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Le livret des communications - JLAR

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RETENTISSEMENT PULMONAIRE DE LA VENTILATION<br />

ARTIFICIELLE.<br />

Thierry Sottiaux.<br />

XVIèmes Journées d’Anesthésie-Réanimation <strong>des</strong> Provinces de l’Est et du Nord. 7èmes journées<br />

Lilloises d’Anesthésie-Réanimation.<br />

Lille, 16 et 17 juin 2000.<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>des</strong> animales, réalisées il y a 25 ans, ont démontré que la ventilation mécanique pouvait induire<br />

<strong>des</strong> lésions pulmonaires importantes : lésions histologiques (oedeme, infiltration cellulaire alvéolaire ,<br />

<strong>des</strong>truction de la membrane alvéolo-capillaire, fibrose), altération <strong>des</strong> échanges gazeux, atteinte<br />

sévère <strong>des</strong> propriétés mécaniques ont été observées après quelques minutes d’une ventilation<br />

mécanique engendrant de hautes pressions dans les voies respiratoires (33). On utilise généralement le<br />

terme de « VILI » (ventilator-induced lung injury). <strong>Le</strong>s étu<strong>des</strong> ont permis de préciser le rôle du<br />

niveau <strong>des</strong> volume pulmonaires télé-inspiratoire et télé-expiratoire dans la genèse <strong>des</strong> lésions<br />

induites par la ventilation. Dreyfuss (6) a élégamment démontré qu’une ventilation avec hautes<br />

pressions mais petits volumes pulmonaires n’entraînait pas de lésion pulmonaire, à l’inverse de la<br />

ventilation avec hauts volumes mais basses pressions (ventilation à pression périthoracique négative).<br />

Il propose, sur base de ses observations, de parler de VOLOTRAUMA (ou VOLUTRAUMA) plutôt que<br />

de BAROTRAUMA. <strong>Le</strong> traumatisme (distension) mécanique <strong>des</strong> cellules présentes dans les poumons<br />

(macrophages, cellules alvéolaires, cellules endothéliales) (22) pourrait générer <strong>des</strong> lésions<br />

membranaires (rupture de stress), déclencher <strong>des</strong> réactions biochimiques diverses, conduisant –<br />

notamment- à la libération de facteurs pro-inflammatoires. Des altérations structurales et<br />

fonctionnelles du Surfactant sont également décrites (12). <strong>Le</strong>s lésions ainsi induites pourraient même<br />

favoriser la translocation bactérienne au niveau de la membrane pulmonaire (19). Au sein d’un<br />

poumon « hétérogène » ventilé, les risques de surdistension de certaines régions alvéolaires est réel<br />

(ventilation <strong>des</strong> zones saines, non ventilation <strong>des</strong> zones atteintes). L’atteinte pulmonaire préalable<br />

augmente donc considérablement le risque de lésion pulmonaire induite par la ventilation (7).<br />

Un autre élément concerne le niveau de volume pulmonaire télé-expiratoire. Dans les conditions<br />

expérimentales et cliniques de SDRA, il est bien démontré que la tendance au collapsus alvéolaire est<br />

très importante, notamment suite au déficit en surfactant. <strong>Le</strong> collapsus alvéolaire expiratoire, suivi<br />

d’une ré-ouverture inspiratoire sous l’effet de la ventilation mécanique, est appelé INSTABILITE<br />

ALVEOLAIRE. Ce phénomène est délétère pour le poumon car il génère d’importance forces de<br />

cisaillement entre les zones fermées et les zones ouvertes, induisant ainsi <strong>des</strong> lésions tissulaires. De<br />

plus, conformément à la loi de LAPLACE, la ré-ouverture alvéolaire nécessite une pression<br />

importante ; cette ouverture peut être « brutale » et entraîner de nouvelles lésions de l’épithélium<br />

bronchiolaire ou alvéolaire. Il est donc impérieux d’éviter l’instabilité alvéolaire, notamment en<br />

appliquant un niveau suffisant de PEEP (18).<br />

Cette cascade de phénomènes induits par une ventilation inadéquate pourrait-elle être influencer le<br />

pronostic vital du patient ? <strong>Le</strong>s lésions pulmonaires induites, aboutissant à la libération systémique de<br />

médiateurs de l’inflammation et même de microorganismes, sont-elles responsables de la défaillance<br />

multi-organique si souvent observée (28).<br />

Nous disposons de quelques données cliniques sur les conséquences « biologiques » de la stratégie<br />

ventilatoire. La quantité de médiateurs pro-inflammatoires dans le liquide de BAL et dans le sang<br />

circulant est augmentée dans le groupe ventilé de façon « traditionnelle », contrairement au groupe<br />

bénéficiant d’une ventilation adaptée aux propriétés mécaniques du système thoraco-pulmonaire (24).<br />

Une ventilation évitant d’exposer les poumons SDRA à de grands volumes courants est-elle efficace en<br />

termes de morbidité et de mortalité humaine ? Faut-il, à la fois, limiter le volume courant et utiliser un<br />

(haut) niveau de PEP dit « adapté » ? <strong>Le</strong>s étu<strong>des</strong> successives d’AMATO (1,2), de STEWART (29) et<br />

de BROCHARD (4) ont suscité nombre de controverses sur lesquelles nous ne nous étendrons pas.<br />

L’étude princeps d’AMATO (1) repose sur un protocole de ventilation remarquable, associant<br />

LIMITATION DU VOLUME COURANT et DE LA PRESSION DANS LES VOIES AERIENNES,<br />

PEP ADAPTEE A LA RELATION P/V, MANŒUVRES DE RECRUTEMENT. <strong>Le</strong>s résultats<br />

apparemment divergents entre ces étu<strong>des</strong> trouvent peut-être une réponse dans l’étude du NIH,<br />

récemment publiée par « The acute respiratory distress syndrome Network » (4a).<br />

Journées d’Anesthésie Réanimation JARPEN <strong>JLAR</strong> page 31<br />

<strong>des</strong> Provinces de l’Est et du Nord Juin 2000<br />

Journées Lilloises d’Anesthésie Réanimation<br />

Lille

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