Le livret des communications - JLAR
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En préparation de l'anesthésie, la poursuite <strong>des</strong> traitements habituels, une bonne hydratation et une<br />
prémédication efficace préviennent au mieux l'instabilité hémodynamique périopératoire et l'anxiété du patient.<br />
Une héparinothérapie (50UI/Kg) est indispensable et primordiale avant clampage, elle sera poursuivie en<br />
postopératoire. Une antibioprophylaxie sera systématique.<br />
Anesthésie générale :<br />
L’anesthésie générale est la plus technique la plus fréquemment employée. Elle pose le double problème<br />
de l’équilibre hémodynamique périopératoire et du monitorage neurologique pendant la période de clampage<br />
artériel.<br />
Il n'existe aucun consensus sur la nécessité d'un monitorage neurologique peropératoire ainsi que sur la meilleure<br />
méthode à employer (EEG, SvjO2, PES…), car aucune méthode instrumentale n’est suffisamment fiable pour<br />
permettre la détection d’ischémie focale (opérateur dépendance, interférence avec les agents anesthésiques, reflet<br />
global du débit sanguin cérébral). Il s'agit plus d'une question de convenance de chaque équipe. Après une revue de<br />
1001 patients opérés d'une carotide sous anesthésie générale sans monitorage neurologique, HAMDAN et coll.<br />
concluent que la prévalence <strong>des</strong> accidents neurologiques n'est pas différente de celle rencontrée lors d'anesthésie<br />
avec monitorage (9). L'EEG peropératoire, méthode reconnue comme la plus sensible, ne lui apparaît donc pas<br />
indispensable.<br />
Quelques points sont importants à garder à l'esprit. Premièrement, la protection cérébrale permettant de limiter<br />
le risque de séquelles en cas d'ischémie au clampage, repose sur la prévention de l'hypoxie et de l'hypercapnie (sans<br />
hypocapnie profonde). Elles sont responsables de vasodilatation et de vol vasculaire intracrânien. Deuxièmement,<br />
le maintien d'une hémodynamique convenable (proche <strong>des</strong> chiffres habituels du fait de la perte relative de<br />
l'autorégulation cérébrale chez l'hypertendu et le diabétique) et le traitement de l'hyperglycémie sont impératifs.<br />
Enfin, le choix <strong>des</strong> drogues anesthésiques doit aussi permettre un certain degré de protection cérébrale en<br />
diminuant la consommation cérébrale d'oxygène (CMR02). Historiquement, les barbituriques, par leurs propriétés<br />
anticonvulsivantes et protectrices cérébrales étaient les plus utilisées. Afin de juger de l'état neurologique du patient<br />
le plus rapidement possible, le choix s'oriente actuellement vers <strong>des</strong> anesthésiques d'élimination rapide, ayant<br />
moins de retentissement hémodynamique. En pratique, toutes les substances intraveineuses ou volatiles<br />
actuellement disponibles sur le marché permettent une diminution de CMRO2 avec une durée d'action compatible<br />
avec un réveil sur table et une récupération rapide <strong>des</strong> fonctions cognitives supérieures. Dans les mois à venir, la<br />
place de nouveaux monitorages (index bispectral) et <strong>des</strong> techniques d’AIVOC (meilleure tolérance<br />
hémodynamique, rapidité du réveil) se précisera.<br />
L’anesthésie loco-régionale<br />
L’anesthésie loco-régionale s’est développée dans cette indication dans les années 70. Deux techniques existent<br />
actuellement : l’anesthésie péridurale cervicale de réalisation plus délicate par rapport au bloc <strong>des</strong> plexus cervicaux<br />
profond et superficiel. Ces deux techniques permettent une surveillance clinique neurologique peropératoire,<br />
méthode la plus sensible de détection d’une souffrance cérébrale lors du clampage carotidien.<br />
<strong>Le</strong>s contre-indications et les précautions sont les mêmes que pour toute anesthésie loco-régionale : présence de<br />
troubles de la coagulation constitutifs (sans rapport avec un traitement anticoagulant), antécédents de néoplasies, de<br />
radiothérapie ou de curage ganglionnaire cervical, une infection au site chirurgical, le refus du patient.<br />
La péridurale cervicale est une technique de réalisation très délicate réservée à <strong>des</strong> praticiens. Elle ne sera pas<br />
décrite dans cette présentation.<br />
<strong>Le</strong> bloc cervical superficiel et profond est plus sûr à réaliser, d’apprentissage facile et son succès est constant.<br />
Elle consiste en l’injection fractionnée au contact <strong>des</strong> apophyses transverses <strong>des</strong> vertèbres C2, C3, C4 (ou une seule<br />
injection au niveau de C4) d’anesthésiques locaux (17). Une injection lente et prudente doit être pratiquée, ce<br />
d’autant que le plexus profond n’est pas contenu dans une gaine aponévrotique, comme le plexus brachial, et que le<br />
plexus superficiel se trouve dans une région sous-cutanée richement vascularisée (11).<br />
Si le monitorage de l'EEG s'est révélé la plus sensible <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> instrumentales, c'est l'examen clinique du<br />
patient éveillé au cours de l'anesthésie locorégionale qui reste la méthode la plus simple et fiable d'évaluation de la<br />
tolérance du clampage carotidien - en particulier lorsqu'il existe une sténose controlatérale serrée (12) - . La<br />
survenue d'un déficit controlatéral, de troubles de vigilance, de crises convulsives fait alors discuter la mise en<br />
place d'un shunt, mais l’ALR impose une intervention rapide afin d'éviter l'inconfort de l'installation au patient. À<br />
l’opposé, le confort du patient et du chirurgien est maximal sous anesthésie générale (AG).<br />
Journées d’Anesthésie Réanimation JARPEN <strong>JLAR</strong> page 64 -<br />
<strong>des</strong> Provinces de l’Est et du Nord Juin 2000<br />
Journées Lilloises d’Anesthésie Réanimation<br />
Lille