La Saga ASSOLLANT-LEFEVRE - Site personnel de François ...

marcher l'appareil de T.S.F. On entend New-York... »
Mme Costes se penche vers le haut-parleur, haletante, étreignant
sa poitrine oppressée.
« Allô ! Allô ! Vous entendez la foule qui acclame les aviateurs.
« Dieudonné Costes va vous parler »
Et, de New-York, la voix de Costes arriva.
— C'est lui ! C'est bien sa voix ! Comme je suis heureuse !
De nouveau, la jeune femme fond en larmes ; elle pleure, mais de
joie.
Un parterre de roses
PARIS, 3 septembre. — Rue des Marronniers, chez Mme Costes,
les télégrammes, les lettres, les bouquets, les photographes
foisonnent. Le cadre n'a pas changé : Le petit salon bleu et blanc
compte seulement un meuble de plus : un haut appareil de T.S.F.
se dresse devant la porte vitrée de la salle à manger. Grâce à lui,
Mme Costes a suivi, heure par heure, le raid glorieux de Bellonte
et de son mari.
— Regardez ce monceau, dit Mme Costes en montrant les
télégrammes, les lettres d'amis connus et inconnus. Que de
sonneries, ajoute-t-elle, i'ai entendues depuis hier matin ! J'en ai
les oreilles qui bourdonnent. Et voyez comme je suis gâtée.
L'appartement n'est qu'un parterre de roses !
— Vous partez bientôt rejoindre votre mari ? demande-t-on à
Mme Costes.
— Dans quelques jours. Simplement le temps de régler quelques
affaires et de me mettre d'accord avec la Compagnie
cinématographique à laquelle je suis liée par contrat, comme vous
savez. Je ne resterai du reste, pas longtemps outre Atlantique. Le
devoir avant tout. Comment faire autrement, d'ailleurs, avec un
exemple comme celui d'hier ?
Le téléphone nous interrompt une fois de plus. New-York va
parler. C'est Costes qui, à son réveil, demande Auteuil 64-67, un
numéro désormais entré dans l'histoire. Ne nous attardons pas ;
laissons les deux époux, si loin et si près à la fois, s'entretenir par
delà l'Océan à jamais vaincu.
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