La Saga ASSOLLANT-LEFEVRE - Site personnel de François ...

commercial des moteurs Hispano-Suiza, et M. Adolphe Bernard,
constructeur de l'avion. On remarquait enfin M. Mac Craken, soussecrétaire
de l'aviation aux Etats-Unis.
On le voit !
20h 20, 20h 30 passèrent : 20h 40 aussi... Quand soudain, un
coup de téléphone d'Orly fit savoir que « L'Oiseau jaune » venait
de passer au-dessus de l'aérodrome. Alors, ce fut la délivrance ! A
présent, on était certain que les aviateurs transatlantiques
arriveraient à bon port. En effet, deux minutes s'étaient à peine
écoulées, qu'on vit l'appareil surgir du crépuscule, décrire un large
orbe au-dessus du Bourget, piquer vers le sol et atterrir face au
vent, non loin des hangars de l'aviation militaire. Ce fut alors la
ruée que l'on sait ; le match serré entre la police et les curieux et
d'où les curieux sortirent vainqueurs !
Jamais, depuis l'arrivée de Costes et de Le Brix, de retour de
Tokyo, on n'avait vu si bel exploit athlétique que celui de la foule !
Cependant, le Ministre de l'Air, les familles de Lotti, d'Assollant et
de Lefèvre, avaient pris place à bord d'automobiles qui se
livrèrent, elles aussi, à un véritable match, afin de savoir laquelle
arriverait la première au but.
Ma maman !
Ce détail : lorsqu'il aperçut au bas de l'appareil son père, le
colonel d'artillerie, et sa mère, Assollant dit dans une exclamation
étouffée : « Maman !... Ma maman ! ».
Lefèvre, lui, était mieux en forme. Il est robuste ; avec son béret
basque planté sur le côté, un béret dont on lui a fait cadeau à
Santander, il semble le «Dieu» du Canari, Il triomphe.
Son père, sa mère, ses frères, sa fiancée, son futur beau père
sont là qui le happent, le pressent sur leur poitrine. C'est l'homme
heureux dans toute la plénitude du mot. II se laisse aller à la joie,
à la grande joie de vivre. Il a dans les yeux la flamme de la
victoire.
Lotti parait ensuite. Il n'a pas abandonné ses lunettes. Il est
revêtu de son inévitable imperméable mastic, un imperméable
179