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L’Ouest Eclair – 18 juin 1929 – Dernière heure - Page 3
Le raid transatlantique d'Assollant et Lefèvre
Le pratique Schreiber
ÇA ET LA
Schreiber est décidément un jeune homme pratique. Le côté
héroïque de son équipée commence à s'atténuer singulièrement,
car il apparaît qu'il n'a eu pour but que de réaliser de brillantes
affaires, et c'est ce qui navre le courageux Lotti, propriétaire de
l'appareil, qui l'admit gentiment à son bord au lieu de le
débarquer.
« Son père, dit Lotti, m'a câblé en mer pour me prévenir de le
tenir au courant des engagements éventuels de son fils. Il m'a
même déclaré qu'il me tenait responsable de sa vie. Quand j'ai dit
au jeune homme : « Mais, malheureux, votre présence pouvait
nous coûter la vie à tous les trois ». Il m'a répondu : « Mais moi
aussi, je risquais la mienne. »
Quoi qu'il en soit, lorsqu'il s'aperçut de la présence d'un passager
indésirable dans l'appareil, Lotti reprocha au jeune Schreiber son
geste inconsidéré, puis, pensant que ce jeune homme pourrait
réaliser un important bénéfice pécuniaire aux dépens de ses
compagnons, il prépara tout de suite un contrat.
Au terme de ce contrat, il était stipulé que tout ce qui serait offert
à Schreiber serait partagé en deux parts égales : une pour le
jeune Américain et l'autre pour les trois Français.
D'autre part, Schreiber ne pourrait, en aucun cas, publier, seul, le
récit de son aventure.
Lotti présenta ce contrat au jeune homme qui dut le signer bon
gré mal gré.
Il ne saurait s'agir, donc, de concert préalable entre Schreiber et
les trois aviateurs, comme certains esprits malveillants l'avaient
insinué. Il est assez légitime que les Français aient songé à
réserver leurs privilèges éventuels d'auteurs du raid contre les
indiscrétions présumées intéressées du jeune Schreiber au
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