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Le livret des communications - JLAR

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asymptomatiques, un arrêt de courte durée <strong>des</strong> antiagrégants doit théoriquement influencer peu la<br />

maladie athéromateuse hormis le rebond hyperthrombotique lié à l’arrêt <strong>des</strong> antiagrégants et le risque<br />

théorique d’hypercoagulabilité lié à l’acte chirurgical.<br />

En prévention secondaire, les antiagrégants réduisent les événements cardiovasculaires d’environ 27<br />

% après un infarctus (4). Cet effet est plus important dans le premier mois qui suit l’événement<br />

cardiovasculaire initial et le risque d’arrêt <strong>des</strong> antiagrégants n’est pas négligeable dans ce premier<br />

mois. Il est augmenté en présence d’évènements cardiovasculaires récents, lors d’un arrêt <strong>des</strong><br />

antiagrégants de plus de trois jours, en présence de facteurs d’hypercoagulabilité tels que le syndrome<br />

<strong>des</strong> antiphospholipi<strong>des</strong>, une thrombocytémie, une prédisposition génétique (et l’agression<br />

chirurgicale ?). En résumé un patient victime d’un angor récent ou d’A.I.T. à répétitions doit<br />

poursuivre ses antiagrégants impérativement, et tout acte de chirurgie non urgente doit être interdit<br />

pour s’éloigner de l’épisode aigu. Il est plus difficile de prédire le risque d’arrêt <strong>des</strong> antiagrégants chez<br />

un patient dont les antécédents d’angor remontent à quelques années et qui est paucisymptomatique ou<br />

stable.<br />

<strong>Le</strong>s interventions mécaniques sur les lésions d’athérome représentent la troisième grande indication<br />

<strong>des</strong> antiagrégants. Cette indication est issue <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de Schwartz (5) qui a montré une réduction <strong>des</strong><br />

événements aigus arrivant dans le premier mois suivant une angioplastie coronaire et de Barragan qui<br />

a montré que le risque de thrombose de stent intra-coronaire est diminué par la combinaison de deux<br />

antiagrégants. <strong>Le</strong> recours au antiagrégants est nécessaire pendant au moins quatre semaines au mieux 3<br />

mois, pour permettre une endothélialisation du stent. Ainsi dans la période initiale d’implantation d’un<br />

stent ou d’une angioplastie tout arrêt <strong>des</strong> antiagrégants avant la 6 éme semaine est à proscrire. Ceci<br />

signifie que lors d’une consultation d’anesthésie un patient qui se voit découvrir une maladie<br />

coronarienne nécessitant un geste endovasculaire avec pose de stent, voit son geste chirurgical décalé<br />

de 6 semaines à trois mois (6 semaines si l’on accepte d’opérer sous aspirine, 3 mois si l’on refuse tout<br />

acte sous antiagrégants). Récemment une étude a montré le risque important d’intervention dans cette<br />

période (6). On peut rapprocher de ces indications les indications d’antiagrégants après pontages<br />

coronariens ou périphériques, dans ces indications l’effet <strong>des</strong> antiagrégants est également majeur dans<br />

la première année qui suit le geste chirurgical.<br />

Peut-on poursuivre tous les antiagrégants avant une intervention ?<br />

La ticlopidine et le clopidogrel montre une activité antiagrégante in vitro et in vivo supérieure à<br />

l’aspirine. Ces deux molécules ne peuvent pas être poursuivies en période pré et post opératoire en<br />

raison d’un risque hémorragique trop important, à la différence de l’aspirine. Néanmoins la<br />

régénération plaquettaire est réalisée pour moitié 3 jours après l’arrêt de l’antiagrégant ce qui pour un<br />

taux plaquettaire de 250 000 correspond à 125 000 plaquettes efficaces. <strong>Le</strong> temps d’arrêt en fonction<br />

du risque hémorragique peut être alors modulé. La substitution de la ticlopidine par de l’aspirine ou du<br />

flurbiprofène, ou du clopidogrel par l’aspirine ou du flurbiprofène peut être une alternative si l’on<br />

souhaite garder une couverture antiagrégante maitrîsable. L’HNF ou les AVK ne sont pas <strong>des</strong><br />

alternatives aux antiagrégants. L’HBPM pourrait partiellement compenser l’absence d’antiagrégants.<br />

Et le risque hémorragique?<br />

Dans tous les cas même si les antiagrégants s’avèrent vitaux pour le patient, le risque hémorragique et<br />

la possibilité de le maîtriser reste le second facteur déterminant de la poursuite <strong>des</strong> antiagrégants en<br />

post-opératoire. La capacité de réaliser une hémostase chirurgicale facile et précise, la possibilité<br />

d’effectuer un drainage efficace du site opératoire sont <strong>des</strong> éléments qui autorisent la poursuite <strong>des</strong><br />

antiagrégants. <strong>Le</strong>s conséquences graves d’un hématome intratissulaire en neurochirurgie, une<br />

hémostase difficile en chirurgie prostatique ou l’abord de tissu inflammatoire sont autant de situations<br />

ou la poursuite <strong>des</strong> antiagrégants entraîne un risque hémorragique important. Enfin la présence d’une<br />

coagulopathie associée acquise ou non, entraînant une dysfonction plaquettaire doit faire interrompre<br />

les antiagrégants (Cirrhose, insuffisance rénale, Willebrand) en période périopératoire.<br />

Attitude en chirurgie cardiovasculaire.<br />

Lors de la chirurgie cardio-vasculaire nous sommes fréquemment confrontés à la prescription<br />

préopératoire d’antiagrégants. Il nous arrive même parfois en urgence <strong>des</strong> patients sous triple<br />

Journées d’Anesthésie Réanimation JARPEN <strong>JLAR</strong> page 13<br />

<strong>des</strong> Provinces de l’Est et du Nord Juin 2000<br />

Journées Lilloises d’Anesthésie Réanimation<br />

Lille

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