La Saga ASSOLLANT-LEFEVRE - Site personnel de François ...

L’Ouest Eclair – 30 mai 1929 – Dernière heure – Page 3
Pourquoi les deux aviateurs ont-ils abandonné ?
PARIS, 29 mai (De notre correspondant sportif parisien). — Le fil
américain a marché aujourd'hui. Il a, comme toujours,
merveilleusement marché, car les départs d'Assollant et Lefèvre,
d'une part, des aviateurs américains Yancey et Williams, d'autre
part, ont été télégraphiés... avant même que l'Oiseau jaune et la
Flamme verte aient quitté Old-Orchard !
Il a bien fallu avouer, quelques instants après, que la Flamme
verte n'avait pas quitté l'aérodrome !...
C'est pourquoi il faut toujours se méfier des dépêches américaines
et pourquoi il faut toujours se rappeler cette boutade dont les
militaires, autrefois, s'amusaient et qui était de « ne jamais
exécuter un ordre avant d'avoir reçu le contre-ordre ».
C'est l'histoire de Nungesser-Coli et du Brewien qui se renouvelle.
Les agences américaines se font une telle concurrence que
chacune veut arriver la première. Il y avait ainsi, voici quelques
années, un match de boxe très important auquel participait un
Américain. Ce match avait lieu en vingt rounds. Au 14° round, le
correspondant d'une agence, estimant que le boxeur américain
devait recevoir la victoire aux points, télégraphia : « Un tel
vainqueur ». Son pronostic était bon et il se frotta les mains après
le match. Quelle ne fut pas sa stupéfaction quand, 24 heures
après, il lisait un câble où on lui reprochait sans aménité de
n'avoir pas su passer rapidement le résultat et d'avoir mal
organisé son service. Il se renseigna. Son concurrent avait passé
la victoire... le 10° round terminé !
Pour en revenir à nos aviateurs, Assollant et Lefèvre sont partis
ce matin et ils sont revenus vingt minutes après. Leur retour
donne lieu à deux versions : l'une attribue le demi-tour à
l'impossibilité à l'avion de gagner de la hauteur, l'autre signale
une fuite au réservoir d'essence. A 5 000 kilomètres de Old-
Orchard on ne peut, certes, émettre une opinion qui soit la bonne.
Mais tout de même, je me rappelle que l'an dernier la
préoccupation d'Assollant était de savoir si l'avion pourrait
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