La Saga ASSOLLANT-LEFEVRE - Site personnel de François ...

départ réellement dépourvus de solennité. Embarqué à Paris dans
un wagon de seconde classe de l'un des trains qui transportaient
les passagers du Léviathan, Arthur Schreiber, qu'accompagnait la
jeune Américaine de Chicago, fut confiné pendant le voyage dans
un compartiment à l'abri de la curiosité des voyageurs.
A l'arrivée en gare de Cherbourg, ceux qui l'attendaient le
cherchèrent d'abord vainement, puis ils apprirent que le jeune
voyageur et sa compagne étaient descendus à contre-voie et
s'étaient rendus directement à l'hôtel du Casino où on les
retrouva prenant un cocktail, assurément défendu par la
prohibition américaine qui attend leur débarquement.
Un peu plus tard, Schreiber, plus souriant que jamais et tenant en
main un petit sac jaune neuf qui constituait son unique bagage,
était conduit en gare maritime où l'attendait M. Bourdon,
commissaire spécial.
En cours de route, Schreiber nous dit qu'il n'avait que peu de
choses à ajouter a toutes les déclarations faites par lui depuis son
arrivée en France Il confirma cependant qu'il était fermement
résolu à tenir les engagements pris par lui vis-à-vis des aviateurs
français.
Comme on lui demandait s'il craignait d'être arrêté à son arrivée
aux Etats-Unis, comme le bruit en a couru, il fit un geste
dédaigneux et répondit qu'il était convaincu que tout s'arrangerait
le mieux du monde.
L'honorable commissaire spécial, qui avait reçu mission de
constater le départ du passager de l’Oiseau jaune, lui demanda de
vouloir bien lui présenter son passeport. Schreiber lui répondit
sans le moindre embarras qu'il n'en avait pas mais qu'il possédait
plusieurs pièces d'identité, cartes, certificats, qu'il exhiba au
magistrat. Celui-ci, naturellement, n'insista pas et lui remit la
carte destinée à lui permettre l'accès du paquebot, non sans lui
avoir fait remarquer toutefois que si on le laissait repartir sans
passeport, il sera mal inspiré en tentant une autre fois de rentrer
en France sans être porteur de cette pièce indispensable.
Schreiber s'inclina avec bonne grâce, remercia fort poliment le
commissaire et, lui ayant dit au revoir, entra dans un bureau où il
dut attendre encore quelque peu l'heure du départ.
Celle-ci venue, on le conduisit sur le transbordeur et, vers 5
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