La Saga ASSOLLANT-LEFEVRE - Site personnel de François ...

heures. Puis, tout à coup, à 20 heures, il faisait savoir qu'il
tenterait de quitter le Bourget ce matin, et aujourd'hui, à 6h 25, il
annonçait que la partie aérienne était remise.
Il ne faudrait pas plus de deux ou trois Journées comme celle-ci
pour rendre parfaitement ridicules ces deux jeunes gens qu'on
doit tout de même admirer pour leur cran et pour leur bravoure.
Et n'oublions pas qu'ils ont fait leurs preuves au Maroc et dans
différents raids diurnes et nocturnes.
Ce n'est peut-être pas de leur faute, après tout, si le temps était
défavorable, hier, au Bourget, pour un décollage avec un avion
chargé à 133 kilos par mètre carré, si, par contre, il était
favorable ou à peu près sur l'Atlantique, et si ce matin, par un
revirement complet, il était favorable au décollage et défavorable
au large. En effet, au Bourget, le vent était faible du nord-ouest
dans le sens du départ, tandis que les bulletins météorologiques
de 6 heures annonçaient une forte dépression s'avançant d'Halifax
vers le sud-ouest de l'Océan Atlantique. Les aviateurs firent donc
preuve de sagesse en remettant leur départ.
Mais qu'ils le veuillent ou ne le veuillent pas, il leur faut composer
avec le public, qui aura tôt fait de murmurer : « Partira... Partira
pas...» Il leur faut éviter ce reproche.
Deux problèmes
Il est évident qu'on ne part pas pour New-York comme on s'en va
pour Bécon-les-Bruyères, petite localité sise près de Paris ou pour
Saint-Germain. Et puis, Assollant et Lefèvre ont deux problèmes
très difficiles à résoudre, celui du décollage et celui du voyage. Ils
se trouveraient, pour le décollage, dans la même situation que
Coudouret, puisqu'ils montent le même type d'avion, muni d'un
moteur de même type en prise directe. Il leur faut donc un vent
contraire nord ou nord-ouest, autant que possible un peu fort
dans le sens du départ. Quant au voyage, ils peuvent être
certains que, sur un parcours de 5 000 kilomètres environ, ils
rencontreront fatalement des zones de dépression et qu'ils auront
à se défendre contre le vent, la pluie et peut-être la bourrasque.
On ne peut leur faire grief d'attendre, au Bourget, le point, le
moment à peu près idéal où les conditions de décollage seront
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