d'autant plus que dans d'autres lois sur <strong>l'environnement</strong> <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> dispositions<br />

spécia<strong>les</strong> ont été prévues. Ainsi l'article 10 <strong>de</strong> la loi <strong>du</strong> 12 juillet 1977 sur le contrôle<br />

<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its chimiques punit d'une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 000 F (75 000 ) ou d'un<br />

136<br />

TA Bor<strong>de</strong>aux, 21 juill. 1978, Commune d'Arsac ; TA Marseille, 4 août 1978, Sieur Jacquier<br />

137<br />

CE, 16 avr. 1982, Ministre <strong>de</strong> l'In<strong>du</strong>strie c/ Commune d'Aubagne, Rec., p. 684 et 715 ; AJDA, 1982,<br />

p. 600<br />

138<br />

TA Dijon, 8 oct. 1979, Ville <strong>de</strong> Gevrey-Chambertin ; RJE 1981.2, p. 191, note Gassman ; CAA<br />

Nantes, 28 mars 1996, Association Manche Nature, RJE, 1996-3, p. 321.<br />

139<br />

CE, 14 mars 2001, commune <strong>de</strong> Goutrens, req. n° 230134<br />

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